Le boycott des communales par une frange de l’opposition n’a pas eu apparemment l’effet escompté. Si lors des deux dernières élections (référendum et législatives), l’on avait constaté une certaine tiédeur sinon une indifférence de l’électorat en général, les présentes communales rappellent les propagandes d’antan avec ce fort engouement du public. Des « campagnes à l’américaine », disent les connaisseurs avec ces dispendieuses festivités rameutant les pros de la chanson malgache et de l’animation... Mais c’est de bonne guerre tout de même. Concernant les dépenses et les financements, nul n’en a cure, pourvu que l’on oublie et en spectacles,15 jours de survie quotidienne... Et il n’est pas étonnant de voir des gens de l’Atsimondrano ou de l’Avaradrano rallier la Capitale, rien que pour pouvoir assister gratuitement à des shows de leurs artistes préférés, des spectacles concotés par des candidats !(...)
Si les affuences des spectateurs, - (pas forcement électeurs) - sont proportionnelles à leur véritable motivation de voter le jour « J », on peut s’attendre à un taux de participation record, du moins à Tana -Ville où deux candidats ne lésinent pas sur leurs moyens pour sensibiliser le réservoir électoral que sont les quartiers dits « bas ». Mais attention ! Trop souvent bluffé ou abreuvé de démagogies, l’électorat y est blasé et n’est plus dupe... De toute façon, les projets de société ou les programmes des candidats se ressemblent à des détails près et peuvent tous se résumer en ces quelques mots : améliorer les infrastructures existantes (continuité de l’Etat oblige !) et/ou en créer au besoin au profit de la majorité de la population.
Par ailleurs, et en général, suite à cette bouderie de l’opposition et à la stratégie du parti TIM, plus d’un ont noté la prolifération des candidats « indépendants » et hétéroclites qui ont préféré ou ont été obligés de quitter leurs familles politiques pour pouvoir se présenter aux élections. N’empêche que certains ont été élus envers et contre tout. Serait-ce un signe de la fin de la politique politicienne ? On ne le sait et seule la voix de urnes y répondra ! En attendant, que les fêtes et spectacles continuent... gratuitement !
