Comme il est de bon ton de décortiquer sinon de prendre à la lettre tout ce que le chef de l’Etat déclare, il n’est pas trop tard de revenir sur le souhait de ce dernier de professionnaliser les politiques malgaches, lors de son point se presse à son retour du sommet d’Accra.
Un souhait qui a d’ailleurs suscité comme il se doit de la part de l’opposition, des réactions qui peuvent se résumer en une seule phrase : « que l’Etat donne l’exemple » ! Y-aurait-il donc une autre politique à part celle qui est politicienne pratiquée depuis 47 ans d’indépendance ? Et le citoyen de rouvrir son dico : « Est professionnel celui qui vit de son métier », y lit-on. A Madagascar, force est donc d’admettre avec le président de la République qu’il n’y a pas de professionnel au sens propre du terme. Certes il y a des diplômés en sciences politiques mais qui n’en vivent pas directement. Il y a une cent-cinquantaine de partis politiques chez nous, mais aucun de leurs leaders ne peut se targuer de vivre par et pour sa politique ! D’où cette nécessité de professionnaliser ce secteur, au lieu de le laisser dans cet amateurisme ou ce semi-professionnalisme basé sur des expériences d’échecs(...) A preuve, combien de dits « grands partis » ont été-ils morcélés ? Le Psd a vu les Psm, Usm, les RPSD, Pfdm... Et l’Akfm, ses Kdrsm et Fanavaozana ; le Monima, ses Vsm et Kamiviombio et même le Tim avec son Crt (...) !
Et ce, tout compte fait, pour une question de leadership, comme l’a souligné M. Ravalomanana. « Tout le monde veut être chef, calife à la place du calife ». Un amateurisme où l’amour-propre prime avant l’esprit d’équipe des professionnels ! Alors que la politique ne peut se concevoir que dans la collectivité ! Aussi, on ne s’étonne point de ces schismes, divisions et autre mitoses au sein des partis. Il n’y a pas à dire si la population se désintéresse de la chose politique que certains politiciens considèrent eux-mêmes comme un jeu alors que c’est la vie de la nation qui en est l’enjeu...
Professionnaliser la politique est une priorité mais pour en faire un métier à part entière, l’urgence réside dans l’instauration de l’éthique et de la déontologie à son endroit. Et il n’est pas trop tard.
