Lors de la cérémonie d’ouverture de l’atelier national pour la relance de la vanille qu’il a présidé ce lundi 11 juin 2012 à Sambava, le Premier ministre Beriziky a recommandé la mise en place d’une plateforme nationale d’échange et de coordination des actions en faveur de la relance de la vanille ; la énième plateforme et la énième relance de la vanille en fait, mais la première pour la relance de la filière pendant cette transition. À beaucoup d’égards, le régime en place a la manie de se comporter et de considérer que tout commence avec lui et que les précédents gouvernants n’ont rien fait ; qu’il n’y a pas eu de résolutions prises auparavant. C’est le ressenti en voyant toutes ces rencontres suggérées pour résoudre les problèmes et qui dégagent une impression d’un nouveau départ. La faute n’est semble-t-il pas aux seuls gouvernants mais également aux acteurs des secteurs concernés qui attendent un peu trop souvent des gouvernants des miracles ou qui les considèrent comme le messie ayant toutes les solutions ou comme étant la providence.
Il a été en effet soulevé lors de cette rencontre de Sambava la nécessité de trouver des solutions durables aux difficultés rencontrées par ladite filière depuis des années. Entre autres, le non respect des textes et lois régissant ce secteur ainsi que les problèmes de traçabilité depuis la culture jusqu’à l’exportation des produits.
Vos commentaires
Dans la filière vanille, les paysans ont commis de grosses erreurs, causant le désintérêt de l’extérieur face à nos produits : pas mal d’entre eux ont mis de clous (pointe 100 ou pointe 120) pour alourdir leur produit lors de la vente. Comme conséquence, nos produits sont réputés par cette mauvaise foi et n’intéresse personne.
Presque la majorité des filières malgaches connaissent de nombreux actes similaires : poivre mélangé au fruit de radriaka, café mélangé aux cailloux ou asséché trop vite par bois de chauffe, etc.
La « plate-forme" à créer et le Service de l’Agriculture doivent travailler dur pour sensibiliser les paysans sur les conséquences néfastes de ces actes de mauvaise foi et du manque de professionnalisme chez nos paysans.
bardadas@yahoo.fr
Bonjour à Tous,
Il est tout a fait navrant de constater que notre mal premier est de toujours tout recommencer. Nous n’avons pas la tradition de l’escalier. Nous commençons éternellement à construire la première marche qui sera détruite par le suivant et la prochaine génération qui à son tour recommencera à reconstruire une première marche ainsi de suite jusqu’en 2012...
Dans la filière Vanille, tous les intervenants y compris nos gouvernant de la filière se doivent de balayer devant leurs portes.
Les deux vérités qui priment aujourd’hui et nous devons intégrer c’est que :
1- Madagascar nest plus le seul pays à produire de la Vanille et les autres productions sont aussi de bonnes qualité. C’est fini et bel et bien fini le temps où la vanille était l’or noir. Madagascar se doit de promouvoir d’autres cultures nourricières au vu de sa superficie.
2-Nous sommes dans un système de commerce mondial de la loi de l’offre et de la demande. Fixer un prix n’a aucun sens sauf si nous allons consommer à Madagascar toute notre production de vanille ( souvenez-vous le ravage de la mesure démagogique que notre putschiste national un prix unique de 27USD) cela a fait rire le monde des économiste.
La descente de la filière à commencer lorsque nous nous sommes mis à vendre de la vanille à 1 et 2 millions fmg le kilo.Les malgaches se sont mis à s’entretuer pour 100 gr de vanille, à dilapider l’argent de la vente croyant que cette fièvre durera toute la vie.Dans la SAVA, nous n’avons aucun souvenir de cette époque là, nos cultivateur continuent d’habiter dans des maisons en falafa, à dormir par terre sur une natte ( alors que les planteurs de pomme de terre des hauts plateaux ont des maisons en brique...)L’industrie agroalimentaire extérieur dont nous pendons entièrement s’est tourné vers d’autres horizons, des plantations se fait partout et la vanille est devenu un produit de spéculation alors qu’elle n’est pas indispensable pour le monde. La Vanille est un bon parfum parmi d’autre, j’achète si elle n’est pas trop chère, c’est tout et on peut s’en passer. Il y a des arômes chimiques ou vanille synthétique qui la remplace aussi
Ces décor planter, que faire. Se défendre ou se lamenter éternellement.
De plus connaissez-vous un produit agricole malgache dont le prix au kilo est de 30000 Ar. Cherchez d’autres ressources à proposer au monde, améliorer la qualité, à penser à durer mais non à s’enrichir aujourd’hui pour s’appauvrir demain. Quel politicien osera dire cette vérité là et la mettre comme une base de réflexion durable. Nous sommes les seuls acteurs de nos malheurs... COURAGE
J’ai dis cela la semaine dernière et je le redis aujourd’hui
Normalement, des appuis devraient être apportés à ces paysans pour renforcer leurs plantations, par exemple, par des subventions des produits en cas du déclin du marché international. De cette manière, la motivation des planteurs reste permanente.
Au contraire, l’Etat (non seulement la Transition) ne prend aucune mesure pour que les paysans bénéficient vraiment les fruits de leurs propres efforts : malgré la mise en place des BIF (birao ifoton’ny fananan-tany), une demande d’acquisition de terrain domaniale déjà aménagé par les paysans traine pendant plusieurs décennies. Au contraire, le Service régional de Domaine ose exiger aux paysans de refaire trois fois l’étape « reconnaissance » liée à une demande d’acquisition de terrain, tout en imposant des indemnités exorbitantes à ces paysans pauvres. Sans être sécurisés légalement, les terrains déjà aménagés par les paysans tombent facilement sous les mains des riches corrompus ou proches des responsables étatiques centraux comme locaux
Comme conséquences :
– la plupart des paysans fuient vers les carrières de pierres précieuses ou vont pratiquer la coupe illicite des bois précieux
– les jeunes filles s’engouffrent vers les grandes villes pour y pratiquer la prostitution à partir du mois d’août et reviennent en brousse pour disperser les MST/SIDA vers le mois de juin, là la maigre récolte de la riziculture arrive
– les paysans restants, majoritairement les vieux, n’ont ni courage, ni moyen de continuer les plantations d’arbres. Les restes des terrains qu’ils occupent ne sont jamais replantés mais utilisés pour le tavy (culture itinérante sur brûlis) dont la maigre récolte sert à nourrir la courte période de retrouvaille avec leurs enfants restées prostituées en ville le long de l’année.
Il ne faut pas omettre certaines précisions importantes :
> Les paysans ne sont pas ceux qui trafiquent les poids, les qualités, ils ont un minimum de respect pour le fruit de leur travail.
> Les collecteurs, les exportateurs sont nettement moins scrupuleux et beaucoup plus orientés ’business’ et ils ne reculent devant aucune manipulation pour augmenter leurs marges.
> Ne pas oublier que les collecteurs et les exportateurs sont les premiers à exploiter les paysans, leur pauvreté en proposant des contrats à l’usure, prêtant le riz pendant les périodes tampon et se faisant rembourser en vanille jusqu’à trois fois la valeur prêtée.
> Ceux-là même profitent de ces périodes creuses pour envoyer les collecteurs faire signer de juteux contrats où la vanille est bradée à des prix défiant l’imagination (1000ar. / kg) car les paysans sont alors dans le besoin.
> Ne pas oublier non plus que ces collecteurs / exportateurs sont CEUX-LÀ même - en majorité - qui ont exploité le bois de rose dans les parcs nationaux depuis trop longtemps.
Je n’ai aucune pitié, ni empathie envers ces voleurs de bas-étage que sont la plupart des exportateurs / collecteurs, ce sont des filous dans l’âme et ils vendraient leur mère pour avoir un nouveau 4x4 ou une nouvelle maison. Ils ont bénéficié de sommes pharamineuses avec l’argent du bois et les avances de trésorerie concédées par les banques, aujourd’hui ce sont eux qui ont le pouvoir d’investissement, ils réduisent toute concurrence car ils ont les moyens de tout. Et ni honte. Ni scrupule. Les vers sont dans la pomme, c’est certain et depuis déjà trop longtemps.
Il est malheureux mais pourtant réaliste que les meilleurs acheteurs semblent devenir d’énormes conglomérats internationaux (à travers Symrise / Unilever ou autre) qui cherchent certification (Fair trade, Bio ou plus récemment Rainforest Alliance - qui ne sont que leurs inventions d’ailleurs) mais ceux-là proposent un minimum de garanties (pas de miracle, business is business), d’avantages et de prix.
En espérant que certains leaders de la vanille (locaux) n’ayant pas été mêlés à ces sordides trafics redorent le blason national et montrent l’exemple. Mais peut-on encore sérieusement espérer lorsque l’on voit où l’on est tombé... comme on a touché le fond... et l’on creuse encore...
Les commentaires précédents sont globalement justes et véritables.
Mais les responsables pourront-ils s’inspirer des nombreuses erreurs commises et prendre les mesures nécessaires et indispensables pour éviter la reprise des mêmes ?
Je pense que JOB en est capable, mais je doute qu’il soit suivi dans une opération de ce genre.