
Le quartier d’Ambohimanarina représente le VIe arrondissement. Ce quartier s’étend sur 1677 ha et abrite 124 370 habitants répartis dans 31 fokontany dont le plus peuplé est celui d’Ambodihady avec 10 978 habitants et le moins peuplé celui d’Amorona avec 623 habitants. La plupart de ces habitants sont des agriculteurs.. Allant d’Ankazomanga à Ambatolampy, le quartier abrite plusieurs entreprises connues comme la SOAM, Sipromad, Ocean Trade, Galaxy ou encore les brasseries Star qui donnent souvent leurs noms aux arrêts de bus. La commune d’Ambohimanarina possède 2 zones franches, l’une à Andraharo et l’autre à Anosivavaka. A cet égard, les habitants réclament la création d’un 7ème arrondissement. La singularité de ce district, c’est que les routes qui datent de l’époque du président Tsiranana y sont étroites. On y craint les accidents de circulation, malgré la prudence des habitants qui sont habitués à ces routes. Certains axes en mauvais états ont subi des réfections, mais faute d’argent, des travaux déjà commencés n’ont pu être achevés.
Histoire

Les frères Randriambodilova et Andriarokaroka ne s’entendaient pas. Suite à leur désaccord, le premier se réfugia à Ambohimanarina et y établit son fief. Selon l’histoire, le quartier a été jadis victime d’attaques incessantes des ennemis, mais la population n’a pas cessé de se relever. C’est ainsi que le roitelet Randriambodilova donna le nom d’Ambohimanarina. Après la mort d’Andriarokaroka, Randriambodilova épousa sa femme Ranoro, une « Vazimba ». Il donna ensuite le nom « Antehiroka » en mémoire de son frère car c’était le lieu où il vivait. Ambohimanarina est aussi un quartier à tabous. Les boucheries d’Ambohimanarina ne vendent jamais de viande de mouton car c’est un tabou ou fady pour ce village. D’après l’histoire, le roi, ainsi que toute sa famille qui y vivait autrefois, ne mangeait pas de viandes de moutons. Donc, c’est interdit d’apporter des brebis dans ce village. Si jamais une personne ose braver le fady, il ne s’en sortira pas vivant, disent les témoignages A part cela, ils ne peuvent pas non plus manger des « omby bory » c’est-à-dire, les bœufs qui ont les cornes repliées. L’histoire raconte que le fils du roi, attaqué par un crocodile, tomba dans un trou et il put s’en sortir en s’accrochant au pied d’un bœuf à corne replié. À partir de ce jour, le roi a interdit à toute la population d’Ambohimanarina la consommation de omby bory. Un de ces fady était également de ne pas étendre le linge quand le riz commence à pousser. Ambohimanarina possède également des endroits sacrés, trois doany situés à Ambodihady, Ambohidroa et Ambohimitsinjo qui abritent les reliques du roi Randriambodilova. Le fokontany le plus peuplé, Ambodihady possède 5 tranon’ny Ntaolo dont l’un servait autrefois de lieu de justice et de châtiment.
Infrastructure

Le quartier d’Ambohimanarina possède diverses infrastructures. Sur les 31 fokontany, il n’existe que 18 écoles primaires publiques contre 42 écoles primaires privées. Les collèges et les lycées publics manquent dans la commune car il n’y a qu’un collège et un lycée. Pourtant, le nombre de collèges et de lycées privés atteignent respectivement 19 et 12. On s’aperçoit que la répartition est inégale au niveau de l’enseignement. Sur le plan sanitaire, la commune dispose de 50 bacs à ordure métallique, en béton ou en plastique, de 5 centres de santé de base, d’un centre médical privé à Anosisoa, et de 2 ou 3 pharmacies. Ambohimanarina possède quelques terrains de jeux, dont un terrain de basket derrière le bâtiment du 6ème arrondissement, un boulodrome et quelques terrains de foot. Ambodimita accueille un service du ministère de l’Economie, des Finances et du Budget. Il existe aussi deux commissariats de police, l’un à Anosisoa et l’autre à Ambatolampy. On compte 16 marchés à Ambohimanarina dont celui inauguré le 25 juin mais qui n’est pas encore opérationnel car l’intérieur n’est pas encore aménagé.
Insécurité
Les rues d’Ambohimanarina ne sont pas sécurisées, surtout la nuit car les lanternes des poteaux électriques restent éteintes à l’instar de celles du chemin menant à Ambohimitsinjo. Beaucoup d’autres chemins sont aussi classés « couloirs de la mort ». De plus, les éléments des forces de l’ordre ne sont pas en nombre suffisant et pas très motivés. À ce jour, il n’y a pas de ronde régulière au sein de cet arrondissement. Ce quartier est également victime de délestage très fréquent à partir de 19h, le problème étant dû au désaccord entre la commune et la JIRAMA.
Reportage réalisé par Malala, Iarinony et Joviane
Photos : Eugène Rajaofera