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Editorial

Plus égaux que d’autres

mercredi 5 novembre 2014 | Soamiely Andriamananjara

Quelques pensées en vrac sur l’inégalité ainsi que d’autres bonnes choses de George Orwell, Mancur Olson, Thomas Piketty et Tsilavina Ralaindimby.

Dans le roman satirique de George Orwell « La Ferme des animaux », les animaux de la ferme, mécontents de la façon dont celle-ci est dirigée, fomentent une révolution pour se débarrasser des agriculteurs. La structure de gouvernance de la ferme est changée - un comité de cochons devient responsable. Comme le temps passe, les cochons commencent à se comporter comme les agriculteurs évincés. À la fin, les animaux se rendent compte qu’ils ne peuvent plus faire la différence entre les cochons et les humains. « Tous les animaux sont égaux, mais certains animaux sont plus égaux que d’autres » devient la loi de la ferme. Ils en sont pratiquement revenus à la situation d’origine. Prêts pour une nouvelle révolution. Pour des raisons évidentes, cela m’a fait penser à Madagascar.

Les Malgaches mettent un accent très fort sur ​​le collectif, ce qui nous donne un très fort sentiment de la justice et de l’équité. Nous voulons tous être égaux, mais certains sont un peu plus égaux que d’autres. Nous ne voulons pas nous aventurer trop loin de notre troupeau - nous ne voulons pas qu’un membre de notre groupe prenne du retard (nous sommes prêts à l’aider à se sortir des difficultés), mais nous ne voulons pas qu’il soit trop en avance sur nous (nous sommes prêts à le retenir). L’inégalité crée des tensions sociales et nous rend nerveux. Nous sommes tous choqués quand nous voyons notre élite parader dans nos campagnes dans le dernier 4x4 à la pointe de la technologie, tandis que le reste de la population lutte pour à peine survivre au jour le jour. Que cela nous plaise ou non, l’écart entre les plus riches et les plus pauvres est large et croissant à Madagascar.

Le livre de Mancur Olson « Logique de l’action collective » peut nous aider à comprendre la persistance de l’inégalité. Selon cette logique, les petits groupes (minoritaires) sont mieux en mesure de gérer le problème des resquilleurs que ceux plus grands (majoritaires), et sont donc plus efficaces pour se mobiliser pour influer sur les politiques afin d’atteindre leurs objectifs. Les gouvernements ont tendance à choisir des politiques préconisées par un groupe minoritaire plus souvent que les politiques bénéficiant à la majorité. Au fur et à mesure qu’ils deviennent plus socialement efficaces et plus financièrement prospères, les groupes minoritaires arrivent à avoir encore plus d’influence dans la promotion de leurs propres intérêts - créant un effet boule de neige qui aggrave encore les inégalités. Ils deviennent plus égaux que d’autres.

L’inégalité est-elle nécessairement une mauvaise chose ? Tout système économique basé sur le marché est généralement associé à un certain degré d’inégalité. Les difficultés arrivent quand l’inégalité atteint des niveaux tels qu’elle en pervertit les incitations économiques, étouffe la mobilité sociale et oriente les démocraties vers le bénéfice des intérêts minoritaires puissants. Quand l’inégalité permet à un puissant groupe minoritaire de s’approprier efficacement le processus d’élaboration des politiques et d’exploiter et de tyranniser (tout comme les cochons dans « La Ferme des animaux ») la majorité des 22 millions de Malgaches. Relevons que dans un pays comme Madagascar, l’inégalité a des aspects multidimensionnels. Elle peut s’exprimer en termes de richesse, de revenu, de mode de vie, à travers les opportunités, l’accès, les privilèges, l’influence ou bien d’autres dimensions.

Thomas Piketty, dans son best-seller « Le Capital au XXIe siècle » nous prévient que, sans l’intervention du gouvernement ou d’autres chocs exogènes (une révolution ou des crises économiques), la concentration excessive de la richesse dans les mains d’une petite minorité continuera à croître. L’économie de marché ne fournit pas de mécanisme qui assure automatiquement une plus grande égalité ; mais le système économique malgache le fait – efficacement, en quelque sorte. Ma théorie est que le cycle récurrent de crises politiques à Madagascar peut être considéré comme une tentative de la majorité (et, dans la plupart des cas, de certains groupes minoritaires exclus) pour corriger la tendance à l’accumulation excessive de richesse par une minorité puissante. Chaque fois que le niveau d’inégalité ou d’injustice atteint un niveau critique (comme ce fut le cas en 1972, en 1991, en 2002 et en 2009), une crise politique émerge. Tout comme dans la Ferme des animaux, la crise agit (au moins au début) comme un égalisateur social, poussant l’économie malgache vers une plus grande égalité. La différence est qu’au lieu de faire que tout le monde soit mieux loti, la crise tend à faire glisser tout le monde vers le bas par des ajustements chaotiques.

Dans un article magnifique, Tsilavina Ralaindimby dénonce l’approche « fifandimbiasam-pahefana valin-kitsaka » (alternance vindicative). Bien que notre désir d’équité et de justice soit légitime et bienvenu, nous devons trouver un mode plus constructif de correction des déséquilibres systémiques. Se baser sur les crises politiques pour redistribuer les richesses génère des comportements confiscateurs et prédateurs. En particulier, cela a encouragé la mentalité actuellement répandue « le gagnant prend tout et garde tout » ou l’attitude « à notre tour maintenant de nous servir » des politiciens malgaches. L’utilisation de crises politiques comme moyens de compensation perpétue le mépris, les tensions sociales et les ressentiments qui à leur tour vont augmenter la probabilité de crises politiques futures. Tout cela va juste nous ramener à notre point de départ. Prêts pour une nouvelle révolution. Toutes nos crises politiques sont égales : renverser une minorité puissante et la remplacer par une autre ayant plus faim qu’elle. Après tout, nos politiciens sont tous égaux. Pas plus, pas moins. Tout comme les cochons dans la Ferme des animaux.

14 commentaires

Vos commentaires

  • 5 novembre 2014 à 10:51 | olivier (#7062)

    Je partage globalement l’avis de l’auteur, et vais plus loin :

    Le rôle de l’état est de réguler, de veiller à ce que les limites de l’acceptable ne soient pas franchies par les représentants d’un système capitaliste dominant depuis la chute du mur de Berlin.
    On n’a d’ailleurs pas trouvé mieux à ce jour..

    Lorsque les représentants de l’état, à savoir les fonctionnaires ( Petits ou « hauts »), deviennent des obstacles permanents, voire des prédateurs, alors le « faible » ne peut plus compter sur l’état...et il se recentre sur les fondamentaux : manger, se loger...en touchant un salaire de la part d’un employeur..

    L’entreprise représente le SEUL espoir à court terme des classes pauvres et moyennes de ce pays..

    La logique voudrait donc qu’un « dirigeant éclairé » s’attelle à limiter au maximum les prérogatives publiques , l’état ayant perdu toute crédibilité depuis des lustres, pour confier le développement au secteur privé ainsi qu’aux organismes étrangers susceptible de re donner un peu de crédibilité à :
    - l’éducation
    - la santé
    - la justice
    - la formation en milieu rurale

    étape n°1 : encourager l’investissement à tout va, en se faisant plus « sexy » que les voisins
    étape n°2 : limiter le nombre de fonctionnaires
    étape n°3 : simplifier les lois ( fiscalité , douanes , etc..) : effet immédiat sur la corruption..
    étape n°4 : passer des contrats avec les entreprises : en échange de plus de liberté, de moins de lourdeurs, de moins de « vols » de l’administration, l’entreprise s’engage a mieux payer ses salariés ( à former, etc..)

    Une fois la machine économique lancée...Si toutefois le MIRACLE pouvait arriver, il sera alors temps pour tous les « génies » de nous exposer leurs thèses politico-zoologiques permettant de multiplier les pains et transformer l’eau en vin...sans travailler..( lézil zéparses – etc.)

    Allez savoir, peut être que les futures entreprises généreront suffisamment d’impôts et taxes pour payer des V8 aux députés – sénateurs – chefs de regions – Ministres ( avion exigé !)…
    HUMOUR !

    OR

    • 5 novembre 2014 à 13:26 | zanadralambo (#7305) répond à olivier

      Entièrement d’accord avec vous...En plus, j’aime bien votre trait d’humour.
      Amitiés.

    • 5 novembre 2014 à 17:55 | Isambilo (#4541) répond à olivier

      Félicitations !!! Vous êtes dans la droite ligne de la pensée néo-libérale actuelle.
      Il manque juste quelques exemples de pays ayant suivi cette politique sans casse sociale.
      Pour ce qui est de Piketty lisez la critique du Diplo, cela vous ouvrira peut-être d’autres horizons.

    • 6 novembre 2014 à 10:05 | olivier (#7062) répond à zanadralambo

      Toujours content de vous lire sur ce forum.

       :)
      Amicalement

      OR

    • 6 novembre 2014 à 11:32 | olivier (#7062) répond à Isambilo

      Au point ou en est Madagascar, pouvons nous réellement avoir peur « d’une casse sociale » ?
      Qu’avons nous à perdre ?

      Pouvons nous faire confiance à 2 voire 3 générations de politiciens et fonctionnaires ayant fait leurs preuve en matière de :
      - corruption
      - mauvaise foi
      - cupidité
      - cépamafotisme
       ?

      Je doute que les 95% de pauvres et classes moyennes de ce pays aient à craindre quoi que ce soit d’un virage « libéral » à Madagascar, car contrairement aux idées reçues, l’entreprise n’est pas prédatrice, mais plutôt synonyme d’esprit d’équipe et génératrice de progres...

      OR

    • 12 novembre 2014 à 11:21 | RAMAHEFARISOA Basile (#6111) répond à olivier

      cépamafotisme ?????

  • 5 novembre 2014 à 12:18 | Turping (#1235)

    En prenant une petite partie sur le « paragraphe ,... » :
    « Les Malgaches mettent un accent très fort sur ​​le collectif, ce qui nous donne un très fort sentiment de la justice et de l’équité. »

    - Le collectif est un synonyme qui peut toucher l’ensemble des populations malgaches afin de réduire les inégalités sociales,la pauvreté , en quelques sortes l’incitation de la politique gouvernementale à jouer le rôle de précurseur ,promoteur et aussi à prendre ses responsabilités ,le minimum pour répondre aux valeurs fondamentales de la démocratie ,du droit de l’Homme , les avancées sociétales ,etc....

    - Le mot collectif est vide de sens en parlant des inégalités car les malgaches se sont toujours livrés à eux mêmes ,les débrouillardises depuis fort longtemps sans attendre concrètement de la part de leurs gouvernants ,dirigeants où le pouvoir est un moyen pour jouer le rôle de « l’usurpateur » ,s’enrichir ,se remplir les poches ,faire la corruption ,détournement ,.....au lieu de concourir pour améliorer réellement les biens publics sur le moyen et long terme où les acquis restent les valeurs fondamentales à améliorer au lieu de les détruire ou tout récommencer à zéro .
    - Dernière aspérité : les malgaches n’ont jamais fait de vraie révolution répétitive sur les révéndications de leurs droits ,du minimum escompté de la part de leurs gouvernants .Les événements de 1972 ; 1991 ; 2002 : 2009 ,....ont démontré le ras le bol des malgaches du pouvoir de l’absolutisme,de despotisme qu’en en cas de force majeure sans de vrai changement .
    - Si on espère que les choses avancent en voulant parler du mot collectif plein de sens ,c’est d’entendre parler au le« grand fossé qui sépare le peuple malgache » et ses dirigeants ,le f.outage de gueules quand on décroche le pouvoir en oubliant les essentiels où le peuple et souverain dans cette histoire.Quelle politique ,quel changement faudrait-il attendre de la part des gouvernants pour remblayer le fossé ?
    - Les inégalités même si cela existe toujours devraient être réduites en mobilisant les masses populaires avec une politique gouvernementale se basant sur la solidarité et cohésion sociale où le rôle des parlementaires ,de l’exécutif ,les débats vont incessamment dans le sens où faire la politique ne se limite à ses intérêts personnels ni aux conflits d’intérêts ,ni à l’ingérance interne comme provenant de l’externe , mais plutôt de servir la nation ,combattre :la pauvreté , l’ illettrisme , l’insécurité ,...le chômage .
    - Sûrement qu’on ne peut jamais combattre les inégalités à 100% car ceux qui travaillent dur ,avec beaucoup d’ambition , d’évolution ,etc....on ne peut pas les comparer à ceux qui passent leur temps au lit ,boire de l’alcool ,sans projet ni travail .C’est à l’état de donner le minimum de moyen ,l’accès à l’éducation , au civisme pour que chaque citoyen accomplisse son acte de citoyenneté au dévéloppement et à la richesse humaine.

  • 5 novembre 2014 à 12:26 | plus qu’hier et moins que demain (#6149)

    Assalmo alaikoum

    Quant nos dirigeants veulent depuis toujours mener la population malgache en bateau pour aller à Diégo-Suarez en prenant la RN7 au lieu de prendre la RN4 : A qui la faute ?
    A cela s’ajoute évidemment le fait que dans des pays comme le notre, l’état représente une source d’enrichissement inestimable au lieu d’être un arbitre impartial et responsable.

  • 5 novembre 2014 à 15:40 | Milamiova (#7559)

    Mila miova ny tsirairay raha te-hahazo ny tena fitoviana : vakio ny Baiboly ao amin’ny Jaona 3.16. Io ihany no azo antoka eto an-tany hitoviana, dia ny finoana an’i Jesosy ho Tompo sy Mpamonjy hahazona ny famonjena ny fanahy.
    Nanandrana niroso tamin’ny fitoviana ny kaominista, ny sosialista... nanantena fiarahana misôsy ny vahoaka saingy indrisy ! Mpanota te-hiaraka hitovy, manao lalàna hitoviana..., tsy foana ny maha-mpanota.
    Maro ny tompon’andraikitra eto Madagasikara no kristiana, saingy tsy mahavaha ny fitoviana satria manadino ny Tompo Andriamanitra te-hampitovy ny olona.
    Ny fiovana andrasana dia :
    - ny hiakaran’ny fari-pahaizana isam-batan’olona, mirona amin’ny fampiasana ny vatana (tànana, tongotra...) fa tsy ny loha fotsiny (culture de cueillette - iainan’ny mpanao politika sy ny dahalo ary olona maro).
    - ny hisian’ny famoronan’asa (culture d’entrepreneuriat) vokatr’izany fari-pahaizana izany, tsy voatery avy amina famatsiam-bola fa vokatry ny fampiasana ny zava-misy eto amin’ny firenena. Ny manam-pahaizana eto amin’ny nosintsika dia beazina hangataka (culture de quémandeur - iainan’ny tantsaha sy ny mpitondra ary manam-pahaizana be diplaoma) amin’ny ankapobeny fa tsy hamorona sy hampihodina.
    - ny fanovana ny lalàna hanamora ny asan’ny mpamorona asa, hisian’ny culture de contrat, eo amin’ny mpitondra sy ny entina, hanodinana ny ampahany betsaka (mihoatra ny 50%) amin’ny akora fototra (matières premières) eto an-toerana .
    - fanamboarana làlana hahamora ny fivezivezena sy ny fandriam-pahalemana
    - fanamboarana toby famokarana herin’aratra avy amin’ireo ria-drano maro eto amin’ny firenena (jereo ny traikefan’ny kanadiana). Io no hiantoka ny fanodinam-bokatra (secteur secondaire) sy ny fampioboroboana ny asa fandraharahana (secteur tertiaire).Tsarovy fa tsy misy firenena mandroso ka ny famokarana akora fototra (secteur primaire) ihany no niantoka ny fandrosoany.
    - sns.
    Mila miova isika e !

  • 5 novembre 2014 à 15:49 | feolavitra (#2188)

    Je peux vous en vouloir de m’ obliger maintenant de rechercher tous ces livres et articles que vous mentionnez .Lol ! Pendant que nous y sommes, pourquoi ne pas rajouter Candide de Voltaire et Le Misanthrope de Molière pour les cas individuels
    Il est vraiment dommage que peu de gens puissent lire votre édito, tout le problème à Madagascar en est là : le manque de systèmes de communication, à tous niveaux, induisent à des erreurs d’ interprétation et forme le désordre.
    D’ autre part, à supposer qu’ on puisse atteindre tout le monde et qu’ il puisse voir,écouter,lire, qui serait capable de leur faire entendre « leurs vérités » ? Ce n’est pas évident une auto-analyse collective, et qu’ est-ce qui nous dit que les malgaches, maintenant, aujourd’ hui en sont prêts et capables ?
    On peut même affirmer que les malgaches ont en assez de la vie politique, baissent les bras et s’ accrochent même par dépit, à cette foutue fatalité :« Izany noho misy ka hatao ahoana é ! »
    Certes vous comme moi, nous nous sentons concernés, mais si vous arrivez à trouver un moyen pour ne serait-ce que de motiver d’ autres intéressés, votre édito est déjà un bon « petit » levier, réveillez-nous.
    P.S : ne me demandez pas comment je le sais, mais je crois savoir que vous êtes une forte personnalité aux Etat-unis ? Isn’ it ?

  • 5 novembre 2014 à 16:21 | feolavitra (#2188)

    Monsieur Soamiely Andriamananjara,
    Quand j’ ai lu votre édito je fus très impressionné et encore plus maintenant après avoir consulté le site du WBI.
    Veillez accepter toutes mes humbles excuses de pas y avoir porter plus d’ estime que ça, avant de constater qu’ effectivement, vous êtes bien la personne compétente à analyser les situations diverses à Madagascar. Recevez, Monsieur mes plus vifs remerciements et mes plus distinguées salutations.

  • 5 novembre 2014 à 17:01 | monfort (#8295)

    Quel ETAT ?

    Le role de l ETAT dites vous mais quel ETAT ?

    • 5 novembre 2014 à 18:15 | Isambilo (#4541) répond à monfort

      Mais c’est l’état qui permet à cette fameuse minorité de préserver ses intérêts ! L’état est toujours un instrument du pouvoir.
      Reste à savoir si ceux qui détiennent ce pouvoir sont vraiment des démocrates ou ils singent la démocratie comme c’est le cas chez nous depuis des lustres.

  • 5 novembre 2014 à 18:33 | plus qu’hier et moins que demain (#6149)

    La loi de Finance 2015 est accessible dans le site du MFB de Madagascar : http://www.mefb.gov.mg du 03/11/2014 sous la rubrique Projet de loi n°032/2014 du 22/10/2014 portant loi de finances pour 2015.
    Le débat est ouvert sur ce projet pour aider nos députés à la voter en connaissance de ses tenants et aboutissants.

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