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États-Unis / Cameroun

Pius Njawé, symbole de la liberté de la presse, meurt aux États-Unis

mercredi 14 juillet 2010

(MFI/ 13.07.10) Le journaliste Pius Njawé, icone de la liberté de la presse, est décédé le 12 juillet aux Etats-Unis à l’âge de 53 ans. Fondateur du quotidien Le Messager , pionnier de la presse indépendante au Cameroun, l’opposant avait été emprisonné de nombreuses fois par les autorités.

Une icône, c’est le mot qui revient le plus souvent dans la bouche des journalistes camerounais lorsqu’ils évoquent Pius Njawé. Une icone de la liberté de la presse. Et de la liberté tout court. À l’âge de 53 ans, il est décédé le 12 juillet dans un accident de la circulation aux États-Unis. Il était arrivé le 10 juillet sur le sol américain pour participer à un forum de la diaspora camerounaise visant notamment à obtenir l’alternance politique au Cameroun lors de l’élection présidentielle de 2011.

Le président Biya, 77 ans, dont 28 au pouvoir, ne s’est pas déclaré candidat à la présidentielle de 2011. Mais en avril 2008, il a fait adopter une réforme constitutionnelle controversée qui a supprimé la limite du nombre des mandats présidentiels au Cameroun.

L’accident se serait produit sur une autoroute de Virginie alors qu’il se rendait à Washington dans une voiture avec un chauffeur. Leur véhicule, tombé en panne, a été percuté par un camion. Pius aurait été tué sur le coup et le conducteur serait dans le coma. En 2002, son épouse Jane Njawé (premières noces) était morte aussi dans un accident de la circulation, au Cameroun. Après ce décès, M. Njawé avait créé une association pour lutter contre les accidents de la route dans son pays.

Trente ans de combat pour la liberté de la presse

Chaque journaliste camerounais sait ce qu’il doit à Pius Njawé. En 1979, à l’âge de 22 ans, il avait créé Le Messager, un journal qui adopta un ton critique à l’égard du régime du président Ahidjo. Savait-il alors où l’entrainerait cette aventure ? Pius Njawé était très critique à l’égard du régime du président Paul Biya. « J’ai été arrêté 126 fois en trente ans », affirmait-il en 2009 sur les ondes de Radio France Internationale (RFI) à l’occasion de la célébration du 30e anniversaire du Messager.

Emprisonné dix mois entre décembre 1997 et octobre 1998 pour « propagation de fausses nouvelles » à la suite de la publication d’un article faisant état d’un « malaise » du président Biya lors d’une édition de la finale de la coupe du Cameroun, il a aussi subi trois tentatives d’assassinat.

Trente ans de combat, trente années durant lesquelles il n’a jamais renoncé à sa liberté de parole. Militant dans l’âme, Pius Njawé devient une référence en Afrique et dans le monde. Reconnu et récompensé à l’étranger, il a reçu, entre autre, la Plume d’or de la liberté de l’Association mondiale des journaux en 1993, il reste dans son pays un homme combattu, et contraint, un temps, à l’exil après l’élection Paul Biya.

De son passage en prison, il ressort avec une œuvre, Le bloc note du Bagnard, et une conviction : « On peut être derrière les barreaux sans se sentir prisonnier ». Jules Koumkoum qui a travaillé trois ans avec lui le compare à une flèche sur un arc, qui jamais ne dévie de son objectif. Pius Njawé combattait toute forme de répression à l’égard des journalistes. Ainsi, en 2007, il avait écrit une lettre ouverte au président nigérien Mamadou Tanja pour réclamer la liberté de notre confrère Moussa Kaka.

Né en 1957 à Babouantou (ouest du Cameroun), Pius Njawé a fondé Free Media Group qui employait en 2009 « 46 personnes dont une vingtaine de journalistes  », selon ses déclarations à l’AFP.

MFI / RFI / Avec l’AFP

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