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Editorial

Passations

mardi 6 mai 2008 | R. C.

Les passations de service se suivent mais ne se ressemblent pas. Il a fallu aller voir celle entre, d’un côté Radavidson Andriamparany Benjamin, ministre sortant de l’Education nationale, et de l’autre, Stangéline Ralambomanana et Ying Vah Zafilahy, ministres entrants, pour sentir de l’émotion, du cœur et de l’esprit aussi. Ailleurs, c’était de la langue de bois, soporifique à souhait. Manifestement émus par ce départ précipité, voire forcé de « leur » ministre, les collaborateurs du « fossoyeur » du TIM Fanabeazana étaient tendus, les lèvres sèches, le ton haletant. L’ex-ministre lui-même force un peu les choses. Sourire d’agents de commerce, yeux rougis et écartelés, propos sibyllins. Visiblement, il voulait en finir au plus vite avec cette cérémonie protocolaire imposée par la circonstance. Lui-aussi ne s’attendait probablement pas à une fin de carrière ministérielle aussi tumultueuse et prématurée. De leur côté, les deux nouveaux ministres ne savent pas exactement sur quel pied danser. Ils viennent d’hériter du département le plus budgétisé, le plus peuplé de fonctionnaires (fantômes et réels), le plus étendu et éparpillé sur le territoire. Tout cela a donné du piquant à la passation de services entre ces trois personnalités tout droit sorties de l’anonymat.

Règles de l’art

D’aucuns aimeraient voir dans ces figures imposées de la vie publique l’image d’une démocratie apaisée qui fonctionne comme sur des roulettes dans le pays. Malheureusement, il faut remonter en 1997, soit 11 ans plus tôt pour voir, au sommet de l’Etat, une passation digne de ce nom entre un Premier ministre issu d’une formation politique différente et d’un régime différent à un autre. Il s’agit de la passation entre Norbert Lala Ratsirahonana et Pascal Rakotomavo quand le premier donna les clés de Mahazoarivo au second, après avoir remis sa démission au président élu de l’époque (Didier Ratsiraka) quelques jours auparavant. Entre ce dernier et son prédécesseur, il n’en fut rien. Entre l’actuel président et son prédécesseur, point de passation non plus. On a même vu un chef d’Etat qui s’est ceint de l’écharpe tricolore sans le sautoir qui fait de lui le véritable président de la République. Pire, on a vu une double investiture au même endroit comme si une ne suffisait pas. Toutefois, rien n’indique que la prochaine passation entre le chef de l’Etat actuel qui entame aujourd’hui la 7ème année de son pouvoir et son prochain successeur s’inscrira dans la droite ligne de celles entre les anciens présidents de la République. Il est tout à fait admis d’envisager un passage de témoin dans les normes et dans les règles de l’art à quatre ans, jour pour jour, de la fin du mandat de Ravalomanana Marc.

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