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Editorial

Opportunités

lundi 7 juillet 2008 | R. C.

Depuis un an ou deux, le pays est devenu celui des opportunités. De grandes et petites opportunités. Notamment en matière de « bizna » ou affaires en tout genre. Ceci grâce à l’ouverture de nombreux chantiers telles les extractions de minerai d’ilménite dans le sud et les exploitations des gisements de fer dans la région de Mangoro. De grandes opportunités de faire de gros bénéfices pour les majors internationaux mais petites pour les Malgaches, dans leur majorité, de tirer partie de ces « investissements ». En effet, personne ici n’est en mesure de satisfaire les offres de prestation présentées par les grosses sociétés internationales. Elles vont de la sécurité des sites à la fourniture de « sakafo » pour les milliers d’ouvriers locaux et internationaux sans citer les secteurs intermédiaires comme la couverture médicale, les chambres, les locations de voitures, les habillements de travail, l’eau et l’électricité, les mains d’œuvre… Pour leur part, les entreprises malgaches, ou ce qu’il en reste, observent avec beaucoup de réserve la situation sachant très bien que faute de préparation, faute d’information, sans ressources, elles passent à côté des marchés. Constat : c’est tout le pays qui risque, si ce n’est déjà fait, de se faire doublement avoir dans cette affaire.

Faire du chiffre

En effet, rares sont les pays qui ont su profiter de la richesse de son sous-sol. Notamment dans l’hémisphère sud. Tout part dans la direction sud- nord. Rien ne reste dans les pays hôtes. Regardez l’exemple du Niger, ce pays d’Afrique occidentale qui fournit 80% de l’uranium pour les centrales nucléaires françaises et donc de l’électricité pour 80% des foyers français. Le courant est coupé depuis une semaine au Niger, qui tient la queue du peloton des pays pauvres devant la Somalie. Plus près de chez nous à Andriamena, cela fait maintenant près de 40 ans que le chrome est extrait du sous- sol de cette région. Bon an, mal an, le chrome malgache trouve preneur sur le marché international en dépit de sa petite quantité. Aujourd’hui, Andriamena demeure l’un des endroits le plus enclavé de l’île. Le « coût de la vie » et le taux de mortalité y sont les plus élevés dans tout le pays. Il s’agit là de quelques - uns des effets pervers de l’exploitation du sous- sol. Ce phénomène est en train de voir le jour à Toamasina et à Tolañaro où la demande a connu ces derniers temps de très fortes hausses entraînant du coup un surenchérissement vertigineux des prix de tous les produits. Ce phénomène est connu de tous mais le plus étonnant reste l’impréparation des Malgaches. Tout le monde semble être pris au dépourvu sauf peut-être quelques rares initiés qui vont saisir l’occasion pour bonifier leurs porte- feuilles déjà bien garnis. Le gouvernement, dans tout cela, se réjouit d’ores et déjà de l’impact de la présence de ces « gros exploitants étrangers » sur le taux de croissance, la réserve en devise et l’investissement direct étranger. Bref, sur l’opportunité de faire du chiffre. Sans plus.

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