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Culturel

Année internationale des langues

« Non à la destruction de notre langue ! »

mercredi 19 mars 2008 |  558 visites  | Franck Raj

Jean Bruno Rabenilaina enseigne le malgache à l’université d’Antananarivo et est coordinateur à l’ESIC (Ecole supérieure de l’information et de la communication) de Saint-Michel Amparibe. Il se prononce contre l’utilisation du français comme langue d’enseignement. La raison selon lui, c’est que le pays n’a pas d’intellectuels !

Qu’est-ce que vous avez déjà comme proposition à propos du malgache dans l’enseignement ?

- Il n’existe que la langue maternelle comme le plus simple et meilleur moyen d’éduquer. Il serait donc impossible pour un élève n’ayant jamais compris un seul mot de français d’étudier avec cette langue, à moins que ses parents ne soient bilingues. Dans ce cas, on peut recourir au français uniquement en tant que langue de communication. Aujourd’hui, on se plaint beaucoup qu’il n’y ait plus de moralité chez les élèves et les étudiants. C’est normal car ils ne comprennent rien dans tout ce qu’on leur dit depuis la chaire de l’université en matière de médecine ou de droit, etc. En clair, il ne faut pas que le français soit servi comme une langue pédagogique. Cela ne fait qu’appauvrir davantage les Malgaches car le pays n’a pas d’intellectuels. D’autant plus que ce ne sont que des « semi-intellectuels » qui ne veulent et ne peuvent pas partager leur connaissance. Circonstance aggravante, le français est déjà inaccessible à la masse.

N’y a-t-il pas là une contradiction car la langue malgache n’est utilisée que dans notre île ?

- Je vous dis qu’il est toujours facile d’apprendre une langue étrangère. Ce n’est qu’une question de pratique. Je peux avancer que vous pouvez la parler au bout de trois mois. Personnellement, je n’ai jamais étudié spécialement ni l’allemand, ni l’anglais, etc, mais je peux les parler couramment. Il ne doit y avoir donc aucune raison particulière pour que les technologies et les techniques s’apprennent forcément en français. Il serait donc faux de dire que l’acquisition de la connaissance est impossible sans recourir à la langue de Molière.

Que conseillez-vous donc aux Malgaches ?

- Ce sont mes collègues francophones du Canada, de la Réunion qui m’ont encouragé à utiliser la langue de mon pays pour enseigner. Je suis moi-même membre de la direction de la francophonie à Madagascar. Je ne suis donc pas contre le français car je tiens moi-même une place honorable au sein de la francophonie.Seulement, il faut que tous les professeurs sachant parler et enseigner en malagasy. Le cas échéant, il serait impossible pour les étudiants malagasy de comprendre quoi que ce soit.

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