La première réunion décentralisée des 9 directeurs interrégionaux du ministère des Mines et des Hydrocarbures s’est déroulée à Mahajanga les 25 et 26 août derniers. Échange d’expériences et amélioration des méthodes de travail suivant la politique du ministère ont été discutés avec le Directeur de Cabinet, le Directeur des Mines, et celui des Hydrocarbures.
Comment mieux collaborer avec les autorités locales dans le recouvrement des redevances minières ? Qu’en est-il des grands projets ? Comment gérer les ruées vers les nouvelles explorations ? Comment mieux asseoir l’autorité de l’Administration dans la traçabilité des ressources ?
Tout repose sur l’Administration
De grandes questions qui sont du ressort de l’Administration. « Ce qui justifie la non présence des organismes rattachés au ministère des Mines et des Hydrocarbures tels que le BCMM, le KRAOMA, le PGRM, l’OMMIS, ou encore l’OMH à cette réunion », explique le directeur des Mines, Andriamasy Raphael. « L’Administration est le principal objet de plainte de beaucoup d’opérateurs. Les trafics en tout genre, sait-on, ne sont possibles qu’avec le concours des autorités civiles et des forces de l’ordre. D’après les calculs, le site d’or de Mangatany à Firavahana Fenoarivobe devrait ramener à l’État l’équivalent de plus de 600kg d’or par an, or, 100 kg seulement ont été déclarés. Des cas qui démontrent la faiblesse institutionnelle à Madagascar » reconnait ce premier responsable des Mines.
Trafics
Pour ne citer que le cas du directeur interrégional de Toamasina, Sylvie Gilbert qui a reconnu son incapacité devant les agissements des autorités locales de sa région. L’existence du trafic de cristal a été déclarée dans le nord de Toamasina. Elle a alors effectué une descente dans un Fokontany de Mananara Avaratra, où s’entasse le cristal, et d’où commence le trafic. « J’ai été empêchée par tous les moyens de pénétrer dans le site. J’ai tout de suite remarqué l’hostilité des autorités à nous accompagner, mon équipe et moi dans le site », explique Sylvie Gilbert. « C’est un lieu sacré qui n’autorise pas la présence des femmes, disent-ils. Les forces de l’ordre qui nous ont accompagnés ont été ordonnées par les autorités et les représentants du village de laisser leurs armes car c’est un lieu sacré, selon eux. Ce qui n’est pas du tout le cas, après maints recoupements et vérifications », se plaint cette unique femme directeur interrégional du ministère des Mines et Hydrocarbures.
Résolutions
« Impliquer les autorités locales dans le processus de lutte contre le trafic en les motivant » propose le directeur général des Hydrocarbures, Velonarivo Pascal. Les collectivités territoriales décentralisées à commencer par les régions, devront alors s’impliquer davantage. Les sociétés d’exploitation, comme Total qui extrait le pétrole à Bemolanga, paient par exemple 50 Millions de dollars par an à la Région Melaky en guise d’apports à la communauté. La société SINO AFRIQUE qui exploite l’or de Maevatanàna paie également Ar 50 000 000 par an à la Région Betsiboka. « Ces sommes se rapportent à la construction d’infrastructures communautaires mais ne sont pas versées directement dans les caisses des Régions concernées, explique Razafimbelo Fanomezantsoa Théophile, directeur interrégional de Mahajanga. « En effet, elles doivent payer les 1/250 du total de leurs investissements aux Régions d’exploitation. C’est mentionné dans les cahiers de charges. La Direction va d’ailleurs contrôler ce respect des cahiers de charges dans les jours qui viennent », précise-t-il. En outre, les textes et règlements ainsi que le code minier doivent être connus par tous les acteurs de l’exploitation des ressources à Madagascar. Par ailleurs, le respect de l’environnement est fortement imposé dans les cahiers de charges des exploitants et sera renforcé davantage.
Un atelier de vulgarisation des textes sera organisé incessamment dans la Région du Boeny en vue de l’implantation du projet WISCO à Soalala. Promesse faite par l’équipe devant le Directeur de cabinet de la Région Boeny qui a assisté aux 2 jours de réunion.
Enfin, l’émission « Ny harenantsika » du ministère des Mines et Hydrocarbures, diffusée sur les chaines nationales redémarrera bientôt afin d’améliorer la visibilité des activités du Ministère.
Recueilli par Valis
Vos commentaires
faire participer les « Régions » dans les grandes décisions,c’est un début d’espoir de développement durable à Madagascar.