Dans un communiqué remis à la Rédaction, trois organisations de la société civile, le SEFAFI, le CONECS et le KMF CNOE appellent à différer le processus d’octroi des périmètres de gisement de fer de Soalala.
Les entités rappellent que dès novembre 2008, elles avaient demandé à surseoir ce processus d’octroi des gisements de Soalala. Elles appelaient également à :
– renégocier les contrats passés avec les compagnies internationales.
– créer des valeurs ajoutées à nos ressources minières.
– organiser avec les organisations de la société civile une table ronde sur le secteur minier pour élaborer une nouvelle politique minière.
Elles relèvent que si la libéralisation a eu des impacts sur le secteur minier, en attirant plus de 4 milliards de dollars d’investissement, cette approche a eu peu d’effets sur l’ensemble de l’économie du fait des avantages fiscaux et financiers consentis aux compagnies étrangères. Sans stigmatiser les entreprises étrangères, un minimum de patriotisme nécessite de veiller à fournir aux concitoyens les meilleurs conditions d’accès à l’emploi et à maintenir le potentiel de création de richesse longtemps après l’épuisement des gisements.
Ces organisations déclarent que pour faire fructifier l’investissement étranger, il est nécessaire de mettre en place des capacités nationales. Elles relèvent que le mémorandum économique de la Banque Mondiale sur Madagascar de décembre 2008 cite parmi les raisons de la volatilité de la croissance économique du pays sa forte dépendance aux capitaux étrangers.
La volonté politique de défendre les intérêts nationaux fait souvent défaut faute d’une véritable participation publique. Selon ces organisations de la société civile, des approches novatrices de gestion des richesses en ressources minières et des revenus qui en proviennent peuvent faire une différence notable en matière de développement industriel durable, d’épargne intérieure et de lutte contre la pauvreté.
Pour conclure, ces organisations demandent la mise en place d’un Conseil économique et social pour que les problèmes économiques du pays et les politiques en la matière fassent l’objet d’un véritable débat démocratique.
Recueilli par Patrick A
Vos commentaires
Il est grand temps en effet, pour les malgaches, de mettre de l’ordre et de la transparence dans la gestion de nos ressources minières. La mise en place de ce CES me parait donc une excellente idée.
Dieu merci, contrairement aux autres îles de la COI, Madagascar dispose de ressources minières importantes et très diversifiées. Il faudra seulement veiller à ce que leurs exploitations ne profitent plus qu’à une minorité (les mahitahita proches du pouvoir) et à des riches spéculateurs étrangers peu soucieux de nos intérêts, comme ce fut le cas jusqu’ici.
Madagascar a certes besoin de capitaux, d’infrastructures (réseau de vente mondial, ...) et de technologies étrangers pour les exploiter mais nous devons apprendre sur les pays qui ont réussi à gérer convenablement leurs richesses.
Le ministère des mines est donc un département très stratégique pour l’avenir économique de notre pays. J’espère que dorénavant, ce ministère sera attribué à un nationaliste sage et compétent qui saura défendre et faire prospérer nos intérêts.
Je partage la vision de Mpitily, la seule différence entre moi et Mpitily, c’est au niveau du degré de nationalisme.
Oui, il faut etre jaloux de notre ressources, mais il faut aussi se mettre a la place des investisseurs de temps en temps, trop de méfiances, de contraintes et les investisseurs sont frustrés. C’est une relation humaine aussi.
Qu’est-ce que cet article tombe bien !
Car figurez-vous que selon Goodplanet.info du 27 mai dernier l’Equateur songe carrément à renoncer à exploiter son pétrole en sollicitant en contrepartie un crédit carbone de 4 à 7 milliards de dollars, via les négociations prochaines relatives au climat dans le cadre du protocole de Kyoto.
Voilà bien une approche innovante et intelligente sur laquelle nos dirigeants devraient réfléchir.
L’article in extenso :
Le gouvernement de l’Equateur cherche à obtenir des crédits carbone en contrepartie de son renoncement à exploiter un cinquième de ses réserves pétrolières. Ces réserves se trouvent en effet dans un parc national, celui du Yasuni. De plus, la non-exploitation de ce pétrole empêcherait l’émission de 410 millions de tonnes de dioxyde de carbone, rapporte le Washington Post du 26 mai. L’Equateur voudrait donc valoriser la préservation de cette région plutôt que de laisser les compagnies exploiter le pétrole car le pays a déjà souffert de l’exploitation pétrolière [voir le procès Texaco/Chevron]. Ainsi évitées, la déforestation et la combustion de pétrole pourraient être comptabilisé au titre des crédits carbone pour une valeur estimée entre 4 et 7 milliards de dollars. Cependant, ce type de dispositif n’est actuellement ni reconnu par le protocole de Kyoto, ni inclus dans le marché des crédits d’émission de gaz à effet de serre de l’Union Européenne. « C’est un projet unique, une première mondiale qui le rend difficile à défendre, déclare la député verte allemande Ute Koczy avant d’ajouter que le président équatorien s’impatiente et pourrait donner toute la région aux compagnies pétrolières. » L’Allemagne et l’Equateur souhaiteraient que ce type de mécanismes soit acceptés lors des prochaines négociations sur le climat à Copenhague en décembre 2009.
Source : http://www.goodplanet.info/goodplanet/index.php/Contenu/Depeche/L-Equateur-songe-a-renoncer-a-exploiter-une-partie-de-son-petrole
Les idées rapportées dans cet article sont très intéressantes.
1) Pause et surtout débats sur les grands projets miniers.
2) Renégocier les contrats passés qui apparaissent clairement comme défavorable au pays.
Au vue de certains contrats, autant attendre pour bien faire au lieu de se faire traiter comme les habitants de Madagascar le dessin animé (qui est plus célèbre que le pays d’ailleurs).
Peut-être que cela aurait été plus pertinent d’aller vite sur les dossiers miniers que sur l’emprisonnement de Ravalomanana. Est-ce que les contrats sont déjà renégocié mais façon « racket de haut niveau » ? (Rumeur internet).
Après tous les discours qu’on a eu sur daewoo (je suis contre) je m’attendais à ce que la Haute Autorité de l’Etat publie rapidement :
– les autres attributions de terrains qui se chiffrent en centaines de milliers d’hectares.
– la contre partie pour l’état malgache.
– les actions à entreprendre si les contrats sont contre l’intérêt de l’état.
Le secteur minier doit être le pilier du développement économique et social. Il doit générer les ressources pour une formation et une mécanisation dans l’agriculture. Le développement de ces deux secteurs permettraient ensuite l’avènement d’industrie de transformation. Mais jusque là, ce secteur reste le privilège des grands commis de l’état et de ceux qui font partie du cercle rapproché du pouvoir.
Je me demande pourquoi cet article n’intéresse pas les visiteurs du site ( si on mesure l’intérêt par le nombre de commentaires) ?
– Est ce que les participants ne s’intéressent pas aux aspects économiques mais essentiellement à la politique et aux personnes ?
– Est ce que les participants ne pensent pas qu’une bonne gestion du secteur minier est le levier pour sortir le pays de la pauvreté le plus rapidement ?
Bonsoir,
Je voudrais vous inviter à lire l’analyse éclairée (comme dit un autre Patrick ;-D) d’un internaute concernant la crise sociopolitique malgache actuelle.
Voici le lien http://www.sobika.com/madagascar-informations/news_1232.php?subaction=showcomments&id=1235503866&archive=&start_from=&ucat=&
l’article date du 25/02/09 mais je viens seulement de le découvrir !!!
Les principaux titres en disent long déjà...
1) Le malaise social, fondement commun des crises de 1972, de 1985, de 1991, de 2001, et de 2009, mais « ignoré » totalement par les dirigeants
2) Les hommes, le système et le déficit de contre-pouvoir : comment en finir avec le leadership messianique, et la gouvernance centralisée ?
3) Les spécificités des crises malagasy : de la crise « a cycle de 10 ans » au grand mouvement de fond « a cycle de 50 ans » ?
4) La vie d’une crise sociale, de la genèse au retour au calme : les difficultés de gestion des sorties de crise ?
etc...
Le texte est assez long et il vaut le temps d’y prêter une grande attention …Merci à Patrick Razafindramboa
et merci à l’autre Patrick
R.R.