- Joe Beasley (en blanc) et un autre dirigeant de la coalition (en casquette) avec le groupe africain à Atlanta.
« Il n’y a pas de crise alimentaire, il y a suffisamment de nourriture », a déclaré Joe Beasley, président de la coalition Rainbow/Push, une puissante organisation américaine, dont le siège est à Atlanta en Georgie aux USA. Cette association regroupe des
« Africains des Etats-Unis d’Amérique » et développe le volet économique de la lutte initiée par Martin Luther King.
- Du genre commerce équitable
Parlant de pauvreté et sachant que les Etats-Unis subventionnent leurs agriculteurs, la question était de savoir si cette coalition ne se trompait pas dans sa stratégie pour aider le continent africain à sortir de la pauvreté. Car en fait, un des volets de la lutte conduite par Rainbow/Push consistait à rapprocher les producteurs africains de café, de coton et autres produits d’exportation classique, des marchés américains. Quelque part, il s’agit de réduire les intermédiaires ou de contourner les multinationales tout en maintenant et en observant strictement les mêmes normes qualitatives exigées par les consommateurs. L’objectif est, a-t-on compris, de faire en sorte que les produits africains accèdent directement aux marchés et que les producteurs tirent le maximum de profit de leurs labeurs. En clair, que le travail de l’Africain puisse l’enrichir véritablement.
- Notre Rédacteur en chef recevant son Certificat des mains d’Ella Butler, Chargée de programmes au Département d’Etat, et de Balke Ballard, Coordinateur.
L’esprit de cette association qui combat la discrimination économique est que les Etats-Unis se sont construits leurs puissances sur la vie des Noirs et des gens de couleur, sur leur sueur, sur leur sang, sur leurs peines, sur leurs labeurs. Aujourd’hui, ces gens de couleur, ces Africains, qu’ils soient d’Afrique, ou qu’ils soient installés en Amérique latine ou dans les Caraïbes se mobilisent pour avoir leur place au soleil. Les Blancs doivent l’admettre et faciliter les démarches dans ce sens.
- Coca –Cola y adhère
La multinationale Coca-Cola a son siège à Atlanta (Georgie, Etats-Unis) et a, suite aux actions de Rainbow/Push, pris en considération l’esprit développé par la coalition. Outre l’admission des Noirs à des postes de responsabilités et de justes rémunérations y afférentes, Coca-Cola a confié les usines de mise en bouteille de Coca-Cola et dérivés, en Georgie, à des gens de couleur. Joe Beasley précise que là où les demandes se font sentir, Rainbow/Push les encourage et c’est ainsi que dans beaucoup de pays d’Amérique Latine, voire en Asie, ce sont aujourd’hui des natifs, des gens de couleur, qui tiennent les usines de mise en bouteille de Coca-Cola et ses dérivés. Pour le cas de l’Afrique subsaharienne dont Madagascar fait partie, le siège de Coca-Cola est en Afrique du Sud, confie Nick Nicholson, haut responsable au siège social à Atlanta.
- Des doutes sur l’efficacité de Rainbow/Push
- Nick Nicholson au milieu du groupe au siège de Coca-Cola à Atlanta.
Cependant, là où les doutes persistent c’est que depuis plusieurs décennies, l’Afrique importe une part importante de son alimentation. La famine y sévit de manière récurrente tandis que, dans le cas de Madagascar, les entreprises franches se multiplient, créant des emplois certes mais des emplois fragiles et aux salaires misérables ; de plus il faut reconnaître que ces entreprises textiles en zones franches fleurissent mais au détriment de l’agriculture vivrière soit en raison de l’exode rural des jeunes soit par l’accaparement des terres par de gros propriétaires qui cherchent eux aussi à moderniser leur exploitation. Bref, cette pauvreté là est apparemment méconnue des Africains des Etats-Unis.
Vraisemblablement parce qu’ils ne souffrent guère de pénurie alimentaire, parce qu’ils vivent dans un monde et une société de consommation.
