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mercredi 24 avril 2024
Antananarivo | 23h07
 

Editorial

« Malgachisation = merinisation »

jeudi 28 août 2008 | R. C.

« Les Betsimisaraka n’aiment pas la malgachisation ». Cet avertissement est de Guy Willy Razanamasy lorsqu’il a évoqué hier la Réforme du primaire. Lourd de sens, il s’agit en fait du résumé de ce qu’il a vécu dans les années 70, lorsque le pays avait amorcé son virage tiers-mondiste décliné notamment en programme de nationalisation des entreprises privées et de la malgachisation de l’enseignement. En effet, pour bon nombre de côtiers durant la deuxième République, « la malgachisation signifie tout simplement généralisation de la langue merina à l’ensemble du pays. » C’est pourquoi d’ailleurs, le président de l’époque avait parmi ses irréductibles opposants de grandes figures de la périphérie. Pour eux, en sacralisant la malgachisation dans le Livre Rouge, Didier Ratsiraka ne faisant qu’entériner le fait accompli. Les opposants actuels ne disent pas autres choses quand ils lancent des avertissements au pouvoir sur les éventuelles conséquences de cette réforme chez les provinciaux qui y voient, d’après eux, « la consécration de la suprématie de la province d’Antananarivo depuis 2002 ».

Langage de la vérité

De peur d’être taxés de « tribalistes », ils prennent des précautions oratoires et abordent le sujet de manière alambiquée. Mais pour que le pouvoir prenne conscience de la « gravité de la situation », il faut en parler dans le langage qu’il comprend. La malgachisation telle qu’elle est voulue aujourd’hui par l’exécutif mérite d’importants efforts de communication et de pédagogie. Car elle n’est peut- être pas cette merinisation crainte par beaucoup. Toutefois, à trois semaines de la rentrée, ce n’est pas encore le cas. Puis, le raccourci « malgachisation = merinisation » commence à gagner du terrain et les esprits. Pour le moment, le pouvoir doit se réjouir que le milieu politique hésite à s’en servir. D’ici à ce que cette perception fasse tache d’huile, ce sera déjà trop tard. Comme les ouï-dire courent à la vitesse de la lumière, des contre-feux crédibles doivent être allumés le plus rapidement possible. Et surtout, il faut parler le langage de la vérité.

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