Le président de la République Ravalomanana Marc a annoncé hier, la dissolution de l’Assemblée nationale dans les prochains jours. Visiblement, l’ensemble de la classe politique a été prise au dépourvu, car personne ne s’attendait à une telle décision. Mais, le choix de la ville de Toliara et non moins le fief de l’actuel président de la Chambre basse, Mahafaritsy Samuël, pour annoncer la fin du mandat des députés, a suscité beaucoup de commentaires. S’agit-il d’un acte désavouant l’homme au perchoir ?
Se référant à l’article 59 et 98 de la Constitution révisée, le locataire d’Ambohitsorohitra a affirmé publiquement et surtout, pour mettre fin à toutes les supputations, que la dissolution de l’Assemblée relève de sa compétence. Des nouvelles structures devraient-être mises en place après la victoire du « Oui » au référendum et pour mieux accompagner le MAP, a-t-il insisté. L’occasion a été mise à profit par le chef de l’Etat de dévoiler le profil des futurs membres de la Chambre basse, tout en invitant l’ensemble de la classe politique ainsi que les autres entités de s’aligner à la course de Tsimbazaza.
Arrêter l’hémorragie... du TIM
Plus d’un s’interrogent sur cette décision inattendue du président de la République. Le contexte politique est-il favorable à la dissolution d’une Institution ? Le parti présidentiel pourra -t-il rafler beaucoup plus de sièges à Tsimbazaza en cas d’une élection anticipée ? Bref, ces questions méritent d’être élucidées pour savoir les motifs exacts de cette décision présidentielle.
En fait, tout porte à croire que la crise au sein de son propre parti aurait été à l’origine de la dissolution de l’Assemblée. L’aile frondeuse dirigée par l’ancien ministre de la Fonction publique, Théodore Ranjivason et le sénateur Joseph Yoland, n’a pas l’intention de faire marche arrière pour redynamiser le TIM, selon leurs propres termes. Le président du TIM, Razoarimihaja Solofonantenaina est dans le collimateur des frondeurs. Ces derniers temps, on a également assisté à la défection de certains députés TIM. Sept élus ont annoncé leur départ du TIM. Il semble que, pour arrêter l’hémorragie et d’éviter l’humiliation, M. Ravalomanana ait opté de mettre fin au mandat des députés.
Chose curieuse, le président de la République a préféré dissoudre la Chambre basse, à majorité TIM et de proroger le mandat des sénateurs, composés essentiellement par des élements de l’ancien régime. Paradoxe ou ironie du sort ?
