- Ahmad, le président de la FMF dissoute.
L’épée de Damoclès plane sur la tête du foot-ball malgache suite à la décision du ministre des Sports de dissoudre la FMF (Fédération Malgache de Football). On attend la décision de la Fifa.
Une semaine après les actes de vandalisme au stade de Mahamasina, le ministre des Sports Patrick Ramiaramanana a décidé de dissoudre de la Fédération Malagasy de Foot-Ball (FMF) et de la remplacer par une délégation spéciale. Cette information a été annoncée par le ministre lui-même aucours d’une conférence de presse hier après-midi, au Palais des Sports Mahamasina. Il a évoqué les mauvais résultats de la FMF ainsi que le « rotaka » de dimanche dernier à Mahamasina comme motif principal de cette décision gouvernementale.
Cette décision du locataire d’Ambohijatovo aura certainement des échos au niveau des instances footballistiques. Sûrement, Madagascar est actuellement sous la menace d’une sanction de la FIFA. A cet effet, une suspension dans tous les matchs comptant pour l’éliminatoire de la coupe du monde 2010 est probable ainsi que toutes les rencontres sportives sous l’égide de la CAF (Confédération africaine de Football) et de la FIFA. Le foot malgache sera de nouveau frappé de sanctions sévères dont les conséquences seront fatales pour les amoureux du ballon rond. Aux yeux des hommes de la FIFA, cette décision est une ingérence dans les affaires internes du monde du football.
En fait, la FIFA est jalouse de son indépendance vis à vis du pouvoir public. Raison pour laquelle, elle a son propre code électoral, son propre tribunal et des règlements intérieurs...
Incompréhension ou incompétence ?
Le monde du football malgache est totalement dans le désarroi après cette décision du ministère des Sports. Le ministre a accusé les membres de la fédération malagasy de football de ne pas prendre des décisions appropriées pour éviter ce « rotaka ». « Pourquoi n’ont-ils pas pris la décision de faire venir des arbitres alors qu’ils ont déjà su dès le vendredi l’absence de l’arbitre comorien », s’interroge M. Ramiaramanana ? Pour justifier sa décision, il a cité quelques articles du règlement de la CAF. Plus d’un s’interrogent si le ministre ignore les faits autour de ce match avorté.
Durant la réunion technique d’usage, les dirigeants de Costa Do Sol ont accepté de jouer le dimanche avec un arbitre malgache. Mais le dimanche, ils sont revenus sur leur décision. Le commissaire au match, le Seychellois Roch Henriette a accepté d’annuler la rencontre et de le rejouer le mardi d’après. Or, dans son article 35, le règlement de la CAF stipule qu’« En cas de force majeure, d’absence ou de défaillance, avant ou pendant le match, si le remplacement de l’arbitre directeur s’impose, il sera remplacé par le 1er arbitre assistant, le 2è assistant deviendra 1er assistant et l’arbitre de réserve officiera en 2è arbitre.
Dans ce cas, la fédération hôte désignera si possible le nouvel assistant de la Fifa pour officier en tant qu’arbitre de réserve. » En application de ce règlement, la FMF, en accord avec le commissaire au match et les deux équipes, a désigné Dimasy Paul comme 2è assistant et Lala Raherimanana au poste d’arbitre de réserve. A qui incombe la faute ?
Election dans trois mois
Au cours de sa rencontre avec la presse, le ministre Patrick Ramiaramanana a annoncé la tenue de l’élection des nouveaux membres de la FMF d’ici trois mois. Or, selon toujours le règlement de la Fifa, l’élection se tient après les Jeux olympiques, probablement vers le mois d’octobre prochain. Quelle mouche a piqué les autorités gouvernementales malgaches pour dissoudre la FMF quelques mois seulement avant la tenue de l’élection organisée par la Fifa ? Un code électoral, conçu par la Fifa a été déjà adopté lors de l’assemblée générale de la FMF à Antsirabe.
Visiblement, le ministère attend au tournant les membres de la FMF pour les limoger. Or, l’équipe de Amad Ahmad a obtenu un quitus lors de l’assemblée générale et les Barea ont battu le Club M Mauricien chez eux par 2 buts à 1. A noter que la fédération malgache de natation a été également dissoute par le ministère des Sports. Faute d’avoir un quitus, le ministère a raison de mettre en place une délégation spéciale à la place de la fédération.
Comment peut-on avoir des résultats satisfaisants alors que le gouvernement n’a débloqué aucun sou à l’équipe nationale alors que les dépenses de l’ensemble des équipes nationales du monde entier sont supportées par le budget national. A qui profite le crime ? Apparemment, les politiciens essaient de mettre sous leur coupe les fédérations sportives. Où va ce pays ?
