Quel intérêt représente la Tanzanie pour Madagascar ? Au plan politique, au plan stratégique, au plan économique et au plan financier ? Depuis qu’une imposante délégation malgache séjourne dans ce pays d’Afrique, la question est mille fois posée et reposée. La réponse ne coule pas de source. Elle ne vient pas directement à l’esprit. Elle semble même fuir. La Tanzanie représente deux intérêts ponctuels pour le pouvoir malgache. En courtisant Dar es Salam, Antananarivo prépare une douce transition entre la présidence tanzanienne et malgache de l’Union africaine. En effet, le président tanzanien assure actuellement la présidence tournante de l’Union. En 2009, son homologue malgache prendra le relais. Comme les dossiers africains sont très délicats (Zimbabwe, Mauritanie, Soudan, Somalie, famine, guerres civiles, épidémies…) , le chef de l’Etat malgache s’essaie à les toucher sans se faire brûler. Une symbiose entre la présidence sortante et entrante l’aidera dans ce sens. Le président de la République n’a pas tout à fait tort de s’y prendre de cette manière. En tout cas, son objectif à ce sujet est de réussir sa présidence.
Ressources disponibles
Au plan économique, il est naturel qu’après son adhésion à la SADC, Madagascar, par le biais de ses dirigeants, cherche des débouchés pour les producteurs malgaches et pour les « Vita Malagasy. » Pour y parvenir, la Grande île compterait mettre en commun avec la Tanzanie les ressources disponibles : tourisme et agriculture notamment. Chemin faisant, des membres de la délégation malgache ont fait parallèlement à la « State visit », la promotion des produits laitiers du pays et en ont cherché d’éventuels preneurs. L’enthousiasme des membres de la délégation à leur retour hier laisse présager que le prospect a répondu favorablement aux sollicitations des commerciaux malgaches. D’ailleurs, le futur président de l’Union a annoncé que « le voyage a été un succès total ». Voilà en tout cas, un déplacement judicieusement et rondement mené : « Ny an’ny Fanjakana lolohavina, ny an-tena, sakelehina ».
