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Editorial

Les têtes qui dépassent

vendredi 18 avril 2008 | R. C.

L’exercice du pouvoir à Madagascar est intrinsèquement solitaire. Le grand patron doit le rester tout au long de son mandat. Aucune ombre ne peut le gêner. Nulle voix ne sera tolérée, ni aucune tête ne peut dépasser la sienne. Sinon, elles risquent l’échafaud…politique. Ce principe du Prince de Machiavel s’est vérifié, se vérifie et se vérifiera encore dans les jours, les mois et les années à venir. Pour l’heure, c’est au tour de Benjamin Radavidson Andriamparany d’en faire l’amère expérience. Ce ministre a tout pour déplaire à ses supérieurs. Intellectuellement, il se classe largement au dessus de la moyenne de l’Exécutif. Physiquement, il a une tête qui dépasse de beaucoup celles de ses collègues du gouvernement. Politiquement, il a réussi, avec intelligence et brio, à délimiter sa frontière, et à se faire un nom et une image. Ce qui fait de lui aujourd’hui, presque automatiquement, une épine dans le pied du pouvoir. Beaucoup lui en veulent en effet, en dehors du chef de l’Etat lui- même. D’aucuns mitonnent des manœuvres pour l’éjecter. D’autres ne donnent pas cher de sa peau. La question est maintenant de savoir si le ministre s’est organisé pour se défendre.

Cavalier seul

Dans cette optique, l’homme semble faire cavalier seul. Personne au sein de l’Exécutif ne s’est manifesté pour voler à son secours ou pour faire l’intermédiaire entre lui et le chef de l’Etat. Ce rôle aurait du revenir, en premier, au chef du gouvernement. Mais celui- ci semble bloquer sa vitesse au point mort en s’effaçant. En fait, au plan politique, Charles Rabemananjara ne peut que bénéficier de l’épuisement de l’un ou des deux protagonistes à la fois, dans ce combat feutré au sommet de l’Etat. Au sein du Tim, le ministre de l’Education ne peut compter sur personne, pour avoir été le fossoyeur du syndicat Tim Fanabeazana. Les rancoeurs restent encore tenaces car il a voulu mettre ce syndicat sur le même pied d’égalité que toutes les autres fédérations enseignantes. Pire, il a fait une victime collatérale puisqu’en réclamant la dissolution du Tim Fanabeazana, il a signé l’arrêt de mort du Tim Fahasalamana. Tout ça fait beaucoup d’ennemis lesquels se réjouissent aujourd’hui de la mauvaise passe du ministre. Dès lors, s’il veut poursuivre ce combat, Benjamin Radavidson Andriamparany ferait bien de méditer cette citation de Machiavel : « Une guerre est juste quand elle est nécessaire ».

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