Le Sénat a adopté hier le projet de loi régissant les activités du secteur pétrolier aval à Madagascar. Ce projet introduit le monopole des importations de certains produits (dont la liste sera définie en conseil de gouvernement) et les confie à une société nationale. Cette disposition inquiète les pétroliers qui y voient la remise en cause même de la privatisation de ce secteur entamé depuis près de dix ans. Ils déplorent « l’absence de discussions préalables avec l’administration sur ce sujet » tout en disant qu’ils auraient aimé « trouver de solutions intermédiaires que cette solution avec le gouvernement ». Sans jouer les oiseaux de mauvais augures, ces compagnies craignent, du coup, pour les investissements qu’ils ont réalisés depuis la privatisation du secteur pétrolier.
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Par ailleurs, ces mêmes sociétés pétrolières se posent des questions sur la mention d’une « société nationale » à qui sera confiée les activités d’importation de certains produits. Interrogés sur ce sujet à l’issue du vote du projet de loi, quelques sénateurs ont préféré esquiver la question. D’autres renvoient au ministre de tutelle qui, pour l’occasion, n’a pas pu être saisi. Des élus affirment par contre que « le secteur énergétique étant stratégique pour le pays, le gouvernement a le droit de prendre ses responsabilités en la matière ». Tel le sénateur Raymond Ramandimbilahatra qui souhaite à ce que l’exécutif en fait autant pour les autres secteurs-clés comme la finance, la télécommunication, les transports maritimes…Pour en revenir aux sociétés pétrolières privées, elles attendent maintenant la sortie du décret d’application de cette loi pour être fixées sur leur sort.