Les parents appellent à la clémence

Ils sont traumatisés et fatigués. Ils, ce sont les parents des 20 mineurs antsiranais « déportés » puis « détenus » à Anjanamasina. En dépit d’un long voyage de nuit qui les a amenés depuis Antsiranana avec 70000 ariary de frais, ils appellent, les larmes aux yeux, la justice à plus de clémence pour leurs progénitures dont le procès s’ouvre ce matin à Ambatolampy. Les parents ont quitté ce jour à 5h du matin la capitale pour rejoindre cette ville. « 90% de ces mineurs arrêtés n’ont pas commis des crimes. Les autorités ont dramatisé la situation. Certains d’entre eux ont été arrêtés chez eux et dans leurs écoles dans de terribles conditions . Certains ont été appréhendés comme des grands bandits. On les a menottés avant de les embarquer à bord d’un avion qui les a transporté vers Tana », se plaignaient-ils. Un homme de 55 ans a raconté ce qui lui arrive depuis que son enfant de 9 ans est « déporté » à Tana sans qu’on l’a avisé préalablement : « j’étais obligé de délaisser mon travail à Diégo pour suivre à Tana mon garçon de 9 ans qui a été arrêté devant moi à la maison par des hommes en treillis armés jusqu’aux dents. Arrivé à Tana, j’ai demandé de l’aide auprès des natifs de Diégo qui sont bien placés dans le régime en vain. Mais, cela ne m’a pas découragé. Avec le peu d’argent que j’ai pu avoir d’un "raiamandreny, je vais assister à Ambatolampy au procès de mon garçon ».Les parents comptent ramener à la maison les enfants après le procès d’aujourd’hui. « Nous implorons l’indulgence de la Justice pour que nos enfants puissent retrouver le chemin de l’école », prient-ils.