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Antananarivo | 08h44
 

Communiqué

Les lois sur la décentralisation, un nouveau gâchis

samedi 13 septembre 2014

Il aura fallu deux sessions extraordinaires de l’Assemblée nationale, les 4° et 5° de l’année, pour adopter les lois sur la décentralisation. Avec le vote de ces lois, nous disait-on, les élections communales pourraient être tenues en 2014. Les lois ont été votées, mais un silence étourdissant entoure la tenue des élections promises, par ailleurs exigées par le respect de la démocratie et de l’État de droit. Avant d’évoquer les conséquences fâcheuses de ce nouveau report, un retour s’impose sur les lois de décentralisation nouvellement adoptées.

Sous la pression d’un parti politique à l’origine de ces propositions de lois, le gouvernement a soumis à l’Assemblée nationale un projet improvisé et bâclé de trois lois différentes [1]. On pouvait espérer que l’État consolide ainsi les acquis et les leçons de 20 ans de pratique de la décentralisation à Madagascar. Ce n’est malheureusement pas le cas. Alors qu’on parle depuis 2008 de l’élaboration d’un « code de collectivité », voici qu’on nous sert des lois 94-007 bis et 94-008 bis. Emporté par la précipitation, le gouvernement n’a fait que reprendre les articles de ces deux lois de 1994, en y ajoutant quelques belles phrases creuses et sans engagement sur la redevabilité, les fonctionnaires territoriaux, l’appui conseil des représentants de l’État, etc. Si l’on se réfère aux préoccupations des citoyens en matière de décentralisation, et au vrai débat qui n’a pas eu lieu, les deux sessions extraordinaires ont accouché de lois à la substance insignifiante.

Des communes et des élections communales

Premier exemple, le fokontany reste sous la coupe du chef de District, alors que la loi mentionne en même temps qu’il constitue la subdivision de la commune, ce qui ne clarifie en rien son statut réel : le Chef fokontany se trouve donc subordonné à deux chefs, le maire et le chef de District. Bonjour les dégâts ! Il aurait fallu aussi, par respect pour le Fokonolona et pour la démocratie, revenir à l’indispensable élection par les citoyens de leur chef Fokontany. Conserver le système ubuesque de faire voter la population pour que les cinq noms qui ont réuni le plus de voix soient présentés au Maire, qui en retient trois qu’il propose au chef de District, lequel désigne celui qu’il préfère, montre la défiance du pouvoir à l’égard des citoyens, qui perçoivent le procédé comme une provocation.

Autre exemple, la nomination de l’adjoint au maire a posé des problèmes dans l’organisation antérieure, ce que le gouvernement et les députés semblent ignorer. Mais la nouvelle loi ne propose aucune disposition nouvelle, qui permette de mieux gérer le remplacement des adjoints au maire.

Au niveau des communes, les 10 années d’expériences malgaches en matière de budgétisation participative ont été reconnues comme exemplaires au niveau mondial. Est-ce la raison pour laquelle elles n’ont pas été retenues comme un acquis de la décentralisation ? De fait, aucun dispositif, aucun mécanisme n’a été proposé pour valoriser cette approche dans les communes... mais chaque fois qu’un responsable prend la parole, il évoque la transparence, la participation, la redevabilité, qui sont autant de mots sans consistance pour l’instant.

Le ministère en charge de l’Éducation nationale n’arrive pas à contenir les grèves des maîtres FRAM, ces enseignants payés par les parents d’élèves et subventionnés par l’État. Il suffirait pourtant de transférer aux communes les compétences pour la gestion de ces enseignants, en augmentant les subventions de fonctionnement de la commune : les maîtres FRAM n’auraient plus besoin de se déplacer pour percevoir leur salaire et la scolarisation des enfants en serait facilitée, des enseignants étant disponibles dans chaque EPP. L’idée a été expérimentée avec succès en Afrique, ce qu’ignorent le gouvernement et l’Assemblée.

Le seul débat houleux et passionné au sein de l’Assemblée nationale a concerné le découpage de la commune urbaine d’Antananarivo. Or les arrondissements existent déjà et offrent des services de proximité ; les problèmes viennent de ce qu’ils n’ont pas de budget de fonctionnement, qu’ils dépendent de la CUA et n’arrivent donc pas à répondre correctement aux demandes des citoyens. Il n’est que de constater la manière dont sont traités les citoyens ignorant les démarches à suivre, ou le trafic des formulaires administratifs dans et autour de certaines mairies de la capitale ! Au lieu de se concentrer sur la pertinence de la proposition de loi, les débats de l’Assemblée nationale se sont focalisés sur la peur de voir la CUA transformée en six petites communes plus faciles à manipuler.

À l’évidence, le problème de la capitale n’est pas celui-là. Deux questions devraient être réfléchies et résolues. D’abord, le fait que le grand nombre de bâtiments publics (institutions d’État, ministères, sociétés d’État, agences et entités administratives décentralisées, etc.) ou disposant de statuts particuliers (ONU, UA, UE, chancelleries, ONG, etc.) provoque un manque à gagner considérable pour la capitale. Il revient à l’État de compenser les rentrées fiscales ainsi perdues, pour que la ville puisse être gérée dans de meilleures conditions. Le deuxième problème est l’enfermement des réflexions et des projets dans le périmètre des six arrondissements actuels. L’heure est venue de donner forme au « grand Antananarivo », dont les frontières pourraient aller jusqu’à Behenjy, Arivonimamo, Mahitsy, Talata-Volonondry, Manjakandriana. Tout « rafistolage » de la capitale dans ses limites actuelles ne sera jamais qu’une basse manœuvre électorale. La même démarche devrait s’appliquer aux grandes métropoles urbaines telles que Toamasina, Antsirabe, Fianarantsoa, Mahajanga, Antsiranana...

Ceci dit, il semble évident que l’État est à nouveau en train de concocter, seul et sans consulter les intéressés, une loi sur les communes à statut particulier. Or, mis à part le cas d’Antananarivo, les communes à statut particulier de Sainte Marie et Nosy Be ne posent qu’un problème particulier : la continuité territoriale. Cela devrait se traduire par la construction d’un port mieux abrité pour accéder à Sainte Marie, et une meilleure réglementation pour l’accès à Nosy Be. Bref, au lieu de se concentrer sur l’élection communale dont le financement était déjà prévu par le PACEM, le gouvernement a trouvé le moyen de travailler seul sur des lois ne comportant aucune innovation, trahissant un manque total de vision, et qui n’ont aucune portée stratégique dans la poursuite de la mise en œuvre de la décentralisation. Pire, le report des élections municipales devrait logiquement entrainer la suppression de l’important financement PACEM... à moins que ce ne soit précisément l’objectif du gouvernement, qui pourra prétexter par la suite du manque de moyens financiers pour repousser indéfiniment des élections qu’il est presque sûr de perdre.

Des régions, des provinces et des élections régionales et provinciales

La dimension régionale et provinciale de la décentralisation est moins familière au grand public. Elle est aussi le lieu de la confusion des rôles et des manœuvres politiciennes. Si les délimitations et les fonctions des unes et des autres restent vagues, les articles 154 et 158 de la Constitution par contre parlent de « suffrage universel », sans spécifier s’il est direct ou indirect. En recourant au suffrage universel indirect, la loi indique clairement aux citoyens qu’ils n’auront plus voix au chapitre après l’élection des maires et des conseillers municipaux. Car le choix des dirigeants aux échelons supérieurs se trouve ainsi verrouillé et réservé aux politiciens de métier, plus dévoués aux intérêts des dirigeants d’en haut qu’à ceux du peuple d’en bas. Mieux vaut donc s’en tenir de suite au suffrage direct.

Dans les pays où la décentralisation fonctionne bien, la déconcentration est une dimension de la décentralisation et non pas un chapitre à part. Il serait donc intéressant d’analyser la possibilité des régions et des provinces de recourir aux services des STD (Services techniques déconcentrés) au lieu de travailler sur deux structures parallèles : les STD de l’État et les agents des CTD (Collectivités territoriales décentralisées). Par ailleurs, le pays gagnerait à traiter la décentralisation de manière systémique et non plus analytique comme il a été fait à ce jour, en raisonnant en termes de décentralisation contre déconcentration, etc.

La longue liste des ressources propres des collectivités a quelque peu évolué. En revanche, si l’impôt synthétique était auparavant partagé entre les communes et les régions, la nouvelle loi le partage entre les communes, la région et le fonds national de péréquation. Il en va de même pour les ristournes minières. À croire que tout est fait pour que le système ne puisse pas fonctionner ou, pire encore, qu’il puisse être traficoté depuis le centre du pouvoir ! Concernant ces ressources, il vaudrait la peine d’analyser la possibilité pour les CTD de proposer chaque année, au moment de l’établissement de la loi de finances, les projets des territoires auxquels sera affecté le PIP (Programme d’investissements publics) ; ces projets de territoire seraient alors réalisés sur la base d’un contrat programme passé entre le gouvernement et les CTD, ce qu’on appelle la territorialisation des investissements publics. Faute de quoi, comment l’État mettra-t-il en œuvre les SNAT (Schémas nationaux d’aménagement du territoire) et les SRAT (Schémas régionaux d’aménagement du territoire) ? Signalons enfin que les nouvelles lois ne prévoient rien sur les dispositions à prendre en termes de transfert de compétences et de ressources, au cas où des institutions prévues par la Constitution ne sont pas mises en place...

Concernant la représentation de l’État, il a toujours été dit que si le représentant de l’État est à la fois appui conseil et contrôle de légalité, il est juge et partie : les 20 ans de mise en œuvre de la décentralisation ont largement démontré la défaillance des représentants de l’État en la matière. Il faut savoir que les STD échapperont toujours aux CTD. Quant à la mission d’appui conseil des représentants de l’État, elle n’a pas été explicitée dans les lois votées, et seul l’aspect contrôle de légalité a été traité ; pire encore, l’article sur l’obligation du ministère en charge de l’Intérieur de rapporter chaque année à l’Assemblée nationale l’exercice de contrôle de légalité, prévue par la loi 94-008, art. 125, a été supprimé dans la nouvelle loi, sans qu’aucun rapport en ce sens n’ait été réalisé.

Les guichets fonciers ont été mis en place dans le cadre de la gestion décentralisée du foncier ; pourquoi donc les nouvelles lois sont-elles muettes sur cette nouvelle compétence des communes ? À l’inverse, un arrêté du ministère en charge de l’Aménagement de territoire, daté du 24 juillet 2014, conditionne la délivrance des certificats fonciers par la fiabilisation des PLOF (Plan local d’occupation foncière) et l’élaboration du SAC (Schéma d’aménagement des communes) ; or cette compétence est conférée aux maires par la loi 2005-018. Que faut-il penser de cette contradiction dans les textes ?

Bref, l’État gagnerait à ouvrir un débat public sur la décentralisation, pour permettre aux citoyens de proposer leur demande de décentralisation, et de neutraliser l’offre de décentralisation d’un État essentiellement centralisateur. Il serait souhaitable aussi, et conforme à la cohérence attendue de son action, que l’État rende public son agenda électoral : quelles seront les dates des élections communale, régionale, provinciale et sénatoriale ? Gouverner, dit-on, c’est prévoir. Les citoyens auront ainsi une vision globale de la mise en place des institutions prévues par la Constitution, les entités en charge de l’éducation électorale pourront programmer leurs activités, et les candidats se positionner à temps.

En attendant, le refus du pouvoir d’organiser les élections communales entrainera des conséquences graves. Faute d’élus communaux, il n’y aura ni élections régionales ni élections provinciales avant mai 2015, fin de prochaine saison des pluies ; et donc pas de Sénat, qui « représente les Collectivités territoriales décentralisées » (Constitution, art. 81). Il sera impossible pour le président de la République de mettre en place la Haute Cour de Justice, ce que la Constitution lui enjoint de faire « dans un délai de 12 mois à compter de son investiture » (art. 166), soit le 25 janvier 2015 - le même article précisant que « toute partie justifiant d’un intérêt peut saisir les institutions compétentes de demande de sanction en cas de carence ». Autant dire que nous allons vers une crise institutionnelle majeure, du fait de l’imprévoyance et de l’amateurisme de nos dirigeants.

Antananarivo, 11 septembre 2014

SEHATRA FANARAHA-MASO NY FIAINAM-PIRENENA
SeFaFi
Observatoire de la Vie Publique
Lot TR41 Ampahimanga, Ambohimanambola103
Tél. 032 59 761 62 Email : sefafi@gmail.com Site Web : www.sefafi.mg

Notes

[1- Loi organique n° 2014-018 régissant les compétences, les modalités d’organisation et de fonctionnement des Collectivités Territoriales Décentralisées, ainsi que celles de la gestion de leurs propres affaires.

- Loi n° 2014-020 relative aux ressources des Collectivités Territoriales Décentralisées, aux modalités d’élections, ainsi qu’à l’organisation, au fonctionnement et aux attributions de leurs organes.

- Loi n° 2014-021 relative à la représentation de l’État.

19 commentaires

Vos commentaires

  • 13 septembre 2014 à 11:47 | RAMAHEFARISOA Basile (#6111)

    Si le « POUVOIR ACTUEL » souhaite réussir les élections municipales il faut se débarrasser de la « CENI-T » et redonner au Ministère ==régalien==de l’Intérieur sa « VRAIE MISSION » :
    - préparation,
    - exécution
    - et proclamation des élections de proximité et au suffrage universel à un tour..Point barre.
    IL FAUT REVISER LES LISTES ELECTORALES ..avec la participation des « FONKOTANY ».
    Basile RAMAHEFARISOA-1943
    b.ramahefarisoa@gmail

    • 13 septembre 2014 à 18:58 | jansi (#6474) répond à RAMAHEFARISOA Basile

      Vous avez toujours dit que vous ne critiquerez jamais les gouvernements en place. Alors taisez vous. Arrêterez de donner des leçons au gouvernement et a SEM le président de la république. Parlez d’autres choses.

  • 13 septembre 2014 à 11:54 | Turping (#1235)

    - On peut parle de la décentralisation ,découpage ,patati ,patata,....sans faire des critiques tout le temps.
    - Est-ce que les lois sur la décentralisation n’ont qu’un seul but dans l’état actuel des choses de « promouvoir les élections communales de 2014 » ou dans d’autres but bien précis ?
    - Décentraliser le système sans aucun budget de fonctionnement dans chaque commune ( l’assainissement ,renforcement dy système éducatif ,etc,.... , hiérarchisation des pouvoirs décéntralisés où chacun a son rôle bien précis dans l’autonomie et dévéloppement ( pouvoir se basant sur le fokonolona ) sinon c’est de la mascarade !
    - L’état digne de son nom est là pour donner les coups de pouce dans les ’accompagnements.
    - Ce qui est intéressant c’est d’entendre les vraies structures pour décoller enfin que d’entendre des politiques politiciennes se basant sur leur égocentrisme uniquement.

    • 13 septembre 2014 à 11:55 | Turping (#1235) répond à Turping

      On peut parler...

    • 14 septembre 2014 à 11:38 | rakotoson (#8023) répond à Turping

      Quand on pense que des politiciens comme Kolo Roger , Imbiky Anaclet ... demandent qu’ on consulte les Tananariviens sur le saucissonnage d’ Antananarivo par référendum , c’ est l’ aberration .

      Il se croit encore dans son pays d’ adoption - la Suisse - le père Kolo ? Chez lui , en Suisse , on ne parle pas de fraude électorale , de bourrages d’ urnes , de trois mois pour avoir les résultats officiels d’ une élection ;, et surtout de demander sans cesse aux bailleurs de fonds de l’ argent pour organiser une élection

      Que dire du dernier référendum pour l’ avènement de la IV République ( 2012 ) , où l’ on a voté avec des « karne - pokototany » à défaut de CIN , un scrutin même pas reconnu par la CI laquelle a l’ air de dire « faites ce que vous voulez faire ; après tout , c’ est votre oignon » Et , des élections présidentielles et législatives ( 2013 ) , de la Feuille de Route ... controversées et tout aussi improdctives les unes que les autres et pourtant fort coûteuses pour les contribuables ?

      Un referendum sur le découpage de la capitale qu’ on va faire valider encore les yeux fermés mais à main levée par les députés contre leurs gros salaires de plus de 50 millions Fmg /mois véhicule 4X4 , chèque carburant et tanti quanti

      Nos dirigeants ne savent - ils pas composés avec les textes existants amendés au besoin ? Quel besoin ont - ils de tout chambouler à chaque fois sinon besoin de se remplir les poches en gagnant du temps .

    • 14 septembre 2014 à 21:59 | Turping (#1235) répond à rakotoson

      Rakotoson,
      - Au fond de mes pensées ,cette histoire n’est qu’une sorte de diversion pour diviser encore les malgaches .On a l’impression ,que quelque chose d’une certaine envergure allait se produire alors que sur le fond ,rien de concret , de basique n’a été franchi ,.....
      - Si ce n’est qu’une histoire de quémander toujours de l’argent auprès des baîlleurs pour détourner et se partager les butins sans rien faire ,il n’y aucun intérêt.
      Sur le fond ,la notion de « décentralisation » n’est pas une mauvaise chose dans certain pays qui marchent ,qui ont des acquis évolutifs historiquement ,pour ne pas dire « plagiat » sans vergogne.

    • 14 septembre 2014 à 22:00 | Turping (#1235) répond à Turping

      ....certains.....

  • 13 septembre 2014 à 12:22 | leclercq (#4410)

    Bonjour
    C’est officiel , les élections communales n’auront pas lieu cette année !!!!!

  • 13 septembre 2014 à 12:43 | iarivo (#5822)

    Voila que la SEFAFI nous propose un bon sujet d’analyse et de réflexion mais quasiment aucune réaction à celui-çi, à penser que les forumistes préfère se contenter de sujet bling-bling sans aucune consistance puisque reposant sur des soupçons, des sources imaginaires et autres oui-dire !!!

    • 14 septembre 2014 à 21:44 | efa ela (#4563) répond à iarivo

      Iarivo, d’accord avec vous : foin des bla-bla égotiques !

      Puis :
      « Conserver le système ubuesque de faire voter la population pour que les cinq noms qui ont réuni le plus de voix soient présentés au Maire, qui en retient trois qu’il propose au chef de District, lequel désigne celui qu’il préfère, montre la défiance du pouvoir à l’égard des citoyens, qui perçoivent le procédé comme une provocation. »

      Des chefs de village, de canton hérités de l’administration coloniale, en somme...
      ==> Peut-on espérer QUOI QUE CE SOIT depuis la base, dans ces conditions ?

      En passant, et pour ne prendre que cet exemple, je me demande comment se positionne là-dessus tel membre du SeFaFi devenu ministre ?
      Change-t-on de malabary ou de pagne en pareil cas ?

  • 13 septembre 2014 à 13:10 | iarivo (#5822)

    Nous changeons de République, passant de la IIIe vers la IVe (que nous sommes d’accord à cela ou non !), la priorité des priorité à laquelle la Présidence de la République et son Gouvernement auraient dû s’atteler, c’est la mise en place de l’ensemble des Institutions de la République, à tout les échelons !!!

    Pour cela, 12 à 18 mois étaient largement suffisamment pour que l’ensemble des élections nécessaires à cela soit organisé et finalisé, que les différents représentants du peuple malagasy soient élu ou désigné dans les règles et le respect de la Constitution !!!

    Pour le reste, le Gouvernement devait se contenter de gérer au mieux et efficacement les affaires courantes (sécurité, instruction, assainissement et santé publique, ...) sans tomber dans des rêves titanesques et ridicules comme la construction d’une autoroute entre Antananarivo et Ivato ou Antananarivo et Toamasina, etc. !!!

    >> Et ces 12-18 mois permettraient en parallèle de réfléchir, préparer en commun sur les grands sujets pour l’élaboration de programme de développement et d’organisation (Statut administratif du Grand-Tana, décentralisation, statut du foncier, nouveau système d’éducation nationale, ...) qui serait alors soumis aux instances concernées pour leur validation APRES la mise en place complète et définitive de toutes les Institutions de la République !!!

    La priorité des priorités est donc la mise en place de l’ensemble des Institutions de la République, mais le nouveau régime est tombé dans les mêmes perversités que ses prédécesseurs (Zafy/Ratsiraka/ravalomanana), celles de chercher à s’accrocher au pouvoir pour y rester le plus longtemps possible (mégalomanie+égocentrisme) !!!

    Il faut l’avouer qu’une bonne partie du peuple malagasy, du moins à la vue de ceux qui sont actifs sur les blogs, forum et autres médias (et qui se prétendre sans aucune honte vouloir parler au nom des 22 millions de malagasy !) sont en partie largement responsable du fait que pour ces derniers ce sont l’enrichissement rapide qui constitue leur première préoccupation quitte à ce que la Constitution soit violé et les règles élémentaires de la démocratie soient bafoué !!!

    Ce n’est pas pour rien que les anciens dirigeants avaient avancé avec grand bruit leur promesses électorales en 4x4, 4L ou réfrigérateurs pour tous ..., connaissant parfaitement le penchant naturel des malagasy !!!

    Vive Madagascar, Une et Indivisible !!!

    Pour des Institutions républicaines, démocratiques et laïques FORTES, respectées par TOUS !!!

    La lutte continue ...

    • 13 septembre 2014 à 16:53 | RAMAHEFARISOA Basile (#6111) répond à iarivo

      Vous parlez==toujours==et toujours de la lutte .
      QUELLE LUTTE ?
      Basile RAMAHEFARISOA-1943
      b.ramahefarisoa@gmail.com

    • 14 septembre 2014 à 03:19 | iarivo (#5822) répond à RAMAHEFARISOA Basile

      Depuis tout le temps que cela a été dit et répété, vous devriez déjà l’avoir saisie et compris !!!

      C’est la LUTTE pour mettre en place à Madagascar un véritable Etat de droit moderne et efficace, muni d’Institutions républicaines, démocratiques et laïques fortes et respectées par tous, une Constitution qui permettra à toute les composantes de la société malagasy a y trouver son compte, sa place, où personne ne sera écarté autant de la vie politique que de la vie économique malagasy, où l’Administration elle-même sera débarrassé de toute corruption.

      Les hommes et les femmes qui gèreront l’Etat malagasy à tous les niveaux (national, provincial, régional, etc.) devront être intègres et désintéressés sinon ils seront écarté et sanctionné en fonction de leur(s) faute(s).

    • 14 septembre 2014 à 10:59 | RAMAHEFARISOA Basile (#6111) répond à iarivo

      - « Vous parlez d’intègres et cetera... ».

      Il ne faut pas==trop rêver==,cela n’existe pas.
      GTT-TGV-AKFM-PSD sont des groupements =« digne de foi »=(-accorder foi-).
      Vour parlez toujours des « INSTITUTIONS »,mais elles existent belles et bien à Madagascar.Mais chacun interprète==les INSTITUTUIONS== à sa manière.
      La seule « INSTITUTION » constitutionnelle ,c’est le « CONSEIL des Ministres ».
      C’est la mentalité qu’il faut changer.=« TOUJOURS CRITIQUER »=
      NOUS AVONS DES FEMMES et DES HOMMES VALABLES POUR NOTRE PAYS....mais il faut commencer à nous respecter réciproquement quelle que soit la divergence de nos idées.
      Basile RAMAHNEFARISOA-1943
      b.ramahefarisoa@gmail.com

    • 14 septembre 2014 à 19:33 | iarivo (#5822) répond à RAMAHEFARISOA Basile

      Depuis son retour à l’indépendance et à la souveraineté nationale, Il y a toujours eu à Madagascar une Constitution et des Institutions claires et bien définies ...

      ... mais les chefs d’état (et leur clan) qui se sont succédé depuis 1960 à la magistrature suprême de la République de Madagascar par la voie d’élection au suffrage universel direct ont, chacun d’entre-eux et successivement, cherché à détourner la Loi suprême, les Institutions et l’Administration pour servir leur intérêts personnels et ainsi se comporter comme des mpanjaka, des despotes !

      Et tout cela sans aucun problème de conscience car pour EUX, le seul fait d’avoir été élu au suffrage universel direct leur donnerait quasiment le droit de disposer librement et sans aucune limite de tout les biens et de toutes les personnes se trouvant à Madagascar !

      Cela est la conséquence de plus de 10 000 ans d’imprégnation de culture traditionnelle austronésienne basée sur les principes de la féodalité (pour comparaison avec le moyen-âge européen), où le rapport avec le pouvoir est celui de suzerain/vassal et de seigneur/serf.

      A Madagascar, celui qui détient le pouvoir est nécessairement, obligatoirement, culturellement le « ray aman-dreny » envers lequel le peuple lui doit respect, obéissance totale, soumission et loyauté (comme les « Zanak’i Dada » envers leur gourou) !

      D’où la multitude de sectes qui s’est développé à Madagascar avec leur « petit » chef que représentait le gourou, et la force, l’importance des Eglises chrétiennes (en tant qu’autorité morale/propriétaire de l’esprit) dans leur symbolique.

      Ce type de relation féodale entre le pouvoir et le peuple a perduré jusqu’à la fin du XIXe où il a pris brutalement fin avec l’occupation coloniale qui n’a pourtant pas vraiment changé les données puisque le pouvoir absolu des mpanjaka ayant été tout simplement remplacé par celui du pouvoir absolu du colonisateur.

      L’introduction du christianisme à Madagascar avait été perçu par les mpanjaka comme un danger imminent puisque cette nouvelle religion pouvait remettre en question leur ascendance morale (respect, obéissance totale, soumission et loyauté) envers le peuple.

      Seule une minorité de malagasy privilégié ont pu profiter d’une éducation moderne, libérale, ouverte sur le monde et ainsi acquérir, comprendre et maitriser les principes républicains, démocratiques et laïcs via certains établissements d’enseignement à Madagascar qui leur ont été ouvert où de par le monde, en Europe et en Amérique du nord.

      .../...

    • 14 septembre 2014 à 20:03 | iarivo (#5822) répond à RAMAHEFARISOA Basile

      .../...

      Tous les dirigeants malagasy vont donc utiliser, consciemment ou inconsciemment (instinctivement), cette mentalité/culture/pensée féodale (père de l’indépendance, père/guide de la révolution, « dada »,...) pour assoir et verrouiller leur pouvoir afin de s’y accrocher le plus longtemps possible, empêchant ainsi toute alternative légale ou constitutionnelle !

      La seule issue à ce cercle vicieux ne pourra alors venir que par la rue, par l’explosion populaire !

      Rappelons-nous, cela s’était passé en 1972 (fraudes aux élections ...), en 1991 (parti unique, le FNDR, pensée unique ...), en 2001 (tentative de recréer les mêmes conditions de la IIe République ...) et en 2009 (élimination des opposants politiques et mainmise monopolistique sur l’économie ...), toujours suite à des tentatives des autorités en place à chercher à s’accaparer du pouvoir de manière permanente.

      Nous sommes au XXIe siècle, nous rentrons dans le monde moderne et les pratiques féodales doivent maintenant faire partie du passé pour laisser place aux règles républicaines, démocratiques et laïques qui doivent permettre à chaque malagasy d’avoir sa place dans la société, sur le même pied d’égalité (sans caste ni privilège), avec les mêmes devoirs, les mêmes obligations et les mêmes droits pour tous, quelque soit ses origines ethniques, ses croyances religieuses, sa classe sociale, ses fonctions professionnelles, etc. !

      .../...

    • 14 septembre 2014 à 20:36 | iarivo (#5822) répond à RAMAHEFARISOA Basile

      .../...

      Nous nous trouvons donc actuellement à la croisée des chemins, celui du changement, du changement de mentalité, du changement des habitudes et des pratiques.

      Nous devons être capable de gérer ce changement et de s’y atteler si nous voulons aller de l’avant et mettre en place des structures juridiques et administratives modernes, fiables et efficaces en conformité avec la Constitution.

      Mais la mise en place d’une Constitution et des Institutions qui vont avec est une chose, les faire respecter en est une autre !

      Pour que la Constitution, les Institutions et la bonne gouvernance puissent être respecté, il faut définir et établir des sanctions pour toutes dérives ou malversations qui pourraient se produire ...

      ... et surtout avoir le courage de les faire appliquer le cas échéant, lorsqu’une ou plusieurs dérives, malversations et/ou non respect des textes législatifs se seraient produites !

      Notre combat, notre lutte, en tant que citoyens et citoyennes, est donc de mettre en place cet Etat de droit, ces Institutions, et de veiller à ce que les règles constitutionnelles et législatives soient respectées, quitte à sanctionner lorsque cela s’avèrerait nécessaire, et cela aussi longtemps que le chef de l’Etat et ses collaborateurs n’auront pas compris qu’ils sont au service de l’Etat et de la nation malagasy et non pas l’inverse !

      >>> La lutte contre la corruption, les passes-droits, les divers trafics, les abus de biens sociaux, les abus de pouvoir, etc., ne pourra se concrétiser réellement qu’en passant par là !!!

      marc ravalomanana, le dernier président de la République élu au suffrage universel direct, a été neutralisé et destitué parce que de multiples malversations lui sont reproché ...

      ... il devrait donc comparaitre devant une haute juridiction pour se justifier, s’expliquer et rendre des comptes.

      Et s’il est reconnu coupable, qu’il soit fermement sanctionné à sa juste mesure pour que cela puisse servir d’exemple à tous ceux et celles qui, dans le futur, viendrait à occuper le siège de la magistrature suprême.

      Dans une République qui se respecte, l’impunité doit y être banni !!!

    • 14 septembre 2014 à 20:44 | iarivo (#5822) répond à RAMAHEFARISOA Basile

      Quoi que ce que vous pouvez penser, à Madagascar, des personnes intègres, honnêtes, désintéressées, ..., il en existe en pagaille, à la pelle !

      Evitez de généraliser et de voir tout en noir !

  • 13 septembre 2014 à 19:05 | jansi (#6474)

    En matière de décentralisation et de déconcentration, l’exemple français est une catastrophe.
    Les réformes pluriannuelles engagées par la France depuis la loi Déferré sous Mitterand en 1981 n’ont pas été suivi d’effets bénéfiques pour la bonne et simple raison que le pouvoir jacobin fait de la résistance. Aujourd’hui on essaie de reformer le millefeuilles mais on passe d’un excès a un autre sans cesse.

    Les fonctionnaires de Mada qui ne font aucun effort d’imagination n’ont rien a attendre des coopérants français en matière de décentralisation. On doit plutôt regarder du côté des expériences anglo-saxonnes ou les pouvoirs régionaux ont fait un énorme progrès.

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