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Editorial

Les gravats et les promesses

mercredi 12 janvier 2011 | Patrick A. |  1467 visites  | 5 commentaires 

Il y a un an jour pour jour, un long tremblement de terre de magnitude 7 dévastait Haïti. Et remuait tout autant l’opinion publique internationale. Celle-ci s’émouvait des plus de 220 000 tués, des 300 000 blessés et des près de 1,5 millions de sans-abris.

Un an après, au moins 800 000 personnes restent sans abri. Seuls 5% des gravats de la capitale, détruite à 85%, ont été dégagés. Le choléra, qui était absent du pays, est réapparu en Haïti en octobre, peut-être amené par des soldats Sri-Lankais de l’ONU, et il s’est propagé rapidement parmi une population déjà très vulnérable et non informée sur la transmission de la maladie par les eaux usées. Certaines zones rurales enregistrent encore plus de 100 nouveaux cas par jour. Bref, malgré l’afflux de stars et de promesses de dons, il n’y a guère de traces de reconstruction bien visibles à Haïti.

Haïti, ou les promesses à haïr, ne peut-on s’empêcher de penser. Car donateurs et récipiendaires ont chacun de bonnes raisons d’estimer que la responsabilité de cette lenteur ne leur incombe pas. Si l’on écoute les discours des donateurs, ils donnent l’impression que beaucoup de choses se passent alors que lorsque l’on fouille les dossiers, la réalité s’avère bien décevante. Mais les bailleurs peuvent souligner qu’en l’absence d’un État, d’un Parlement et d’une administration réellement constitués, des myriades d’ONG (plus de 10 000, dit-on) sont obligées de jouer des coudes en grand désordre pour subvenir aux besoins essentiels de la population (santé, éducation). Ils peuvent souligner aussi, que pour aller plus loin, il faudra de véritables plans de reconstruction qui ne pourront incomber qu’à un État qui reste pour l’instant encore empêtré dans des difficiles élections.

Le séisme a exacerbé les absences de l’État haïtien. De même les événements de Madagascar en 2009 et en 2010 y ont accentué les faiblesses déjà évidentes de l’administration et des modes de gouvernance. Et si la fameuse « reconnaissance internationale » du gouvernement a souvent été au centre des débats, il faut bien admettre que les événements forcent à relativiser l’utilité effective de ce gouvernement dans un certain nombre de domaines.

Si la vie reste difficile à Haïti comme à Madagascar, la population, elle, n’a jamais baissé les bras dans les deux pays. La vie continue d’y pulser, bruyante et souriante. Et quand on relève que la moitié des fonctionnaires partira à la retraite d’ici 2014, on se dit qu’il y a là une formidable opportunité de reconstruire l’État. Du moins si nous en avons non seulement la volonté, mais aussi la fierté de ne pas devenir un simple terrain d’expérience pour des ONG internationales et des politiciens pleins de promesses.

5 commentaires

Vos commentaires

  • 12 janvier 2011 à 11:56 | Boris BEKAMISY (#4822)

    On ne sait pas si la demission collective <decretée< par Ndimby qui semble bien suivie par les forumites du MT ou bien c’est la fenetre internationale que Patrick nous a ouvert ( pouvoir voir ces gravats et percer ce lueur d’espoir) qui a été boudée par ces memes <polemistes<

    Ce manque d’interet vis à vis des actualités internationales est-il du au syndrome du reflexe ombilicale bien malgache au point que la vitesse grand V de la mondialisation n’a pas reussi à embarquer les observateurs politiques de chez nous à s’interresser aux complexités de la problematique haitienne.

    Le paralallelisme que Patrick a dessiné sur la crise haitienne et la crise malgache aurait du pourtant capter l’apetit intellectuel de nos< brillants polemsites <car les gravats sont encore là aussi bien au Port-au-prince que sur les rues etroites et bondées d’Antananarivo .

    Et que l’Espoir est à nouveau permis aussi bien pour l’Ile maudite de l’Antlatique que pour la grande Ile benie de l’Ocean indien, mais , pour nous ,encore faut-il que le HINTSY n’accouche plus le enieme souris qui pilulent sur les berges d’Ikopa .

    • 12 janvier 2011 à 12:01 | Boris BEKAMISY (#4822) répond à Boris BEKAMISY

      J’ai bien volu commencer le post ci dessus par :

      On ne sait pas si la demission collective decretée par Ndimby qui semble bien suivie par les forumistes de MT ou le sujet sur Haiti n’a pas capté leurs interets malgré la vitesse grand V enclenchée par le phenomene de la mondialisation.

      Sinon cette fine bouche des forumistes dès qu’on leur ouvre une fenetre internationale n’honore pas les intellectuels malgaches.......

    • 12 janvier 2011 à 12:58 | vuze (#918) répond à Boris BEKAMISY

      Attention, Boris, certains Haïtiens n’aiment pas qu’on parle de leur île comme « île maudite »... Cette idée de malédiction connote qu’ils ont fait quelque chose de mal pour mériter ce qui leur arrive... Dans une île où le vaudou et autres croyances ont bon pied, cette histoire de « malédiction » les offense...

      Ma réflexion est tirée des propos d’un écrivain haïtien résidant au Québec...

    • 12 janvier 2011 à 13:45 | Boris BEKAMISY (#4822) répond à vuze

      Merçi pour votre intervention Vuze,

      Si les seismes et les inondations/cyclones à repetition se conjuguent avec une instablité politique permanente auxquelles viennent s’ajouter d’une maniere tenace des épidemies ou des <<choleras importés<< introduits par ceux qui devraient jouer le role des sauveurs , ON est à deux doigts d’emprunter un racourçi pour dire que le ciel est tombé sur les tetes des haitiens...

      Les francophobes diront que les malheurs de ce Pays viennent de la colonisation française.

      Le president senegalais WADE propose à ce qu’on vide cette Ile de son substance en organisant une operation de rapatriement des hatiens en afrique

      Est_ ce que les malgaches qui se sentent de plus en plus africain depuis que CHISSANO ET SIMAO nous ont rendu visite presque chaque mois sont-ils- pret à acceuillir des hatiens (avec leur CHOLERA) ?? voilà un nouveau debat.

      IL est vrai que cette Ile ( est_ce un Pays ) d’une histoire politique très complexe mais d’un géopolitique favorable n’a su profiter de la proximité des differrents poles de developpement qui les entourent ( Floride , Bahamas.ect......)

  • 12 janvier 2011 à 12:32 | Jipo (#4988)

    Heureusement ,que Madagascar n’ai pas les problèmes que Haiti ,que le cholera et les seismes aient épargné les Malgaches qui ont assez à faire avec leurs dirigeants,le FMI et la CE,sans parler des cyclones,et des saisons sèches qui affament une trop grande partie de la population.
    Que le choléra aurait été apporté par des Népalais et non des Sri-lankais mais peu importe.
    Trop de « pseudo ONG » vivent sur les dons destinés aux victimes,avec leur dilapidation en « kabary », déplacements en 4/4,Hotels et colloques à n’en plus finir à part se donner bonne conscience et raison d’etre.

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