Les éleveurs sont-ils prêts à acquérir des vaches laitières importées en cas de nouvelle opération « vache laitière » ? Les avis des professionnels divergent. « Les grands éleveurs sont partants tandis que les petits éleveurs sont réticents », remarque Alexandre responsable de la coopérative Rova. Certains éleveurs échaudés par leur dernière expérience ne veulent plus en entendre parler. « La dernière opération a été menée sans préparation », d’après les petits éleveurs qui n’ont pas été suffisamment ou pas du tout formés. Leur principale difficulté réside dans l’alimentation et le soin des vaches Holstein. « Ils ont l’habitude des vaches Pie Rouge qui sont plus faciles à élever que ces vaches », selon la coopérative Rova. Aucune mesure d’accompagnement n’a été mise en place pour les acquéreurs de ces vaches importées d’où leur piètre production.
- Motivation
La production moyenne des petits éleveurs avoisine les 6-10 litres/ vache/ jour alors que si elle est bien traitée et suffisamment alimentée une vache peut donner jusqu’à 20 litres par jour. La majorité des éleveurs ne veulent pas « sacrifier » leur terrain pour des fourrages, ils n’y voient pas la nécessité. Ils préfèrent utiliser leurs champs pour des productions vivrières comme le maïs ou la pomme de terre, les vaches n’ont qu’à brouter comme avant. D’autant que les bonnes semences sont onéreuses. La coopérative Rova regroupe quelque 300 éleveurs repartis dans la région de Vakinankaratra qui produisent dans les 5.000 à 6.000 litres de lait quotidiennement. Cette coopérative ne prospecte pas. « Nous attendons que les intéressés viennent vers nous », explique le responsable de Rova. « Cela montre leur degré de motivation », explique-t-il.
