Dans le district de Tsiroanomandidy (Ouest d’Antananarivo), les dahalo n’attendent plus que le soleil se couche pour passer à l’action. Ces temps-ci, les éleveurs de cette région ont remarqué qu’ils frappent aussi en plein jour. Mais ce n’est pas tout. Les brigands affichent une nette tendance pour les enlèvements d’éleveurs ou kidnappings dans l’espoir d’obtenir une rançon. Ce qui veut dire que l’histoire des vols de bovidés a pris un tournant dangereux. Devant la gravité de la situation, les éleveurs de Belobaka ont tiré la sonnette d’alarme en frappant aux portes des chefs de fokontany pour qu’ils prennent leurs dispositions.
Pourquoi cette complaisance ?
Ces attaques contre des éleveurs dans les régions rurales sont légions dans la quasi- totalité du pays et dans d’autres pays. C’est justement dans ces conditions que les groupes armés d’auto-défense ont été créés dans les zones rurales d’Amérique du Sud, par exemple. Pour contrer les actes criminels dont sont toujours victimes les ruraux, ces derniers se sont transformés à leur tour en escadrons de la mort en inversant le rôle. De gens terrorisés et vivant dans la crainte de se faire enlever, ces paysans miliciens vont également pouvoir traumatiser et éliminer leurs anciens persécuteurs. Pour le moment, les éleveurs malgaches s’appuyent sur les gendarmes ou les militaires pour leur protection. Mais à cette allure et face à ces forces de sécurité publiques dépassées par l’ampleur du phénomène dahalo, le temps est peut-être venu d’opter pour une stratégie plus musclée.
