Les conservateurs prônent le retour aux valeurs traditionnelles
Grands souliers métalliques pointure...72, des statues ou autres icônes d’animaux du pays, etc, le tout sur fond de battements de tambour du hiragasy signé Voromangamilalao...
Bien sûr, d’autres artistes de la danse et musique traditionnelle (dont ceux du Sud) se relayaient pour se produire devant un public réceptif. Devant le Tahala Rarihasina le 8 mars dernier, le décor fut simple mais bien expressif, malagasy à souhait. A l’arrière plan, quelques personnalités vêtues à la mode traditionnelle se tenaient près des artistes jouant sur scène.
Ce sont les « conservateurs », les gardiens de la tradition (mais pas de la révolution) qui entendent veiller au bon déroulement des festivités du nouvel an malagasy (« Taom-baovao malagasy »). On reconnaît le couple Andrianetrazafy, Rfaral et Hemerson de l’association « Vaika », Olombelo Ricky de Vazimba production, pour n’en citer que les plus en vue. La première partie de la célébration se déroulait dans la matinée. L’après-midi, le public fut invité pour un « Asaramanitra » plutôt cérébrale...
Le fanandroana (astrologie) et peuplade primitive du sud-ouest au menu...
L’après-midi, la salle de danse du Tahala Rarihasina était à son comble. Le public venu très nombreux écoutait un professeur dénommé Rabearifeno exposant sur le thème de l’astrologie. Il a insisté que cette discipline s’apprend à l’université en évoquant l’Occident. Et les « mpanandro » malagasy sont mieux lotis car ils héritent directement leur savoir des Asiatiques, les détenteurs de cet art céleste, d’ailleurs ancêtres des Malgaches. Il démentit certains préjugés affirmant que l’astrologie ou fanandroana relève d’une pratique démoniaque. « Si l’astrologue est talentueux, ses calculs ne devraient pas décaler de l’allure ou de la position des astres ou des éphémérides pour dicter ses prédictions », a-t-il précisé. En un mot, l’astrologie est comme toutes les autres sciences. Mais nous voici arrivés au point crucial de l’évènement. Le conférencier abordait le « Taom-baovao ». Il a souligné que sa généralisation au sein de notre culture dépendrait de la conscience des Malgaches tout comme d’autres peuples du monde (Chinois, Iraniens, Aztèques, etc...). Aussi, ce serait pour le 26 mars l’an prochain. « Il faut désormais extrapoler ce type de débat vers d’autres sphères de la société. Mais des tas de questions se posent de la part de ceux qui ne comprennent pas encore. Et ça, c’est déjà l’essentiel. », a affirmé Hemerson Andrianetrazafy. « Il existe une nette ressemblance entre les pratiques arabe et malagasy dans le mode de lecture de l’avenir. Cela confirme l’héritage culturel oriental des Malagasy », a noté RFaral, l’épouse du premier.
L’Asaramanitra, c’est le renouveau total de l’être. Il permettrait la réconciliation de l’individu avec l’environnement et le temps, le renouement avec l’histoire qui est le plus important. C’est aussi le rapprochement avec les parents qui accorderaient leur bénédiction. Un documentaire sur le mode de vie primitive des Mikea, une ethnie du Sud-Ouest de l’île clôturait cette journée commémorative. Pour les conservateurs, un pas est déjà franchi. Il ne leur reste plus qu’ à défendre les acquis culturels et les mieux exploiter dans l’immédiat...
