Dis papa ! Qui était ce Gal Ratsimandrava dont un quotidien a parlé dans son entrefilet ? Voilà une question qu’on ne peut pas éluder face à un garçon de 11 ans. Et va pour une leçon d’histoire... Un petit détour sur l’année 1972 avec cette lutte contre le néocolonialisme et l’impérialisme, sans entrer dans les détails pour pouvoir situer les protagonistes...
C’était au temps du Gal Ramanantsoa, chef de l’Etat qui avait opté pour la « dignité ». Sa devise en dit long sur sa position politique. « Aleo mahantra mitsangana toa izay manan-karena mandohalika » -(Littéralement : mieux vaut être un pauvre débout qu’un riche à genoux« )- avait-il martelé à l’encontre de certains bailleurs de fonds. La fierté nationale était à son comble en ces durs moments... Toutefois, le général a dû jeter les gants et passer le flambeau à son ministre de l’Intérieur, alias ministre du »Ala-olana« - (Ministre du dialogue et du consensus). Et le 5 février 1975, le colonel de gendarmerie Ratsimandrava était au pouvoir, désigné par le général. Ratsimandrava était libéral et tolérant. Il avait un jour déclaré que »les médias peuvent le diffamer, même sept fois" mais qu’il n’esterait point en justice. Toutefois, une semaine après, il était assassiné. Comment expliquer à un gosse les tenants et aboutissants d’une telle affaire ?
Pragmatique, ma réponse était simple : ceux qui sont contre le changement se sont ligués contre le colonel. Un changement basé sur le système « Fokonolona » à la malgache et non celui d’un corporatisme révolutionnaire ou autre à la sauce étrangère... Mais mon « petit-bourgeois » de fils peut-il comprendre cela ? Lui qui ne connait et ne vit que ce libéralisme un peu sauvage d’aujourd’hui, ne saurait pas évaluer les valeurs des sacrifices d’antan. Comment lui expliquer qu’un colonel, élevé à titre posthume Général avait péri parce qu’il avait voulu « changer quelque chose ». Quoi ? On ne peut rien affirmer puisque c’est une affaire classée « Grand dossier » !
Dis papa ! Tu n’es pas un bon prof d’histoire... Je sais mon fils, mais tires-en quand même des leçons !
