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vendredi 29 mars 2024
Antananarivo | 17h47
 

Editorial

Le sommet d’Ivato

mercredi 2 juillet 2008 | R. C.

Sauvé par le Sommet. Eh oui, le pouvoir d’Antananarivo se démène comme un beau diable pour l’organisation du sommet des chefs d’Etats et de gouvernement de l’Union africaine en juillet 2009 à Ivato. C’est-à-dire à Ambohidratrimo dans lequel dépend administrativement la commune rurale d’Ivato où se trouve le centre de conférences internationales censé abriter la rencontre. Certes, les travaux dans leur ensemble commencent mais avec du retard. Cependant la détermination du président et de son gouvernement reste intacte. Si les gros œuvres seront livrés plus ou moins à temps, la formation du personnel et des ressources humaines risque de se compliquer. En effet, ce n’est pas en moins d’un an que le gouvernement arrivera à former les agents de surface qui vont travailler dans l’hôtel cinq étoiles en construction et surtout dans les 54 villas présidentielles. D’autant que les hôtes du pays auront rang de ministres, de premiers ministres et de chefs d’Etats. Ce qui nécessite des formations particulières et spécifiques. Sur ce chapitre, rien n’est dit, rien ne semble se faire. À moins que l’exécutif ne fasse venir, à la dernière minute, de l’extérieur des « gens » déjà formés pour cela. De même, au niveau de l’accueil, de la sécurité, de la logistique, de l’interprétariat, de la traduction, etc, c’est le flou le plus total. Plus particulièrement en ce qui concerne la bouffe en ces temps où la crise alimentaire frappe presque tous les pays du monde. En dépit de tout ceci, le gouvernement souhaite que son enthousiasme soit contagieux.

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Malheureusement pour lui, ce n’est pas le cas. Beaucoup craignent un désastre. Dans la rue comme dans les chaumières, dans les bureaux comme au marché, personne ne trouve opportun l’organisation du sommet dans l’île. « Nous avons d’autres priorités », disent les uns. « Ce n’est pas la priorité », avouent les autres. Seule une infime minorité pense qu’il était temps pour le pays d’accueillir cette rencontre du syndicat des présidents africains. Quoi qu’il en soit, le pouvoir s’y accroche comme un naufragé s’agrippe à une bouée de sauvetage. L’organisation de ce sommet lui permet en effet de détourner l’attention de l’opinion des vrais sujets de préoccupations du moment et du futur. Mais son pari risque de trébucher sur la réalité. D’autant que sa communication marche à coup d’inaugurations de ceci ou de poses de premières pierres de cela. C’est trop court pour tenir le marathon qui va durer 12 mois. À moins qu’à chaque semaine d’ici le jour J, il trouve 52 zavabita à inaugurer. Sinon, la seule et unique solution qui s’offre à lui, pour faire de ce sommet une « affaire nationale », est de partager les nombreux juteux marchés de constructions et de services aux Nationaux.

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