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Economie

Mines et hydrocarbures

Le ministère tente d’attirer les investisseurs

jeudi 10 mars 2011 | Mona M.

Le ministère des Mines et des Hydrocarbures a annoncé mercredi 9 mars 2011 la tenue d’un salon international dédié à ce secteur, du 6 au 8 mai à Ivato, dans le but d’attirer des investisseurs dans le pays. En effet, le gouvernement affiche son intention de faire de ce secteur « un levier incontournable » pour le développement, en faisant en sorte que « les richesses d’une valeur inestimable du sous-sol malgache profitent et contribuent à la croissance de son économie et à l’amélioration des conditions de vie » de la population.

Et dans le but de séduire un maximum de professionnels du secteur des mines et des hydrocarbures, le ministère a décidé de voir grand, avec 5000m2 de surface d’exposition, 5 salons privés où des contrats pourront être négociés, des rencontres avec les autorités, une trentaine de conférences… Le tout dans le but d’accueillir 5000 opérateurs « sérieux » et d’en convaincre une partie de se lancer à l’assaut des immenses richesses du pays, du pétrole aux pierres précieuses en passant par le fer et le vanadium.

Un climat peu propice aux investissements

Beau programme en perspective, mais il n’est pas certain que l’objectif sera atteint. Tant que la sortie de crise ne sera pas assurée ; rares sont en effet les investisseurs qui se disent prêts à lancer des opérations sur le territoire, à l’exception de quelques activités d’exploration. La semaine dernière, l’institut Fraser, l’organisme de recherche en politiques publiques le plus réputé du Canada, rendait publique son Enquête sur les sociétés minières 2010-2011, dans laquelle Madagascar apparaissait parmi les dix territoires les moins attrayants au monde pour l’investissement minier. Toutes les sociétés interrogées ont cité l’instabilité politique comme obstacle majeur à leurs activités à Madagascar, et beaucoup ont déclaré ne pas considérer pour l’instant le moindre projet dans le pays à cause de ce facteur, et ce en dépit des ressources évidentes que recèle Madagascar. D’autres obstacles ont été cités, comme le manque de compétences locales, le manque d’infrastructures, l’insécurité, les barrières commerciales, ou encore la législation sur le travail…

Enjeux écologiques

Une autre question qu’il convient de se poser est de savoir s’il est souhaitable que le développement de Madagascar passe par le secteur des mines et des hydrocarbures. En effet, la multiplication des projets aurait la conséquence quasi-automatique de détruire un peu plus l’environnement, déjà en situation précaire, du pays. D’importants problèmes sont d’ores et déjà soulevés par les trois grands projets qui sont enregistrés à Madagascar dans le secteur : Bemolanga (Total), QMM (Rio Tinto) et enfin Ambatovy (Sheritt).

En ce qui concerne l’exploitation des sables bitumineux de Bemolonga, par exemple, on peut s’attendre à une émission phénoménale de gaz à effet de serre et à une grave perturbation des écosystèmes, comme c’est le cas en Alberta (Canada) où du pétrole de cette forme est exploité. Quant au projet Ambatovy, on citera par exemple le saccage des forêts primaire et secondaire qu’a nécessité la construction du pipe-line menant les minéraux à Toamasina : pour un tuyau de quelques dizaines de centimètres de diamètre, c’est par endroit sur plus de 100 mètres de large que les forêts ont été détruites, soit une largeur bien supérieure aux autorisations obtenues par Sherrit.

1 commentaire

Vos commentaires

  • 13 mars 2011 à 13:29 | Ndrivotro (#5401)

    Avant d’attirer d’autres investisseurs pour de quelconque exploitation de nos richesses minières restantes, il faut d’abord impérativement revoir tous les contrats scandaleux passés par le régime Ralomanana avec QMM pour l’extraction d’ilmenite, avec Sheritt pour le chromite et avec Total pour les sables bitumineux où la part revenant de l’ État malgache est ridiculement basse et n’atteint même les 5% des valeurs exploitées ( 2-3% environ avec QMM et Sheritt et seulement 1% avec Total)
    Ces contrats sont de véritables vols déguisés de la part de ces sociétés étrangères, avec la complicité d’un dictateur corrompu et ses sbires pour des pots de vin à titre personnelle au détriment de Madagascar et de la génération à venir, c’est un véritable acte de haute trahison à l’encontre de la Nation, que ces traitres et voleurs ont commis et par conséquent auront des comptes à rendre devant le peuple malgache tôt ou tard. Aucune amnistie de quelque manière que ce soit ne sera acceptée pour des faits aussi graves car compromettants durablement l’avenir de notre pays.
    Masina ny Tanindrazana.

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