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Antananarivo | 04h29
 

Reportage

Le bambou

Le matériau miracle de la Côte Est

lundi 3 mars 2008 | Gilbert R.
La préparation du bambou à Ankirihiry.

Sur toute la Côte Est, pratiquement de la côte de la SAVA jusqu’à la côte du Sud Est, le gros bambou (volobe) pousse généreusement, sans être cultivé, et donc sans entretien. Le climat subtropical humide qui caractérise ce littoral oriental par ailleurs soumis à la mousson lui va bien. Avec le Ravinala (fontsy, falafa), c’est le matériau miracle pour la construction des cases d’habitation.

Les murs traditionnels sont ainsi confectionnés avec des panneaux de lattes de bambous tressés suivant des textures diverses. En brousse, les familles construisent elles-mêmes leur case, en principe avec le coup de main des hommes du clan, selon la règle de l’entraide traditionnelle. Ils tressent donc eux-mêmes les bambous nécessaires qu’ils obtiennent en se servant directement dans la nature car les plantations sont généralement spontanées et n’appartiennent à personne. En ville, aujourd’hui, une myriade de PMI artisanales fonctionnent à base de bambou essentiellement assemblé en panneaux tressés pré fabriqués, de différents formats. Le format standard fait 2 m de haut sur une longueur sur commande pouvant aller jusqu’à 10 ou 12 m

A Ankirihiry, le prix de vente moyen de ce genre de produit est de l’ordre de 1 300 Ar/m2. Les murs de bambou tressés, agréablement aérés sous la canicule d’été surtout si la case est aussi coiffée de ravimpontsy (famille de ravinala), protègent cependant assez mal contre le froid hivernal, surtout la nuit. Ils sont donc généralement doublés, le parement du panneau extérieur vers l’extérieur. Parfois la doublure est en « falafa » (branche de ravinala) qui se met aussi bien à l’intérieur, qu’à l’extérieur. Mais ce matériau, qu’il soit utilisé seulement en doublure d’un mur en bambou tressé ou en toute autonomie, est bien moins aéré car plus serré.

Toujours comme matériau de construction, le bambou sert traditionnellement aussi comme plancher ou « rapaka ». Le « volobe » est alors développé, dans le sens de sa longueur. Pour leur pose, les planches de bambou sont fixées alternativement pied et tête côte à côte. En effet le bois de grand bambou est conique, la circonférence du pied est donc plus longue que celle de la tête. Deux troncs de bambou développés et posés côte à côte se complètent ainsi pour donner un assemblage de planches de largeur à peu près homogène sur toute sa longueur.

Troisième utilisation du bambou : des mobiliers, fauteuils, guéridons, tables, bibliothèques, tables de chevet, étagères, buffets, armoires et même divans étant les produits les plus courants à 100 % bambou. C’est une utilisation relativement nouvelle, moderne parce que mécanisée, d’ascendance asiatique. Autant que nous nous souvenons, c’était la coopération formosane, vers la fin de la première République, qui avait procédé à la première démonstration de fabrication de meubles en bambou à Antananarivo.

Ce matériau se décline également en meuble.

L’approvisionnement de l’artisanat tamatavien du bambou se fait par la rivière Ivoloina et son affluent, le canal des Pangalana Nord jusqu’à Antseranampasika (port sur le sable, ou port fluvial). Le bambou arrive par cette voie par paquets assemblés comme des radeaux et ces radeaux de bambou transportent à bord des marchandises diverses et surtotut des produits vivriers. De temps en temps, il en arrive également par camion par la RN 5. Les arrivages sont livrés soit directement chez les artisans d’Ankirihiry, soit sur le marché aux bois aménagé autour du stadium de Barikadimy. Dans le Nord de Toamasina, la région d’Ambodiriana et alentours est la principale productrice. Du Sud, le bambou arrive à Toamasina de Brickaville et du Sud de Brickaville. Par camion en empruntant la RN 2, ou par le canal des Pangalana Sud, sous forme de « zahatra » (radeaux) aussi. Le prix unitaire moyen du Volo (grand bambou) dans Toamasina est de l’ordre de 1 000 Ar.

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