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Antananarivo | 23h22
 

Dossier

L’Avenue de l’indépendance

« Le grand bazar »

samedi 26 mai 2007 | Alexandre L.

Longue de près de 500 mètres, la grande avenue devant les arcades d’Analakely constitue un des symboles de la ville d’Antananarivo. Située au centre de la capitale, chaque jour, elle est traversée par plusieurs dizaines de milliers de personnes, des consommateurs potentiels pour tous les « hommes d’affaires » qui se respectent.

En fait, depuis la fin du « Zoma » pendant l’ère Razanamasy, l’Avenue de l’Indépendance n’a cessé d’honorer son statut de « plus grand marché à ciel ouvert du monde ». Certes, des assainissements ont été faits aussi bien par les responsables gouvernementaux que par la Mairie de la ville. Mais les « biznessmen » ont la vie dure : ils ont trouvé les moyens de continuer leurs affaires souvent à la barbe des autorités.

Effectivement, on trouve tout ou presque sur cette portion de rue. Cela va du commerce de téléphones portables à celui des voitures en passant par le trafic de devises étrangères ou des Cd pirates. Récemment encore, des témoins ont affirmé qu’on y trouve également des vendeurs d’armes à feu ou autres armes anti-agressions comme le « big boss ».

Marketing direct

L’une des spécialités de ce grand marché ambulant, ce que les vendeurs restent souvent discrets. Ainsi, leurs produits ne sont pas étalés à même le sol, sauf pour les petits vendeurs de lampe torche ou autres prises électriques. D’ailleurs, ces derniers sont souvent les cibles privilégiées de la police municipale. Mais, comme par hasard, ils ont déjà trouvé la parade : les produits qu’ils étalent sont souvent faciles à transporter et à moindre alerte, ils disparaissent comme par enchantement… Et il n’est pas rare que ces commerçants livrent un véritable jeu du chat et de la souris avec la police.

Mais les gros « business » sont plus discrets. Souvent, ils se font à l’intérieur des voitures stationnées de part et d’autre de l’Avenue. Si vous voulez débloquer votre téléphone portable, c’est dans une Golf ou une 405 que vous trouverez ce service. Les transactions, lors des achats ou ventes de devises, s’y passent également. Bien sûr, ces « biznessmen ou biznesswomen » ne crient pas au-devant des clients. Souvent quelques écriteaux annoncent leur présence. Du côté de l’Hôtel « Muraille de Chine », jusque devant la Gare de Soarano, quelques « crieurs » interpellent les passants : « Est-ce que vous avez des devises ? » mais tout en douceur.

La plupart de temps, les transactions se font en direct et sans intermédiaire. C’est le donnant-donnant qui y est la règle. Quand vous trouvez ce que vous cherchez, les pourparlers peuvent commencer immédiatement et quand les deux parties trouvent un consensus, les transactions prennent fin.

Attention aux arnaques

L’un des problèmes majeurs des affaires conclues sur cette Avenue est l’arnaque. Elle y prend des formes multiples et chaque jour ses victimes se multiplient. Le principal risque à courir se pose au niveau de la qualité des produits. Souvent, ils sont de piètre qualité mais étant donné le peu de temps consacré à la transaction, les clients ne s’aperçoivent de l’arnaque qu’une fois rentrés chez eux. Et bien sûr, il est déjà trop tard pour les réclamations. Normalement, les produits vendus ne sont ni échangés ni retournés…

Pire, certains vendeurs de devises ont été victimes des liasses d’argent qui se révèlent manquantes une fois le décompte fait à la maison. D’autres se laissent également piéger par des faux-billets qui circulent d’une manière inquiétante sur cet axe.

Et de l’avis de la majorité des Tananariviens, il est temps que les autorités prennent en main cette Avenue, devenue pour beaucoup une zone de non droit et celui des affaires louches. Des propositions ont été données parmi lesquelles la création d’un parking payant pour éviter que des « biznessmen », sans foi ni loi (sauf celle des monnaies sonnantes et trébuchantes) y font règne leur ordre.

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