Plus d’un milliard d’Ariary pour 32 matches ! La somme payée par l’Etat Malagasy pour permettre aux malgaches de suivre en intégralité et en direct la 26e édition de la Coupe d’Afrique des Nations soulève un débat sans fin auprès de la population. Même le milieu sportif semble partagé en deux catégories. La première, constituée par les accros du sport Roi, jubile à l’idée de pouvoir vivre en direct les prestations des vedettes africaines de la balle ronde, à l’instar des passionnés des autres pays nantis. Ils se disent satisfaits à cent pour cent de cette décision de l’Etat. « Rater un tel événement, pour n’importe quelle raison, met Madagascar dans le panier des pays arriérés à l’heure où tout le monde est en synergie avec la mondialisation et l’avancée technologique », argumentent-ils. Une idée partagée en partie par une certaine frange de la population sportive. Cette dernière estime pourtant que le montant alloué à cette retransmission en directe semble exhorbitant et aurait pu être affecté à d’autres fins. « Si on reste dans le domaine sportif, tout le monde est conscient que Madagascar manque actuellement d’infrastructures. N’est- il pas judicieux d’injecter cette somme à la construction de sites dans les villes dépourvues ? », s’interroge un athlète. « Le ministre des Sports parle ces derniers temps de doter d’au moins un terrain mixte chaque région. Avec ces milliards, il peut transformer cette dotation en un mini-complexe », rajoute un autre sportif qui trouve tout de même justifié la largesse de l’Etat s’il s’agit d’une manifestation planétaire comme les Jeux Olympiques ou une Coupe du Monde.
Paradoxalement à ces avis des sportifs, d’autres points de vue qui s’écartent du sentier sportif avancent que le soi-disant « sacrifice de l’Etat » n’est qu’un moyen de détourner l’attention sur la pauvreté galopante due à la flambée des prix de divers produits.
« Le football, opium du peuple » le débat est ouvert !
