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Politique

Pas de discours politique avait-on dit !

Le corps diplomatique privé de parole

jeudi 10 janvier 2013 | Valis

Au grand étonnement de tous ceux qui comprennent la langue malgache, l’annonce diffusée officiellement dans les médias n’a nullement été respectée ; ce communiqué N° 005-P.T/SGP/COM.13 en date du 7 janvier 2013, portant des précisions sur la cérémonie de présentation de vœux au Palais d’Iavoloha indiquait que la cérémonie étant festive et en honneur à la Nation et au Peuple Malagasy qui aspirent à vivre une cérémonie solennelle conforme à la circonstance, toute autre déclaration politique serait exclue ; c’était du moins la compréhension générale du communiqué. De plus il y était précisé, « sur quelque sujet que ce soit » ; cet autre sujet fera l’objet d’un autre rendez–vous dont la tenue sera communiquée en temps utile, concluait le communiqué.

Et même si le même communiqué notait que comme d’habitude la cérémonie serait l’occasion pour le chef de l’État de dresser le bilan 2012 et les perspectives 2013 pour Madagascar, personne n’avait pensé que ce discours-bilan – qui ne pouvait certes être que politique étant donné que c’était un dirigeant politique qui s’adressait à la Nation – allait prendre la tournure d’une diatribe.

La première cible a été évidemment Marc Ravalomanana par l’intermédiaire de Mamy Rakotoarivelo qui a fait aussi un discours-bilan qui n’a pas dévié de la ligne qu’il a toujours observée en tant que président du Congrès de transition et chef de délégation de la mouvance Ravalomanana. Du reste, c’est le rôle dévolu à la Chambre basse en particulier et au Parlement en général de contrôler et de veiller au suivi de l’exécution de ce qui a été convenu et adopté comme loi.

Les partenaires techniques et financiers depuis 52 ans amis de Madagascar n’ont pas été épargnés. Pire, ils ont dû écouter et subir passivement le bilan établi par le président de la transition. Le doyen du corps diplomatique n’a pas été cité parmi ceux qui devaient prendre la parole. La communauté internationale n’a donc pas eu l’occasion de faire le bilan et d’expliquer le pourquoi et le comment de ce qui a été fait et de ce qui ne l’a pas été ; c’est le président de la transition qui a pris en charge d’établir leur bilan à eux.

Le plus inquiétant c’est la persistance des menaces contre les investissements étrangers déjà effectués dans le pays, notamment les grands investissements miniers tels Ambatovy. Le président de la Transition ne cesse depuis quelque temps de pointer du doigt les redevances que doivent les grandes sociétés minières et de vouloir les réviser. Mais il n’est pas sans savoir que ces sociétés minières sont régies par des textes (la loi sur les grandes mines ou des conventions d’établissement…) qu’on ne peut de but en blanc renier et changer. Plus d’un homme d’affaires et de nombreux observateurs s’interrogent si le président de la transition est conscient de l’impact d’un tel harcèlement moral contre ces sociétés minières et s’il est capable de mesurer les conséquences sur d’éventuels investisseurs étrangers d’un tel discours à répétition, d’autant que les investissements dans ces grandes mines sont colossaux et les réussites ne sont pas toujours immédiates ? En tout cas, ce mercredi 9 janvier à Iavoloha, la communauté internationale n’a pas eu droit à la parole. Elle doit aider le pays à sortir de la crise sans sourciller pour ne pas dire autre chose, du genre Jonasy Joelson en moins élégant (cf éditorial de Madagascar–tribune.com du mercredi 9 janvier 2013).

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