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Culturel

Isabelle Soavinarivo

« Le cinéma avance… et fait marche arrière »

lundi 20 avril 2009 | Arena R.
Isabelle Soavinarivo joue dans Jalôko

« Fanasina », « Adolantsento », « Ankamantatra », « Tohy Vakana » pour les séries télévisées. « Vady sanjila », « Solafaka », « Solovaika », « Play Boys » et « Jalôko »… pour les longs métrages. Ce sont, entre autres, les films malgaches dans lesquels Isabelle Soavinarivo a déjà joué. Devenir actrice était son rêve d’enfance, éveillé certainement par les théâtres évangéliques. Toute petite, à Belo sur Tsiribihana, sa terre natale, elle a déjà commencé à incarner de grands rôles (« Ange », « Marie mère de Jésus »…). L’enclavement de cette petite ville, l’insuffisance des infrastructures cinématographiques et dramatiques pour faire valoir son talent, et le non développement du secteur à l’époque, ne l’ont pas permis d’aller plus loin. Interview de l’actrice.

Comment êtes-vous devenus actrice ?

Isabelle Soavinarivo, une actrice confirmée

Isabelle Soavinarivo : Comme tout le monde, j’ai participé à un casting organisé par Light Production, à l’époque. Et c’est cette maison de production qui m’a aidé à réaliser mon rêve d’enfance. En 2003, elle m’a confié mon premier rôle important dans l’un des ses séries télévisées, « Fanasina ». Depuis, j’ai participé à de nombreux films. On peut même dire que j’ai déjà côtoyé toutes les grandes maisons de production cinématographique du pays. Ma seconde activité professionnelle, c’est le cinéma.

Avez-vous suivi des formations d’acteurs auparavant ?

Pas du tout. J’ai commencé par les théâtres évangéliques à Belo sur Tsiribihana. Mais avec divers problèmes, je n’ai pas pu poursuivre le théâtre et par conséquent, ne put devenir actrice. Pourtant, j’ai toujours continué à rêver. Jusqu’ici, je fais ce métier avec passion et conviction, sans avoir eu des formations.

Mais vous avez su imposer votre nom !

En effet. Mais ça ne dépend pas que de moi. C’est surtout le public qui m’a toujours soutenu. Et les choses sont venues toutes seules comme ça.

Qu’est-ce qu’un acteur, à votre avis ?

C’est le pilier d’un film. Les acteurs constituent un élément essentiel d’un film. Malheureusement, ils ne sont pas souvent considérés comme tels. Pourtant, ils méritent bien d’être traités et considérés à leur juste valeur, nos seulement au niveau du cachet mais aussi sur le plan social et humanitaire. J’ai déjà été victime, c’est pourquoi je vous raconte cela.

Jusqu’où un acteur peut rester acteur ?

Seulement au studio. Au quotidien, un acteur doit être considéré comme un citoyen normal. Et il faut bien souligner que le personnage incarné par un acteur dans un film n’est pas toujours sa véritable identité. Les gens ont toujours tendance à préjuger les acteurs. Mais je peux témoigner qu’ils ont tort. Moi par exemple, je peux être n’importe quelle femme dans un film, une mère, une fille, riche, pauvre…etc. Mais ce n’est que du cinéma. Au quotidien, je suis une mère de famille, cool qui respecte bien les autres.

La place du cinéma malgache actuellement ?

Le cinéma avance à petits pas et fait marche arrière. Je dis bien marche arrière. D’aucuns savent que le cinéma commence à se faire connaître. La profusion des films sur le marché en est la preuve. Mais on ne peut pas non plus nier que des aventuriers, possédant une camera numérique et ne connaissant même pas les règles du cinéma, prétendent être des cinéastes en tournant des films de mauvaise qualité. Cette pratique expose le cinéma malgache à des risques importants qui menacent de ternir son image. Ce sont la négligence et l’incompétence.

Et est-ce un handicap pour le cinéma malgache ?

Visiblement, le fruit de ces négligences ne peut pas être qualifié de produit cinématographique. Le handicap majeur se trouve surtout au niveau du casting et de la distribution de rôles. Il y a des acteurs qui ne sont pas capables d’incarner un rôle, malgré tout le producteur est convaincu qu’ils peuvent bien assurer leurs rôles. Je ne sais pas comment. C’est souvent à cause de ce problème que les films tournent souvent au vinaigre. A mon avis, il faut qu’il y ait toujours une collaboration et une bonne entente entre réalisateur, acteurs et scénaristes.

Et si vous devez laisser un message aux malgaches

Je dirais qu’il faudra apprécier les produits « vita gasy » et rehausser bien sa valeur pour que ce soit une marque positive.

Propos recueillis par Arena R.

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