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Editorial

Le bras de fer

jeudi 24 mai 2007 | RAW

L’Eglise catholique demande des explications et suspend son partenariat à la réponse fournie par l’Etat. Si ce n’est pas une déclaration de guerre, c’est un ultimatum dont les délais expireront sans doute dans quelques jours ; pourquoi pas la Pentecôte ? À l’allure avec laquelle les deux protagonistes ont enclenché l’affaire, le bras de fer se fait plus dur et intense. Peut-on alors s’attendre à ce que dans les prochaines semaines, l’Eglise catholique prenne des mesures qui obligeront l’Etat à capituler. Mais en a-t-elle les moyens ?

Diplomatiquement, le Vatican peut exercer sa pression. Toutefois, la diplomatie a ses limites. D’autant plus que l’unanimité n’est pour l’instant pas avérée chez nos partenaires étrangers. Les bailleurs de fonds « classiques » ou traditionnels continuent de séduire le régime. Certes tous ces fonds qui sont annoncés peuvent toujours être bloqués le moment venu mais l’annonce elle-même détonne par rapport à l’atmosphère et à l’ambiance.

Économiquement ou financièrement, on sait la puissance de l’Eglise catholique romaine mais entre Etats, il n’y a que les intérêts qui priment. On ne peut toutefois méconnaître l’influence de l’Église catholique dans les milieux d’affaires dont les intérêts peuvent facilement rejoindre ceux des mécontents. De plus, ce ne sont pas les sujets à discussion voire de désapprobation à l’endroit de la politique adoptée par l’Etat ne manquent pas ; plus ils sont légions. Une mobilisation des hommes d’affaires catholiques, des opérateurs catholiques, des intellectuels catholiques, agrémentée d’une démobilisation des ressources déployées dans l’Education nationale constituent une véritable bombe ou une force de frappe capable de convaincre.

Parallèlement, on peut envisager que les prêtres et les évêques déballent en public mais de manière plus directe les maux de la société malgache et étalent sur la place publique les 4’mis, les indigents que l’Eglise entretient dans les centres sociaux ou paroissaux. Peut-on imaginer une Eglise catholique tourner le dos à ses actions charitables, à ses actions sociales et économiques ? Les pauvres des divers quartiers et des paroisses, d’Andohatapenaka, d’Antohomadinika, d’Antsalova, d’Anosibe, de Mahamasina, de Faravohitra, d’Ankadivato, de Besarety, de Manjakaray, voire d’Ambohimahitsy pourraient-ils alors descendre dans la rue, défiler dans le calme, pour enfin démontrer à la face du monde l’échec du régime.

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