- Du maïs qui vient juste d’être récolté.
Afin d’impacter davantage ses initiatives, le Programme alimentaire mondial (PAM) a décidé cette année de changer d’approche. Contrairement aux années précédentes où il avait confié l’achat des produits alimentaires aux groupements d’opérateurs, il a cette fois-ci acheté directement ces produits auprès des groupements ou associations de paysans producteurs. Pour cette année 2011 donc, le PAM a acheté directement 180 tonnes de maïs auprès d’associations de paysans du Sud de Madagascar.
12 associations d’agriculteurs dans le sud de Madagascar ont bénéficié de cette nouvelle approche. Plus de 2000 paysans, hommes et femmes d’Amboasary, Ambovombe, de Bekily et de Betroka, sont touchés par l’entreprise.
En 2009, le bureau du PAM à Madagascar s’est remis à acheter localement des denrées alimentaires. Cette année, en se ravitaillant auprès des petits producteurs groupés en associations, le PAM leur épargne les procédures de dépôt de caution de marché et l’enlèvement des denrées au magasin du groupement se fait par les soins du PAM. En tout cas, « ce programme a été conçu de manière à créer des débouchés pour les excédents produits par les agriculteurs à faibles revenus et leur permettre de vendre leur production à des prix performants, contribuant ainsi à accroître leurs revenus », explique Krystyna Bednarska, représentante du PAM à Madagascar.
Les associations bénéficiaires sont encadrées par le projet d’Appui au renforcement des organisations professionnelles et aux services agricoles (AROPA), financé par le Fonds international de développement agricole (FIDA). Des formations et assistance diverses ont été prodiguées aux paysans en préparation de ces achats. Ainsi, ils ont pu améliorer leur production et atteindre les normes de qualité demandées par le PAM grâce à de bonnes semences, des techniques de cultures adaptées et des techniques post-récoltes convenables.
Des résultats positifs
Les résultats de cette première expérience sont positifs en général et les leçons apprises permettront au PAM de continuer ses achats auprès des agriculteurs dans le sud de Madagascar. Elle a permis aux associations de se professionnaliser en honorant un contrat commercial en quantité et en qualité.
« Nous pouvons enfin écouler nos excédents de maïs qui, auparavant, restaient invendus. Les bénéfices que nous en tirons nous permettent de rénover les aménagements agricoles tels que canaux d’irrigation et barrages de rétention d’eau, et d’augmenter le rendement, améliorant ainsi nos conditions de vie et celles de nos familles » confie Armand Barijaona Ramamonjisoa, membre de la coopérative Fikambanan’ny Mpamboly Ianabinda, à Betroka.
En 2008, afin de faire face à l’envolée des prix des denrées alimentaires dans le monde, le PAM a lancé le programme « Achats au service du progrès », qui s’inspire de son expérience dans les achats de produits alimentaires dans les pays bénéficiaires de son assistance, tout en aidant les agriculteurs à faibles revenus à tirer un plus grand bénéfice des produits qu’ils fournissent au PAM, et à devenir des acteurs compétitifs sur les marchés locaux. Le PAM, en collaboration avec ses partenaires, a acheté des produits dans 21 pays. D’ici 2013, au moins un demi-million de petits agriculteurs seront en mesure d’améliorer leurs revenus. Le PAM fait ainsi de sa politique d’achat local un outil pérenne pour combattre la faim.
Recueilli par Valis
