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Divers

Sécurité

La présence des Jama remise en question

mardi 9 décembre 2008 | Fety Mirindra, Franck Raj

Il est clair qu’on n’apprécie guère plus certaines organisations versées dans une sorte d’activités “paramilitaires” au pays. C’est le cas des Jama connus sous l’appellation des Zanaka Mpiarak’Andro Mijoro ou ZAMAMI dans les régions de Madirovalo, d’Ambato-Boeny et dans le perimètre du Sitampiky. Si bien que le chef du gouvernement, Charles Rabemananjara en personne a voulu remettre en question leurs activités, voire tout simplement leur présence de plus en plus massive dans ces localités. Et cette contestation de la part de cette personnalité de l’Etat remonte à son passage dans la region du Nord-Ouest, il y a déjà deux semaines.

Difficile démobilisation

En général, ce sont les fokonolona qui sollicitent le service de ces Jama pour les protéger des dahalo qui gagnent aussi de leur côté de plus en plus de terrain. Pourtant, les Jama sont payés cher car les riches de ces régions doivent côtiser au moins 50 000 000 Ar chaque année pour obtenir leurs services de sécurité. En prime, les dépenses sont en fonction des difficultés à surmonter et de l’étendue du terrain. L’on ne compte plus les différents avantages accordés à ces Jamas qui sont logés, nourris, etc. Or, l’effectif de gendarmes que les fokonolona estiment bien trop mince les pousse à compter plutôt sur les Jama pour combattre des dahalo de plus en plus rusés.

Les badges de tous les abus

Armés de grands et longs couteaux, les Jama les exhibent fièrement jour et nuit à la population. Ils recourent à l’usage des talismans pour se protéger des balles ou des coups de couteau et afin aussi d’exercer leur pression sur les ruraux, souvent illetrés. Avec les badges qu’arborent les Jama, ces ruraux croient qu’ils sont des emissaires du gouvernement. Par conséquent, de nombreuses femmes n’osent pas refuser leur avance. Agissant naturellement en toute illégalité, l’on note toutefois que l’organisation plutôt “paramilitaire” des Jama, souvent de gens originaires de Tsiroanomandidy, n’a pas de ramifications à travers l’île. Elle est cantonnée uniquement dans le Bongolava.

Tant d’exemples illustrent l’impunité des Jama qui usurpent le statut de forces de l’ordre. Peu avant leur assaut contre le poste de gendarmerie de Beseva par exemple, le maire de Madirovalo a interdit l’un d’entre-eux de circuler ainsi dans la ville avec son couteau. Pour toute réponse, le concerné a lancé une réplique cinglante aux propos du responsable. Plus tard, le Jama a été coffré par les gendarmes. Le maire en question a alors reçu des menaces anonymes sur son téléphone portable. N’empêche que le jeune homme insolent s’est retrouvé en prison pour un an après son procès. Par ailleurs, deux de ses compagnons ont été abattus par les gendarmes à l’issue de l’attaque de Beseva.

Remplacés par les quartiers mobiles

Malgré leur volonté de tempérer la situation après l’affaire Baseva, les Jama tentent de convaincre les autorités locales pour reprendre leurs activités. Travaillant par groupe de 5 hommes, ils affirment obtenir le feu vert du chef de region et du chef de district d’Ambato-Boeny sans toutefois présenter aucun ordre de mission. Les autorités locales veulent obtenir leur démobilisation totale.

Les ruraux sont au courant de la combine des Jama avec les dahalo. A preuve, seule la moitié du butin a été retrouvée après que les Jama eûrent négocié avec les bandits. Pire, aucun d’eux n’ont été arrêtés. Bien vite, les populations ont conclu que dahalo et Jama ne font qu’un. Devant la multiplication des exactions, decision fut prise de renforcer l’effectif des quartiers mobiles. Ils ont reçu une formation et sont autorisés à porter des armes blanches. Enfin, tous les citoyens mâles âgés de 18 ans et plus doivent s’acquitter annuellement de 2000 Ar pour l’entretien de ces quartiers mobiles.

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