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Culturel

La littérature n’est pas inutile dans la société

La « malgachisation » est-elle un remède pour le développement ?

samedi 22 septembre 2007 | Daddy R.

En cette ère où la mondialisation ne cesse de prendre de la place, voici qu’on annonce qu’en 2010, la langue malgache sera la langue officielle d’éducation pour les élèves des écoles primaires publiques.Une décision qui s’avère délicate vu l’évolution de la technologie et le flagrant retard de notre langue par rapport à cette évolution.

Le Ministère des Postes et de la Télécommunication et le Secrétariat d’Etat chargé de la Culture et des Loisirs ont procédé à la remise de médailles à une quarantaine d’artistes en guise de reconnaissance pour ce qu’ils ont entrepris dans le milieu de l’art. Un geste louable vu que la plupart des récipiendaires sont tous des figures légendaires dans l’art « orale ». C’est à dire, des poètes, des « mpihira gasy », des grands auteurs qui n’ont fait que porter haut la valeur de la langue malgache. Mais cette cérémonie serait -elle un début de la remise en place de la « malgachisation » qui a connu un échec depuis le temps où on a voulu y procéder.

Langue officielle d’éducation

En 2010, la langue malgache sera encore une fois déclarée langue officielle d’éducation pour les élèves des écoles primaires publiques. La langue française et autres seront classées comme tant d’ autres matières.

Une décision qui nous pousse à demander si la “malgachisation” est un remède pour le développement.

Ne voulant pas critiquer « bêtement » cette décision, on a demandé l’avis d’un spécialiste, en la personne de Elie Rajaonarison, poète multidisciplinaire et non moins professeur à l’Université d’Antananarivo , qui va expliquer le haut et le bas de cette « malgachisation ».

Selon ce grand homme de la culture malgache, on n’a jamais procédé à la vraie « malgachisation » auparavant.

« Il faut prendre comme référence ce qu’a fait la génération en 1972. Tel E.D Andriamalala, et autres personnes, qui n’ont lutté que pour la pratique de la « malgache » . il ne suffit pas de traduire les mots mais c’est la mentalité qu’il faut d’abord « réparer ». Car être malgache, ce n’est pas seulement la langue mais c’est toute une manière de penser, une manière de « faire » : mentalité, caractère, culture, qui spécifient la valeur des « Malgaches ». Sinon, bon nombre de la génération future seront encore une fois victime d’un changement qui va aboutir nulle part.

Retard face à la mondialisation

Si on prend un exemple concret , ce n’est pas facile de traduire les termes techniques dans le milieu du « management » qu’on ne cesse de prôner actuellement.

On ne va pas traduire bêtement ces « mots » mais il faut voir de près la manière dont on va « manager » selon notre vision, à notre façon et selon la situation.

C’est bien beau de mettre en place la « malgachisation » mais il faut tout un tas de travail pour pérenniser le travail et pour avoir un bon résultat. Ainsi, tout s’ensuivra facilement. Il faut arrêter de prendre en otage notre enfant. Si ce n’est pas une question de politique, alors on peut s’attendre à un résultat tangible, sinon, et bien tout sera comme avant et notre langue sera de plus en plus ridicule aux yeux du monde entier » a lancé Elie Rajaonarison.

Concernant le geste de l’Etat reconnaissant envers les artistes, à lui d’apporter ces commentaires, « l’Etat a bien fait d’avoir pensé à ces « légendes » mais ce n’est pas suffisant. Il faut voir de près leur situation afin de pouvoir les venir en aide. Une autre stratégie pour une grande expansion de la langue nationale.

Une histoire qui risque de ne pas se terminer.

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