Après avoir eu la tête de Gildas Le Lidec, une grosse prise, il semble que Andry Rajoelina sera la prochaine cible du pouvoir. L’argent étant les nerfs de la guerre, et bien, le Trésor déduit tout bonnement de plus 840 millions ariary (plus de 354 000 euros) le fonds libre de la commune. Du coup, les caisses de la mairie sont asséchées. Elle va avoir du mal à fonctionner et de fil en aiguille, elle va mourir à petit feu. C’est pourquoi, les proches collaborateurs du maire sont montés au créneau hier et menacent à leur tour de déballage les prédécesseurs de Andry Rajoelina. Ils disent néanmoins qu’ils ne sont pas en guerre contre le gouvernement. Un refus de combat que chacun apprécie à sa juste valeur mais que visiblement, le pouvoir n’en a cure. Mais quelles que soient les précautions oratoires de Tsarafaritra, et la propagande d’Ambohitsorohitra, il est clair maintenant que la guerre de Tanà aura bel et bien lieu. Prévisible dès le lendemain de l’élection de Andry Rajoelina, cet affrontement s’est mis en place petit à petit à l’initiative du pouvoir.
Frondeuse et généreuse
Battu à la régulière par Andry Rajoelina au cours d’une élection qui ne l’était pas moins, le TIM n’a pas digéré sa défaite et ne la digérera jamais. Le pouvoir rumine depuis janvier son échec. Car en perdant Antananarivo, il sait qu’il a laissé filer son capital électoral et politique. Il se sent également décapité et trahi par celle- là même qui l’a adoubé quelques années plutôt. La capitale est en effet une cité capable de mille et un exploits. Frondeuse, elle a fait tomber trois fois trois présidents de la République. Généreuse, elle a aussi porté sur les fonts baptismaux trois présidents et deux Républiques. Hier, le staff de Andry Rajoelina lui a fait un clin d’œil sans trop appuyer. Mais tout le monde a compris le message : « Antananarivo, la balle est dans ton camp ». Va-t-elle jouer les arbitres, ou « défendre son vote » d’il y a sept mois ?
