Mercredi matin du 11 août 2010, malgré la pluie battante qui s’abattait sur Toamasina, ils étaient encore une quarantaine de grévistes à bloquer l’entrée du Projet Ambatovy, à l’aide de pierres et de arrières, et formant un véritable « barrage humain », selon l’expression d’un témoin. Les travailleurs non-grévistes, arrivés comme d’habitude aux alentours de 6 heures, ont été priés de rebrousser chemin, par mesure de sécurité, leur a-t-on dit. « Mais dans les bureaux, on ne sait pas vraiment ce qui se passe, on n’est pas assez informés », déplore Mamy Ramanantoanina, qui travaille dans les Ressources Humaines pour la société sud-africaine Kentz, l’une des nombreuses entreprises liées au projet Ambatovy.
C’était le deuxième jour que le fonctionnement du site entier était perturbé. Mardi, manœuvres et ouvriers avaient bloqué le Projet le matin, mais la situation s’était détendue à partir de midi, et le travail a repris dans l’après-midi pour ceux qui le souhaitaient. Mercredi, par contre, le site, où grouillent d’ordinaire quelque 12 000 employés, était désert.
À l’origine du mouvement, le décès de Gérard Noelimanana Brangé, un employé de la société philippine Keangnam, à qui le projet sous-traite des services d’électricité. Plusieurs rumeurs circulent sur cette mort, « suspecte » aux yeux des grévistes – l’homme n’avait que 25 ans et ne semblait pas avoir de problème particulier. L’une de ces rumeurs, la plus répandue, évoque une asphyxie, sans doute due à l’usage du tabac dans un lieu extrêmement confiné, associé à des problèmes cardiaques. D’autres parlent d’une altercation avec un collègue. Mamy Ramanantoanina se veut quant à lui impartial sur cette affaire. Mais il ne peut s’empêcher de remarquer qu’il s’agit là du quatrième décès depuis le début du projet, et « ça fait beaucoup », dit-il.
Pour l’instant, aucune certitude sur les circonstances exactes de la mort de Gérard Noelimanana Brangé. La gendarmerie, qui a ouvert une enquête, se refuse pour l’instant à tout commentaire : « c’est une affaire complexe, et les investigations suivent leur cours, peut-être aurons-nous quelques résultats la semaine prochaine », se contentent d’indiquer les gendarmes.
Vos commentaires
Quelles sont-elles les sociétés travaillant dans le « PROJET d’AMBOTOVY » ???,
Un simple renseignement pour situer un peu ce PROJET d’Ambatovy.
Comme nous avons un malgache aux ressources humaines,cette question aurait-elle,une réponse.
Merci d’avance
Basile RAMAHEFARISOA
b.ramahefarisoa@gmail.cOM
>>> « Mais dans les bureaux, on ne sait pas vraiment ce qui se passe, on n’est pas assez informés », déplore Mamy Ramanantoanina, qui travaille dans les Ressources Humaines pour la société sud-africaine Kentz, l’une des nombreuses entreprises liées au projet Ambatovy.<<<
Il y a beau y avoir un malgache dans une des sociétés liées au projet, il avoue son ignorance au sujet de ce qui se passe...
Qui se passe où ? Dans la société pour laquelle il travaille, ou dans l’ensemble des sociétés du projet ?
Ce sont les gendarmes qui sont dans le vrai : cette affaire est complexe, celle du décès de l’ouvrier ET ce projet Ambatovy.
Ce qui ne m’étonne pas c’est la structure du projet Ambatovy, et c’est normal vu les conditions dans lesquelles tout a été combiné.
Face à l’Etat Malgache, une société offshore filliale à 100% d’un conglomérat issu de sociétés parfaitement protégées par un écran absolument opaque.
Dans tous les « grands » contrats signés récemment entre Madagascar et des sociétés étrangères il est remarquable de noter l’opacité de la composition des sociétés attributaires de ces contrats. Avec cependant une exception notable, mais je laisse le soin à la sagacité des lecteurs de nommer cette exception.
stomato
allez,jusqu’au bout de votre ironie !!!(oh !!,exception)
Je ne suis pas du tout ironique.
J’observe tout simplement, et je recoupe des informations.