Comment peut-on croire à l’ouverture prônée par le président Marc Ravalomanana alors qu’il refuse jusqu’à présent de collaborer au sein du gouvernement avec les partis politiques qui l’avaient soutenu et qui le soutiennent encore ? En tout cas, ces derniers ne peuvent qu’y croire seulement.
Qu’en est-il actuellement des partis politiques qui ont soutenu au sein de l’IMMR (« Isika Miara Miasa amin-dRavalomanana ») le président Marc Ravalomanana lors de la dernière élection présidentielle et ont encore apporté leur contribution à la victoire du « Oui » au dernier référendum constitutionnel ? La participation de ces groupuscules (« Liaraike » de Kaleta, « Teza » de Moxe Ramandimbilahatra, « Grad Iloafo » de Tovonanahary Rabetsitonta, AMF/3FM du Révérend Satrobory, « AME » de Clément Ravalisaona...) au premier gouvernement du Général Charles Rabemananjara n’a pas été sollicitée. Des cadres issus de ces partis auraient envoyé leur curriculum à Ambohitsorohitra dans le cadre de la formation de l’actuellle équipe gouvernementale, mais le locataire du lieu a jugé inopportune la collaboration (au sein du gouvernement) avec ces partis qui ne sont pas représentés à l’Assemblée nationale.
Des frustrations
Ce ne sont pas les compétences qui manquent au sein de ces partis de l’IMMR, en particulier au sein du « Teza » et du « Grad Iloafo », deux formations politiques qui disposent des cadres de haut niveau formés dans divers domaines. En fait, c’est la confiance qui ne semble pas exister entre le président de la République et le Premier ministre d’une part et d’autre part, les hommes politiques, bien que ceux-ci témoignent de leur soutien aux causes défendues par les premiers. Des ministrables du TIM (parti au pouvoir) font partie de ces hommes politiques. Le président de la République a préféré un officier général de la Gendarmerie avec qui il a déjà collaboré en tant que directeur de cabinet militaire à la Présidence pour piloter le gouvernement. C’était la première frustration pour les cadres de ces partis pro-Ravalomanana, qui se croient avoir le profil d’un Premier ministre. La deuxième frustration était arrivée après la formation de l’équipe gouvernementale. Le président de la République et son Premier ministre ont porté leur choix sur des personnalités en qui ils ont confiance ou avec qui ils entretiennent une étroite relation personnelle. Ils ont complètement écarté le critère d’appartenance politique ou idéologique.
