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Culturel

CEMDLAC

La femme et la transmission de la culture

mardi 11 mars 2008 |  1973 visites  | Franck Raj

Après la 2e guerre mondiale, les femmes ont joué un rôle-clé pour influencer les valeurs culturelles à Madagascar. Tel fut le sujet débattu à la conférence dirigée entre autres par Victoire Ramilson le 8 mars dernier au CEMDLAC. Mais avant de revenir aux temps reculés, parlons d’abord de l’influence grandissante des organisations féminines, pourtant peu nombreuses, dans la transformation de la société malgache. Au sortir de la deuxième guerre, ces organisations (femmes croix bleue, Mampiely baiboly, dorkasy, etc) ont permis le développement de nouvelles idées dans la vie au sein de la société. Et même si les femmes ne jouissaient pas encore de leur plein droit d’électeur qu’un peu tardivement (avril 1959), elles ont fait un grand effort dans le domaine de la foi et de la culture. La « Tropy Jeannette », cette troupe théatrâle fut par exemple un instrument privilégié pour véhiculer l’image de la société malagasy à l’époque. Parallèlement, les femmes tenaient un rôle prépondérant dans l’évolution de cette société dans l’accueil des chansons venues de l’extérieur et en recourant à d’autres pratiques musicales étrangères. Mais l’éducation de la famille, le soutien moral des enfants dans leurs études et surtout la transmission de nouvelles façons de vivre dans le foyer se faisaient surtout par le biais de la femme. Paradoxalement à cela, la femme malgache apporta de l’aide financière à son conjoint grâce à ses travaux de broderie (peta-kofehy) et de dentelles, ou en introduisant de nouvelles méthodes de travail et la transmission de mode de vie pratique...

Le réveil spirituel

Pendant la période coloniale pourtant, le réveil spirituel des femmes chrétiennes partait des zones rurales. Ce fut les cas de Ravelonjanahary (issue de Manolotrony), Serafina Ravaorinoro (active dans la prêche de la bonne parole dans l’Est de l’île et surtout à Moramanga), Rasoanandrasana (officiant au Tranovato d’Ambonin’Ampamarinana et épouse du pasteur Rabetafika), ou encore de Razarinia (première femme missionnaire malgache). Etant donné que le pouvoir colonial limitait l’usage de la langue malagasy, surveillait et les enseignants et les pasteurs, l’on encourageait alors la société à considérer la femme chrétienne comme un modèle idéal de vie. Les épouses de pasteurs étaient particulièrement sollicitées par les missionnaires pour former les jeunes. Cela aboutit à la création de diverses organisations telles le « Isan’enim-bolan’Imerina », « fikambanana mampiely baiboly », « croix bleue Imerina », « l’école des déshérités », « les écoles du dimanche », etc). Rappelons que ces organisations constituaient un excellent instrument à la dispositions de l’Eglise pour éduquer et informer. Toutefois, la femme malgache tenait une place primordiale durant la royauté merina du XVIe siècle, délaissée progressivement à cause de l’évolution sociale et surtout la colonisation. A ces époques reculées, les femmes avaient le pouvoir de restaurer la société (époque de Rangita et Rafohy), de défendre la souveraineté (Ranavalona) et même diriger le pays (Ranavalona I, Rasoherina, Ranavalona II et III). Ce rôle de prédilection de la femme dans le gouvernement de l’époque se manifeste par la hiérarchisation du pouvoir : seul le fils de la première femme gouverne. A défaut, il fallait que ça soit le neveu (paternel) qui soit son successeur... Bref, le « Tetiarana » maternel afin de pouvoir gouverner fut maintenu jusqu’au XIXe, et nous constatons le chamboulement total du système de nos jours... Evolution oblige !

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