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Antananarivo | 07h56
 

Editorial

La double fuite en avant

jeudi 13 décembre 2012 | Patrick A.

Les sourires de satisfaction du président tanzanien Jakaya Kikwete sont plus qu’éloquents. Sauf rebondissement inattendu, le coeur de la crise malgache aura donc duré 5 ans : 12 décembre 2007 - 12 décembre 2012.

Le 12 décembre 2007, pendant le dépouillement des élections municipales d’Antananarivo, on entendait à proximité des bureaux de vote des « Joyeux anniversaire, Monsieur le Président » qui ne pouvaient être que moqueurs. Car Marc Ravalomanana recevait ce jour là un sérieux vote d’avertissement : à l’issue d’une campagne électorale pleine de passion qui se traduisait notamment par un taux de participation de 75%, la capitale choisissait à 63% d’élire le candidat « non TIM ».

La crise fut crise parce que deux hommes ont compris de travers cet avertissement ou en ont oublié le sens.

Le premier coupable fut Marc Ravalomanana. Il avait sans doute compris que le vote de Tana visait davantage à sanctionner la « TIM-isation » du pays que son leadership personnel. Mais en conséquence, il choisit de poursuivre sur la voie de la personnalisation du pouvoir : faire confiance à son instinct plutôt qu’à des conseillers. Or le vote de 2007 réclamait de la gouvernance, pas un gouverneur. Cette interprétation erronée fut la plus grave erreur du Président Ravalomanana, erreur qui persiste dans une partie de ceux que l’on appelle les « Zanak’i Dada ».

Le deuxième coupable fut bien sûr Andry Rajoelina. L’orgueil de Marc Ravalomanana lui ouvrait la voie des pires excès. Un chansonnier aurait pu facilement le caricaturer à l’époque disant : « Ravalomanana veut jouer au jeu du plus c... avec moi ? On va bien voir qui va gagner... ». Andry Rajoelina l’a effectivement emporté à ce jeu débile, mais on sait qui y a perdu : ce n’est pas Marc Ravalomanana ; c’est la population.

Dans le programme électoral d’Andry Rajoelina en 2007, il était fait mention de développement du mieux-être quotidien dans un climat de respect ; d’augmentation de l’emploi ; d’amélioration de la sécurité ; de cours gratuits de soutien aux élèves en classe d’examen. Chacun reste libre de juger ce qu’il en est resté, mais il est indubitable que le « super mandat » de cinq ans d’Andry Rajoelina n’aura pas convaincu beaucoup de ses électeurs.

Toujours aussi frondeuse, Antananarivo a déjà tourné la page de 2007. Sur la nouvelle page, l’histoire qui sera écrite sera-t-elle plus heureuse ? Déjà ligoté par ses déclarations antérieures, Andry Rajoelina ne pourra sans doute que suivre les traces de Marc Ravalomanana et renoncer publiquement à une candidature dont il rêvait sans doute, mais qu’il n’a jamais pu annoncer. Le risque serait alors de voir les occupants actuels d’Ambohitsorohitra s’illusionner sur leurs chances de bâtir une candidature de substitution pour tenter de connaître un meilleur sort que les « Tiko boys ».

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