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Société

Crieurs de journaux, fonctionnaires

« La crise n’a que trop duré »

jeudi 13 août 2009 |  1274 visites  | Ben

« La transition n’a que trop duré ; la crise politique doit cesser car elle est néfaste (tsy mamely dit-il précisément) » ; c’est la réponse d’un crieur à la question de notre reporter qui lui demandait si les affaires marchent bien. Puis le « grossiste », son patron auprès duquel il doit effectuer le versement des recettes, ajoute : « tena maty antoka foana raha oharina tamin’ny teo aloha » (traduit librement par : il y a beaucoup de manque à gagner par rapport à précédemment).

Un autre grossiste intervient et donne des repères : « taloha aho dia afaka mandeha tany an-dafy fara faharatsiny indray mandeha isan-taona, fa raha izao dia tsy ho afaka intsony satria tena maina ny tsena ». Autrement dit, dans les années précédentes, il pouvait se permettre grâce à ses gains ou aux bénéfices que lui rapportait le métier de grossiste de journaux, de séjourner à l’extérieur une fois par an au moins. Mais au vu de ses ventes de cette année, il ne peut pas envisager ce voyage à l’étranger.

Ce grossiste admet cependant que les titres de journaux foisonnent depuis quelques mois. Mais apparemment les acheteurs et la clientèle ont diminué. Les clients choisissent les titres en fonction de leur budget. Même les professeurs d’université n’achètent plus les journaux ; et ce sont les journaux en langue malgache qui sont les moins chers qui partent le plus. En fait, indique notre grossiste, le meeting de chez Magro a été prometteur mais d’une manière générale, ce ne fut que feu de paille comme ce fut le cas du marché lors du rassemblement de la Place 13 mai durant les mois de février et mars 2009.

Les locations de journaux ne rapportent plus

Des crieurs avouent pour leur part en aparté et loin des oreilles du « patron », que les lecteurs eux aussi ont diminué. « Ireo mpanofa gazety any amin’ny birao koa dia tsy mamely intsony fa zara raha karama vary masaka, satria kely vola, dia ny gazety teny gasy ihany no tena be mpanofa. Kanefa taloha dia raisiny daholo izy rehetra (La Gazette, Midi, Tribune, Express, Ao raha, Gazetiko) ». En d’autres termes, la location des journaux pour une demi-journée ne rapporte plus comme elle le faisait. C’est à peine si le loyer de ces lecteurs de journaux peut leur assurer le repas de midi.

En réalité, ce n’est pas que les bureaucrates ont vu leurs ressources ou leurs salaires diminués mais ce sont les dépenses incompressibles ou les dépenses incontournables qui se sont étoffées et qui ont augmenté. Un chef de ménage fonctionnaire confie qu’en raison du « fihavanana », il n’a pu demeurer indifférent aux problèmes de ses proches en plus des besoins nouveaux tels les crédits pour les téléphones portables aujourd’hui indispensables. Il cite un frère cadet qui est réduit au chômage depuis le 27 janvier 2009 et qui tente de monter une petite épicerie avec lui, tout en versant dans le petit commerce de friperies. Bref, c’est la galère un peu partout en raison de l’atmosphère politico-économique morose. Nos dirigeants politiciens pensent-ils souvent à ces petites gens anonymes qui font leur réputation ou qui travaillent pour payer leurs salaires et pour leur permettre des privilèges et un standing de vie à l’européenne ?

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