Mouvement GEN Z : la contestation contre pouvoir s’amplifie à Antsiranana

Alors que la mobilisation semble marquer le pas à Antananarivo, étouffée par une répression de plus en plus violente, la contestation contre le président Andry Rajoelina gagne en intensité ailleurs dans le nord, à Antsiranana. Le mouvement a pris des allures d’insurrection populaire : des milliers de jeunes descendent chaque jour dans les rues, déterminés à obtenir la démission du chef de l’État.

La foule, encadrée de près par les forces de l’ordre, défile dans une ambiance à la fois tendue et résolue. Les gendarmes, postés sur leurs véhicules ou en bordure de route, observent sans intervenir — un contraste saisissant avec la capitale, où les unités anti émeutes, accusées de brutalité, sont désormais perçues par beaucoup comme de véritables milices. Le mouvement prend une tournure politique inattendue : d’anciens alliés du régime rejoignent désormais la rue. Un assistant d’un sénateur et un député élu à Antsiranana, autrefois proches du pouvoir, ont été acclamés par la foule, le second ayant même été porté en triomphe comme un prince.

Dans les autres grandes villes du pays, la mobilisation persiste, bien que sous des formes contrastées. À Toliara, c’est le camp présidentiel qui a occupé la rue, sous la houlette du gouverneur de la Région Atsimo Andrefana. Cependant, certains participants affirment avoir été rémunérés 5 000 ariary pour gonfler les rangs des partisans du régime. Une accusation de plus qui fragilise la crédibilité d’un pouvoir déjà contesté et qui peine à contenir une colère populaire devenue nationale.

Et malgré la peur, la flamme de la contestation continue de brûler à Antananarivo. Ce samedi, la « Gen Z » et ses partisans entendent poursuivre la manifestation dans la capitale. Mais de leur côté, les soutiens du régime ont également annoncé leur intention de descendre dans les rues. Un affrontement entre les deux camps n’est donc pas à exclure — comme la semaine dernière, où la tension avait déjà dégénéré.