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Editorial

La France réagit

mardi 15 mai 2007 | RAW

La France a réagi plus vite que la Congrégation à laquelle appartient le père Urfer. Le missionnaire étant un ressortissant français, l’affaire a vite pris une tournure diplomatique voire politique. En invoquant la liberté d’expression, une des bases de la démocratie, la France indique aux dirigeants malgaches qu’ils sont en train de menacer cette démocratie. Plus, ils seraient en train de se couper le tronc d’arbre sur lequel ils sont perchés. En quelque sorte ce pourrait être compris comme un avertissement surtout en ce mois de Mai toujours infernal pour des gouvernants. Et puis au moment où le pays ne cesse de faire appel aux investisseurs étrangers, en particulier à ceux qui détiennent les cordons de la bourse pour qu’ils financent le « Madagascar Action Plan ».

Le rappel sera-t-il pris en considération ? Le doute est permis d’autant que l’heure n’est plus à la sujétion envers la France. « Aucun gouvernement au monde nous font comprendre des proches du régime n’est tenu de rendre public les motifs des expulsions et ne l’a fait auparavant ; Madagascar ne faillira pas à cette règle » nous signifie-t-on. L’affaire se corse.

En tout cas, « l’affaire père Urfer » ne semble pas faire l’unanimité. Après la surprise et la stupéfaction des premières heures de l’expulsion et au fur et à mesure que la décision s’ébruite, des appréciations discordantes sur la personne se font plus persistantes et diversifiées. Même au sein du monde ecclésiastique, l’unanimité n’est pas acquise. Des religieux font allusion à des dissensions qui datent des années quatre vingt cinq qui n’ont pas été résolues. Ceux-là laissent croire que cela ne pouvait finir autrement. Serait-ce un secret de polichinelle entre religieux mais qui aurait, intelligemment, pris une tournure politique ? Des chrétiens de Talata-Ampano, dans le sud de Fianarantsoa, évoquent un autre religieux « expulsé » mais dont la procédure avait été présentée autrement aux fidèles ; on leur aurait dit que le religieux en question a fait l’objet d’une évacuation sanitaire. Tout cela pour dire que l’habit ne fait pas le moine.

Toujours est-il que le chrétien catholique ne s’attendait pas à cette mesure, ni l’intellectuel et encore moins la société civile en général. Cependant, vu la réaction tardive de l’église catholique et de la congrégation, et du moment que l’Etat français a pris le devant sur l’Église, laissent l’observateur dans le doute. La conférence des évêques qui se réunira incessamment dissipera-t-elle ce gros nuage qui s’assombrit ?

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