Il est courant qu’on change de support des œuvres d’art. Une chanson en clip, des poèmes en comédie musicale, des romans en pièces de théâtre. Mais il est rare qu’on transpose un morceau de musique classique symphonique en tableau.
Une œuvre signée par un peintre malgache dénommé Mamy Rajoelisolo.
En effet, la « 5ème Symphonie » de Beethoven est traduit en un tableau d’art contemporain par le peintre Mamy Rajoelisolo, qui est également un enseignant d’art plastique à l’Université d’Antananarivo.
Pratiquant la peiture depuis son jeune âge, il est très apprécié par les amateurs, notamment étrangers : Suisse, Mauricien et Français.
Peu pratiqué et peu connu à Madagascar, l’art contemporain est un concept artistique qui a connu ses débuts dans les années 60, avec le Pop Art et Fluxus. La notion de contemporain dénote la simultanéité entre deux faits indépendants. L’artiste concilie le présent avec l’histoire. En d’autres termes, la production de l’art contemporain se fait aujourd’hui sans qu’on altère son caractère ancien. Très recherché, il y a quelques mois chez « Christie’s », s’est vendu un tableau à 69 millions d’art contemporain « représentant le drapeau à l’envers de la Roumanie ». L’appréciation de ce tableau requiert une fine sensibilité car il faut relever la finesse dans un ensemble grossier. En effet, l’art contemporain en général, se caractérise par son hermétisme qui dépasse l’entendement de simples observateurs. Il est tout à fait légitime que les profanes ne puissent pas apprécier la musique contemporaine, ainsi que les « œuvres hermétiques » du poète italien Eugenio Montale que tout critique littéraire qualifie de précurseur de l’art contemporain.
Un peintre malgache qui se démarque
Mamy Rajoelisolo, un peintre impressionniste très sensible, « peint tout ce qu’il voit et ressent ». Il dessine aussi bien dans « le métro parisien que pendant un concert de jazz ». Porté par son inspiration débordante, le peintre a traduit la « 5ème Symphonie » de Beethoven en peinture d’art contemporain. L’originalité réside essentiellement dans la transposition du sonore en art plastique. La simultanéité de deux choses revêt bel et bien le caractère d’un tableau d’art contemporain de cet œuvre.
La succession de notes d’une force fulgurante en harmonie avec une douce mélodie dont Beethoven a le secret est transférée en une lumière diffuse comparable à une figure céleste dans un fond poussiéreux de couleur rose. A travers la peinture, on peut ressentir une scène vivante de comédie musicale très mouvementée dans laquelle se succèdent des chevaux. Une autre forme de l’art malgache !
