A Toamasina-Ville, le challenge électoral risque de se cristalliser sur deux grandes listes à l’exclusion de toutes les autres. Il s’agit en l’occurrence des listes MTS (ex TTS), formation du maire déchu Roland Ratsiraka et celles du TIM de Pierrot Botozaza. N’en déplaisent aux autres candidats, celui du MTS, Mena Martial, un cadre supérieur dans la succursale malgache d’une importante compagnie maritime internationale, détient bien des atouts décisifs pour tenir tête à Botozaza avec succès.
En effet, Mena Martial devrait à priori bénéficier de la réserve électorale gagnante du TTS qui a dominé l’électorat tamatavien depuis trois législatures, Roland Ratsiraka ayant gagné haut la main comme candidat député avant d’être élu deux fois de suite à la mairie. C’est le confort de ce matelas initial que Mena Martial évoque en nous rappelant qu’aux dernières communales, la liste TTS a battu la liste des ses adversaires de 14 000 bonnes voix, et qu’aux dernières présidentielles, elle a engrangé 64 % des voix.
La liste MTS concourt dans les 7 districts de la Région Atsinanana. Au niveau national, révèle-t-il, le MTS aligne 12 candidats pour les législatives.
Une alliance de l’opposition
Mena Martial est sûr que sa formation maintiendra ces niveaux de performances cette fois encore d’autant plus aisément qu’un certain nombre de formations d’opposition ont décidé de lui donner la main. Le samedi 8 septembre dernier, le MTS et ses partenaires ont eu une concertation à l’école Arema d’Ankirihiry. Ont été présents les leaders de l’OFPACPA, Victor Hong, du RPSD Vaovao et du RPSD, du PSDUM (groupe Lahiniriako), de l’Arema local, de syndicalistes tels que la MATT de Mahavala Georges, du groupe des cinq (« Zanaky ny Faritany Dimy ») représenté par Jaozafy et Jaovelo. La concertation a débouché sur une alliance en faveur de la liste MTS. Alliance officialisée à la mode traditionnelle, à base de sang de zébu versé. Les membres de ce nouveau front se sont en outre rassemblés pour faire un carnaval au bord de la mer, le dimanche 9 septembre 2007, avant de rejoindre leur Quartier général, pour deviser politique.
Des soupçons de manipulations
Selon toujours Mena Martial, ce front, et bien sûr le MTS d’abord, sont mus par « l’amour pour base, le bon sens pour principe et le progrès pour but ». C’est, dit-il, avec une stratégie en parfaite adéquation avec la culture malgache profonde. Seulement, poursuit-il, « nous avons la preuve de certaines manipulations, au niveau des listes électorales gonflées de manière artificielle, par exemple ». « De telles pratiques risquent de déboucher sur de véritables troubles », a-t-il conclu en guise d’avertissement. Pour autant, Mena Martial n’est pas avare de reconnaissance aux autorités administratives locales qui ont accordé à sa formation toutes les autorisations nécessaires pour faire sa propagande.
