Les autorités de la Région Boeny ont organisé ce lundi 3 octobre 2011 une conférence de presse pour marquer la Journée mondiale de l’habitat dont le thème est « villes et changement climatique ». Devant la presse locale, le secrétaire général (SG) de la Région Boeny, Saïd Ahamad Jaffar a dénoncé le peu de considération voir l’incivisme et l’irresponsabilité des habitants de Mahajanga à l’égard de leur environnement urbain immédiat ou plus ou moins éloigné. Il a surtout précisé que les bonnes conditions de vie des habitants des villes reposent grandement sur la volonté de ces habitants à vouloir habiter dans de bonnes conditions. Les citadins de Mahajanga en sont-ils conscients ?
« L’exode rural a marqué et va encore marquer les prochaines décennies. Deux tiers (2/3) des populations mondiales vont habiter dans les villes selon l’ONU. De nouvelles manières de gestion et de coordination des aménagements et de la vie citadine en général alors s’imposent. On compte près de 40 000 tonnes de déchets ménagers par an dans la ville de Mahajanga, ce qui est énorme » a déclaré le secrétaire général de la Région Boeny. Il a alors suggéré que les habitants détruisent eux-mêmes leurs déchets par incinération entre autres pour ceux qui peuvent le faire. « Il faudrait penser également à réduire le gaz à effet de serre et à utiliser à bon escient les énergies telles que l’eau, le charbon, le bois et le carburant. » a continué le SG Boeny.
Il a par ailleurs déploré le non respect des textes et lois régissant l’aménagement et l’urbanisme en général dans la ville de Mahajanga. En effet, on constate beaucoup trop de constructions illicites dans la cité des fleurs, sans parler du non respect du plan d’urbanisme. Des constructions qui occupent des trottoirs, des constructions sans respect d’aucune norme, qui dénaturent le paysage ou encore ces constructions au bord de l’eau ou tout près de la mer.
Le SG de la Région Boeny a cité comme mauvais exemple, entre autres, la construction d’un magasin commercial au jardin Santatra à Mahajanga be, qui fait face à la cathédrale qui a détruit en partie l’espace vert de ce jardin ; les bars au quai orange Mahajanga be, qui fleurissent le long du quai et embrassent presque la mer ; les bars qui étalent des tables en pleine rue du côté d’Abattoir ; le non respect de l’urbanisme et de l’alignement des maisons du côté de Tsararano : les constructions situées à tout juste 20 m de la mer le long des plages du grand pavois.
La sonnette d’alarme a été tirée pour éveiller les habitants mais une autre devrait retentir encore plus fort pour les autorités qui n’appliquent pas la loi à ceux qui se prennent pour être au dessus de la loi.
Recueilli par Valis
Vos commentaires
je ne comprend pas que l’ambassade d’allemagne, pays phare en europe, sous pretexte d’oktoberfest, a participé (ou boosté) à une fête où la bière était à flot dimanche à betongolo, le se.xe à peine voilé, pour une population affamée. imaginez les bagarres qui s’ensuivent entre fuzes dans le quartier durant la journée. est-ce que cette situation reflète l’image du peuple allemand ? y a-t-il un diplomate dans la chancellerie ?
Merci pour cet article Valis, et un grand mérite surtout au secrétaire général (SG) de la Région Boeny, Saïd Ahamad Jaffar, qui a eu le courage de dire les choses en face : « il a dénoncé le peu de considération voir l’incivisme et l’irresponsabilité des habitants de Mahajanga à l’égard de leur environnement urbain immédiat ou plus ou moins éloigné. » (selon Valis).
Ce sujet me touche à cœur pour des raisons tout à fait personnelles…
« Mr. Saïd Ahamad Jaffar a par ailleurs déploré le non respect des textes et lois régissant l’aménagement et l’urbanisme en général dans la ville de Mahajanga. » (selon Valis).
Trop souvent, l’on serait facilement tenté de dire que c’est la faute aux dirigeants (bad management), et que ce genre de problème est uniquement dû au symdrome de la crise générale sévissant durant ces dernières années. C’est un peu erroné car ce n’est pas tout. En effet, d’une part cela est surtout dû aux problèmes reliés directement à l’exode rural et à l’insouciance des gens quant aux règles d’hygiène, même des plus élémentaires. Et d’autre part, cela est aussi dû à des problèmes structurels et règlementaires.
Que faire alors dans ce cas-là lorsque la ville est ainsi envahie avec très peu d’espace vivable de disponible, et de surcroît, lorsque la population locale tend à vivre au bord d’une sorte d’anarchie et ce, malgré tant d’effort et de bonne volonté de la part des dirigeants locaux ? Bien sûr, c’est tout un programme de developpement économique et de société qu’il s’agit de mettre en place avant tout. Mais soyons aussi justes et réalistes, qu’avec un budget toujours maigre et des moyens de bord limités, il est très difficile pour eux de gérer une telle situation.
Il est peut-être temps de donner un peu plus d’autonomie aux régions pour pouvoir décider et gérer au mieux leurs affaires locales. Mais en même temps, il faut aussi que les dirigeants fassent montre non seulement d’une volonté ferme, mais aussi d’une discipline et d’une compétence égales en matière de gestion et de gouvernance. D’autre part, comment faire pour sensibiliser tout le monde et inciter tous les habitants de bien vouloir respecter les lois en vigueur ? Et comment appliquer la loi pareillement pour tous, sans qu’elle ne soit pas « mitongilana », uniquement à l’avantage des plus offrants ?
Certainement, comme c’est le cas dans d’autres villes dans d’autres régions de l’Ile, les autorités locales méritent d’être largement supportées et accompagnées dans leurs efforts et leurs responsabilités vis-à-vis de la population et de l’environnement.
Merci !