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Editorial

L’histoire ne s’oublie pas

mercredi 3 septembre 2008 |  1666 visites  | RAW

Mieux vaut tard que jamais. L’Italie de Berlusconi a reconnu les torts causés par son pays au peuple de la Libye. 50 ans de colonisation ne sont pas sans laisser de traces que les uns et les autres estiment selon leur point de vue. Mais il est un fait, l’Italie a admis et avoué qu’elle a sévi sur la Libye, sur son peuple, sur son histoire, sur sa culture et qu’elle a exploité les richesses libyennes pour développer l’Italie, son économie et son peuple.

Certes, on pourra objecter que ce sont les circonstances et les stratégies de l’heure qui ont pu motiver ce geste louable de Berlusconi envers son ex-colonie étant donné la diplomatie libyenne et les visées italienne ou européenne dans la région. Toutefois, que dire de la reconnaissance et des aveux des Français, quand près de 50 ans après, ils ont admis le génocide et le nettoyage commis contre les homosexuels ou les « gay » français qu’ils ont envoyé dans les camps de concentration durant la seconde Guerre mondiale ?

En tout cas, bien qu’il ne s’agisse que d’un dédommagement, pour certains symboliques, le geste italien est honorable. Il montre aux yeux du monde la grandeur de l’Italie et son honnêteté à l’égard des autres peuples et notamment à l’égard de son ancienne colonie.

On rappellera que l’Australie, elle aussi, a auparavant dédommagé les Aborigènes. Quand est-ce que Washington dédommagerait les Amérindiens qu’ils ont parqué dans les réserves ? Ce que l’on sait aujourd’hui, c’est que ces « Amérindiens » sont considérés comme des « nations souveraines » au sein des Etats-Unis.

Quid de la France et de ses anciennes colonies ? Madagascar a été colonisé par la France qui demeure aujourd’hui encore, et dans une large mesure, notre premier contributeur. Et malgré la révision des « accords de coopération » et le démantèlement des bases militaires françaises dans l’île, la France est toujours le premier pays à nous aider en matière de petits équipements militaires. Elle est présente partout. D’ailleurs, elle n’est pas loin. Elle est à deux heures à peine à l’Est de notre Grande Ile. Elle ne pense pas dédommager car elle y est toujours. Et pourtant les conséquences de cette colonisation sont encore flagrantes. Ne serait-ce que dans le comportement ou encore dans la langue et la culture de nombre de « lettrés ». Sans parler des liens économiques ou financiers. Liens historiques dira-t-on.

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