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Editorial

L’exception et la règle

jeudi 12 février 2009 | Valis

Le rassemblement du TIM et des sympathisants du régime Ravalomanana d’hier mercredi 11 février 2009 a fait l’objet de toutes les diabolisations de la part du camp adverse sur la Place 13 mai et sur les ondes alliées. Les artistes de renom qui devaient animer la manifestation ont dû y renoncer de peur pour leur sécurité, de peur pour leur vie, leurs biens et leur activité. Les responsables des écoles catholiques de la capitale eux aussi ont été contraints de prendre des décisions. Ils ont dû décréter la fermeture des établissements relevant de la Direction des écoles catholiques (DIDEC) du diocèse afin d’épargner les parents de davantage de soucis.

On conviendra que ce rassemblement du TIM est une contre-manifestation de celle conduite depuis près d’un mois par Andry Rajoelina et l’opposition ; ce fut la « démonstration de force » du régime en place. Mais pour la contre-propagande, il est plus que malsain de proférer publiquement des menaces contre les artistes, contre les directeurs des écoles qui ouvrent en les taxant d’immoral et de complicité avec les tueurs dans le carnage du 7 février à Antaninarenina.

Et la liberté de circulation, la liberté d’entreprise, la liberté de pensée, la liberté de réunion, la liberté de fréquentation ou encore la tolérance dans tout cela ? La vie est déjà assez difficile pour les ménages dans le contexte actuel après ces incendies, ces morts calcinés et cette boucherie d’Ambohitsorohitra. Le ménage lambda ne supporte davantage de menaces sur sa tête. Il se recroqueville sur lui-même ; il se terre volontairement dans sa solitude. Il se sent terrorisé lorsqu’un de ses membres sort dans la rue. Il ne croit plus à la vie sociale et il craint surtout que la guerre n’éclate entre voisins en raison de cette terreur morale et psychologique qui est répandue depuis la Place du 13 mai ces derniers jours.

Le père de famille est aujourd’hui de plus en plus terrorisé quand il envoie ses enfants à l’école et dans les grands magasins dans le centre ville. Il meurt d’impatience jusqu’à ce que ses enfants rentrent de leur classe ou du marché. Il n’ose plus s’aventurer à flâner et faire du lèche-vitrines sous les arcades ou dans les marchés aux puces. Dans certains quartiers, les rues sont désertées dès 18h.

La vue unique, la pensée unique, la voix unique, dénoncées et objets du combat de la Place 13 mai, sont-elles le monopole du régime que l’on veut abattre ? Le militantisme ne peut-il pas cohabiter avec la liberté des autres ? La propagande et les moyens de persuasion doivent certainement être des clichés chocs mais sans terreur.

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