
La Commune Urbaine de Tana est formelle : « l’activité d’élevage, c’est-à-dire en dehors des animaux domestiques, chats et chiens, est formellement interdite en ville ». La CUA se dit étonnée et choquée en découvrant les porcheries, poulaillers et autres étables mis à jours lors des derniers incendies qui se sont déclarés dans plusieurs quartiers de la ville, notamment dans les bas quartiers. En principe, il appartient aux chefs de fokontany de veiller à l’interdiction ce genre d’activités, mais comme tout le monde dans ces zones habite dans des constructions illicites, sévir s’avère difficile pour eux. La promiscuité et l’insalubrité engendrées par ces élevages nuisent fortement à la santé non seulement des éleveurs mais aussi de tout le voisinage voire tout le quartier. Sans oublier qu’aucune infrastructure adéquate n’est prévue ni installée pour pratiquer cette activité en plein centre ville. En périphérie, l’élevage est toléré même si des fois, les installations ne sont pas toujours conformes aux normes mais en ville la loi l’interdit formellement.
Graves problèmes
Depuis toujours, certaines familles élèvent des zébus et des cochons pour subvenir à leurs rations quotidiennes, ceci dans l’insalubrité totale. S’occuper de ces animaux est un métier pour eux car ils gagnent de l’argent en vendant le lait de leurs vaches ou les bêtes arrivées à maturité. En cas de graves problèmes, la vente de ces animaux leur sert de roue de secours. Etant donné que c’est une activité héritée de leurs ancêtres, ils l’ont pratiqué depuis des décennies. Ces familles se sont installées dans des petites maisons de bois, à côté de leur porcherie et de leur étable. En effet, ces animaux mettent bas dans des endroits mal adaptés et n’ont pas besoin de vétérinaires car leurs propriétaires le font eux-mêmes ou demandent l’aide d’une personne sachant le faire. De plus, ils sont mal nourris puisqu’on leur donne en général n’importe quoi comme les pelures de banane, ou écosses de haricot…
Toutefois certains éleveurs donnent à leurs animaux des vermifuges, des provendes, « viliantsahona » (sorte de cresson pour animaux) et les soignent de temps à autre. Ils mangent 2 fois par jour, avec un petit plus à 10h. La valeur d’un cochon de 3 mois est estimée à Ar 100 000 environ, quant au bœuf vivant, le kilo est à Ar 1 500. Ces éleveurs semblent exercer sans connaître les lois et les conditions d’élevage établis par la Commune.
Léa Ratsiazo - R. Manitriniaina Colombe - Sheena Randriamihaja